Le Temps

La banque J. Safra Sarasin a profité de la remontée des taux

L’établissem­ent bâlois a repassé la barre des 200 milliards de francs sous gestion l’an dernier, avec 7,4 milliards d’afflux nets de fonds, tandis que son bénéfice net a augmenté de 6,9% à 470 millions

- SÉBASTIEN RUCHE @sebruche

XLes avoirs confiés à J. Safra Sarasin ont repassé la barre des 200 milliards de francs l’an dernier, à 204,3 milliards contre 197,9 milliards fin 2022, selon ses résultats publiés mercredi. La banque bâloise, qui gérait plus de 224 milliards fin 2021, a vu son bénéfice net progresser de 6,9% l’an dernier, à 470 millions de francs.

Dans le détail, les revenus opérationn­els de la banque privée ont augmenté de 21% pour atteindre 1,7 milliard. Comme pour l’ensemble du secteur bancaire, la remontée des taux d’intérêt, à partir de mars 2023 aux Etats-Unis, a eu un impact marqué. Elle s’est traduite par «une augmentati­on du revenu net d’intérêt de 44% sur un an, à 662,9 millions,

«Nous sommes ouverts à accueillir d’anciens employés ou clients de Credit Suisse» JÜRG HALLER, PRÉSIDENT DE J. SAFRA SARASIN

tandis que les revenus des commission­s sont restés robustes», observe Jürg Haller, le président de J. Safra Sarasin, lors d’un entretien avec Le Temps. L’effet négatif du franc fort, souligné par plusieurs autres établissem­ents de gestion de fortune suisses, a été plus que compensé par d’autres facteurs, selon lui.

Les coûts ont suivi une augmentati­on plus faible, de 6,5%, tandis que la banque a recruté 78 employés l’an dernier, pour porter son effectif total à 2503 collaborat­eurs. Une partie d’entre eux, non spécifiés, sont venus du groupe Credit Suisse. Une équipe de l’ex-deuxième banque du pays spécialisé­e dans la dette a ainsi rejoint J. Safra Sarasin à Zurich l’an dernier. Une autre, issue de la Neue Aargauer Bank (propriété de Credit Suisse) a servi de colonne vertébrale à l’ouverture d’une nouvelle entité de J. Safra Sarasin à Baden, en Argovie. «Nous ne visons pas spécifique­ment d’anciens employés ou clients de Credit Suisse, mais nous sommes ouverts à en accueillir», résume encore Jürg Haller. Après Madrid ou Milan ces dernières années, J. Safra Sarasin s’est implantée à Paris en 2023, avec un nombre d’employés non communiqué.

La banque aux mains de la famille Safra a amélioré son ratio coûts/revenus, passé de 52,3% en 2022 à 46,2% l’an dernier. Une baisse de ce rapport traduit un relèvement de l’efficacité d’un établissem­ent bancaire. Contrairem­ent à la plupart de ses concurrent­s, J. Safra Sarasin n’a pas d’objectif chiffré en matière de «cost income ratio», mais vise une améliorati­on continue.

L’intérêt pour la finance durable reste fort

Dans une année 2023 marquée par des turbulence­s sur les marchés et dans les relations géopolitiq­ues mondiales, l’intérêt des clients de J. Safra Sarasin pour la finance durable est resté fort, assure encore Jürg Haller, qui n’a pas fourni de réponse chiffrée basée sur les questionna­ires que les clients doivent remplir depuis le début de l’année pour exprimer leurs préférence­s en matière de durabilité. Comme nous l’écrivions récemment, 10 à 15% des clients privés se déclarent généraleme­nt intéressés ou très intéressés par les investisse­ments durables. Dans la gestion d’actifs, nous a précisé J. Safra Sarasin, 43,3 milliards de francs sont classés comme durables sur un total de 48,4 milliards, soit 88,5%.

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