La voie de la sagesse
Le quatrième volet de «Kung Fu Panda» surprend. Après avoir prouvé sa bravoure, il est l’heure, pour le célèbre ursidé, de choisir son successeur…
Parmi toutes les séries d’animation à base d’animaux rigolos qui ont envahi nos multiplexes, on avoue un faible pour Kung Fu Panda, création des studios DreamWorks dont l’inspiration du côté des traditions chinoises a assuré une belle inventivité graphique ainsi qu’un socle philosophique original, mêlant taoïsme et confucianisme. Malgré tout, on avait quitté le troisième assommé par trop de redite et de vaine agitation. Inexorable loi des séries? Surprise, le numéro 4 redresse la barre en opérant quelques bons choix stratégiques.
Désormais flanqué de trois figures paternelles (biologique, adoptive et spirituelle), le doux panda Po n’a plus rien non plus à prouver côté bravoure. C’est le moment que choisit maître Shifu pour lui intimer de se trouver un successeur comme «Guerrier dragon» et de se préparer plutôt à devenir chef spirituel de la Vallée de la paix. Pas cool? C’est ça ou ouvrir son propre restaurant de nouilles! Avec l’apparition d’une nouvelle menace sur la région, il se voit bientôt contraint de suivre Zhen, une renarde de moralité douteuse qui le guide jusqu’à Juniper City, où les attend la dangereuse Caméléone. Or, celle-ci en a après son Bâton de Sagesse, capable d’ouvrir les portes de l’au-delà…
Ces nouveaux personnages de méchante transformiste (avec la voix de Viola Davis) et d’alliée rusée issue des mauvais quartiers (la Sino-Américaine Awkwafina) sont la clé de la réussite. Avec Po, elles reforment à leur façon le trio gagnant de The Dark Knight de Christopher Nolan: un héros, un adversaire terrifiant et, entre deux, un allié incertain et tiraillé. Exit donc les Cinq Cyclones, maîtres en arts martiaux devenus redondants, tandis que les paternels s’accrochent tant bien que mal. Les grandes séquences d’action ainsi que l’humour à base de clichés et clins d’oeil ( jolie trouvaille des «trois règles de la rue») restent de mise, mais, des décors aux chorégraphies, le brio graphique n’est pas en reste. Ajoutez un casting vocal parfait (du moins en V. O.), une féminisation bienvenue, et vous tenez là un divertissement de haut vol.
■
Kung Fu Panda 4, animation de Mike Mitchell et Stephanie Ma Stine (Etats-Unis, 2024), avec les voix de (V. O.) Jack Black, Awkwafina, Viola Davis, Dustin Hoffman, Bryan Cranston, James Hong. 1h34