La banque J. Safra Sarasin a profité de la remontée des taux
L’établissement bâlois a repassé la barre des 200 milliards de francs sous gestion l’an dernier, avec 7,4 milliards d’afflux nets de fonds, tandis que son bénéfice net a augmenté de 6,9% à 470 millions
XLes avoirs confiés à J. Safra Sarasin ont repassé la barre des 200 milliards de francs l’an dernier, à 204,3 milliards contre 197,9 milliards fin 2022, selon ses résultats publiés mercredi. La banque bâloise, qui gérait plus de 224 milliards fin 2021, a vu son bénéfice net progresser de 6,9% l’an dernier, à 470 millions de francs.
Dans le détail, les revenus opérationnels de la banque privée ont augmenté de 21% pour atteindre 1,7 milliard. Comme pour l’ensemble du secteur bancaire, la remontée des taux d’intérêt, à partir de mars 2023 aux Etats-Unis, a eu un impact marqué. Elle s’est traduite par «une augmentation du revenu net d’intérêt de 44% sur un an, à 662,9 millions,
«Nous sommes ouverts à accueillir d’anciens employés ou clients de Credit Suisse» JÜRG HALLER, PRÉSIDENT DE J. SAFRA SARASIN
tandis que les revenus des commissions sont restés robustes», observe Jürg Haller, le président de J. Safra Sarasin, lors d’un entretien avec Le Temps. L’effet négatif du franc fort, souligné par plusieurs autres établissements de gestion de fortune suisses, a été plus que compensé par d’autres facteurs, selon lui.
Les coûts ont suivi une augmentation plus faible, de 6,5%, tandis que la banque a recruté 78 employés l’an dernier, pour porter son effectif total à 2503 collaborateurs. Une partie d’entre eux, non spécifiés, sont venus du groupe Credit Suisse. Une équipe de l’ex-deuxième banque du pays spécialisée dans la dette a ainsi rejoint J. Safra Sarasin à Zurich l’an dernier. Une autre, issue de la Neue Aargauer Bank (propriété de Credit Suisse) a servi de colonne vertébrale à l’ouverture d’une nouvelle entité de J. Safra Sarasin à Baden, en Argovie. «Nous ne visons pas spécifiquement d’anciens employés ou clients de Credit Suisse, mais nous sommes ouverts à en accueillir», résume encore Jürg Haller. Après Madrid ou Milan ces dernières années, J. Safra Sarasin s’est implantée à Paris en 2023, avec un nombre d’employés non communiqué.
La banque aux mains de la famille Safra a amélioré son ratio coûts/revenus, passé de 52,3% en 2022 à 46,2% l’an dernier. Une baisse de ce rapport traduit un relèvement de l’efficacité d’un établissement bancaire. Contrairement à la plupart de ses concurrents, J. Safra Sarasin n’a pas d’objectif chiffré en matière de «cost income ratio», mais vise une amélioration continue.
L’intérêt pour la finance durable reste fort
Dans une année 2023 marquée par des turbulences sur les marchés et dans les relations géopolitiques mondiales, l’intérêt des clients de J. Safra Sarasin pour la finance durable est resté fort, assure encore Jürg Haller, qui n’a pas fourni de réponse chiffrée basée sur les questionnaires que les clients doivent remplir depuis le début de l’année pour exprimer leurs préférences en matière de durabilité. Comme nous l’écrivions récemment, 10 à 15% des clients privés se déclarent généralement intéressés ou très intéressés par les investissements durables. Dans la gestion d’actifs, nous a précisé J. Safra Sarasin, 43,3 milliards de francs sont classés comme durables sur un total de 48,4 milliards, soit 88,5%.
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