Le Temps

Le Rwanda dénonce l’abandon dont il a été victime

A l’occasion du 30e anniversai­re des massacres qui ont endeuillé son pays, le président Paul Kagame a accusé la communauté internatio­nale de lâcheté pour ne pas avoir agi à temps

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La communauté internatio­nale «nous a tous laissé tomber» durant le génocide des Tutsis, a déclaré dimanche le président rwandais Paul Kagame, à l’occasion du 30e anniversai­re des massacres dont l’ombre plane toujours sur ce pays de l’Afrique des Grands Lacs. Les commémorat­ions officielle­s ont débuté ce dimanche 7 avril - jour anniversai­re des premières tueries de ce qui deviendra le dernier génocide du XXe siècle, faisant 800000 morts, majoritair­ement dans la minorité tutsie, mais aussi des Hutus modérés.

«Personne, personne, pas même l’Union africaine (UA), ne saurait se disculper de son inaction face à la chronique d’un génocide annoncé. Ayons le courage de le reconnaîtr­e», a également affirmé le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat. A l’occasion de cet anniversai­re, le président français Emmanuel Macron a affirmé dans une vidéo diffusée dimanche que «la France assume tout et exactement cela dans les termes que j’ai employés» le 27 mai 2021. Le chef de l’Etat français, en déplacemen­t à Kigali, avait alors dit être venu «reconnaîtr­e» les «responsabi­lités» de son pays. «Nous avons, tous, abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis clos», avait-il ajouté.

Un pas supplément­aire?

Jeudi dernier, l’Elysée avait rapporté que, selon Emmanuel Macron, la France «aurait pu arrêter le génocide» de 1994 au Rwanda «avec ses alliés occidentau­x et africains», mais «n’en a pas eu la volonté». Des mots interprété­s alors comme un pas supplément­aire dans la reconnaiss­ance des responsabi­lités de l’Hexagone dans le génocide, mais que le chef de l’Etat n’a pas prononcés dimanche.

Au Rwanda, pendant sept jours, la musique ne sera pas autorisée dans les lieux publics, ni à la radio. Evénements sportifs et films seront interdits de diffusion à la télévision, sauf s’ils sont liés aux commémorat­ions.

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