Le Temps

UBS rachètera jusqu’à 2 milliards de ses propres actions

La banque a annoncé hier un nouveau programme de rachat d’actions dont la moitié pourrait être achevée en 2024; il débute aujourd’hui

- LASSILA KARUTA, ZURICH

UBS lance aujourd’hui un nouveau programme de rachat d’actions allant jusqu’à 2 milliards de dollars (1,8 milliard de francs). La banque aux trois clés prévoit d’acquérir des titres d’une valeur d’un milliard de dollars en 2024, comme annoncé en février. Cette opération débutera après la finalisati­on de la fusion juridique d’UBS et Credit Suisse à la fin du deuxième trimestre. «En ce qui concerne les rachats d’actions, notre ambition est de dépasser d’ici à 2026 notre niveau d’avant l’acquisitio­n» de Credit Suisse, indiquait hier un communiqué.

Ce genre de transactio­n est en général apprécié par les actionnair­es: une fois que les titres sont rachetés par une société, ils sont annulés et cela réduit le nombre d’actions en circulatio­n. Cette opération augmente ainsi le bénéfice par action et a tendance à soutenir le cours. Par ailleurs, la grande banque a également annoncé hier que son programme d’action lancé le 31 mars 2022 a porté au total sur un volume d’un peu plus de 5 milliards de francs.

Les investisse­urs ne semblaient pas être portés par l’annonce. Après avoir débuté dans le vert, le titre UBS perdait du terrain (-0,04%) à la clôture, tout en faisant mieux que son indice de référence, le SMI (-1,15%).

Si le géant bancaire a réussi sans faute majeure les premiers pas de l’intégratio­n de Credit Suisse, le plus dur reste cependant à faire jusqu’à la finalisati­on de la fusion prévue en 2026. Le directeur général Sergio Ermotti a en effet averti que 2024 sera une année difficile: les coûts liés à la reprise de son ancien concurrent continuero­nt à peser sur la rentabilit­é du groupe, avant de la soutenir dans les années suivantes.

En février, le géant bancaire a en effet relevé ses objectifs en termes d’économies d’ici à 2026: 13 milliards de dollars devront être épargnés alors que précédemme­nt, l’établissem­ent visait 10 milliards.

La semaine dernière, UBS a également dévoilé les rémunérati­ons de ses dirigeants: Sergio Ermotti a perçu 14,4 millions de francs pour les neuf mois à la tête du groupe en 2023. Ce montant a notammnt provoqué de vives critiques auprès de certains acteurs politiques, parfois réputés proches des milieux bancaires.

La rémunérati­on de Sergio Ermotti a provoqué de vives critiques, parfois auprès d’acteurs réputés proches des milieux bancaires

Le président du Parti libéral-radical Thierry Burkart – tout en saluant le travail et la confiance instaurée par le Tessinois après le rachat de Credit Suisse en mars 2023 – a qualifié cette rémunérati­on de «disproport­ionnée et choquante». Et d’après l’agence Bloomberg, cette rétributio­n fait de Sergio Ermotti le patron de banque le mieux payé en Europe.

Le groupe bancaire a en outre revu à la baisse son bénéfice net pour 2023 à la suite d’ajustement­s sur la valeur estimée de Credit Suisse. Le résultat net s’est ainsi inscrit à 27,8 milliards de dollars (24,9 milliards de francs), contre 29 milliards de dollars (26,2 milliards de francs) annoncés début février, a précisé l’établissem­ent dans son rapport annuel publié jeudi dernier.

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