Le rôle clé de Greenpeace
L’ONG a accompagné le collectif des Aînées pour le climat pendant neuf ans sur le plan opérationnel et financier, un travail de longue haleine que l’organisation entend poursuivre devant la Cour internationale de justice
Grand soulagement et irrésistible satisfaction. A Strasbourg, les membres de Greenpeace présents ont peiné à contenir leur émotion à la tombée du verdict. «C’est évidemment un grand soulagement pour les personnes qui travaillent sur cette affaire depuis des années, étaie au Temps Mathias Schlegel, porte-parole de l’ONG. Ce fut un moment rempli d’émotion. J’ai même vu certains de mes collègues pleurer. Il va me falloir plusieurs jours pour réaliser que nous y travaillions depuis 2016 et digérer toute l’ampleur que cela a pris.»
Initié en 2016, le collectif des Aînées du climat bénéficie depuis ses débuts d’un important soutien de Greenpeace sur le plan opérationnel et financier. Près de 120 000 francs ont ainsi été engagés par l’ONG. Partenaire dans la procédure, elle garantit les frais et en supporte donc également une partie. «Beaucoup de ressources humaines ont également été investies, détaille
Mathias Schlegel. Nous avons accompagné l’association dans son fonctionnement, dans sa communication et ses relations presse.»
La décision historique rendue hier par les juges de Strasbourg devrait contraindre Berne à adapter au plus vite sa politique climatique. «La CourEDH est relativement claire sur le fait que la Suisse doit désormais mettre en place des mesures qui respectent le budget carbone, illustre Mathias Schlegel. Notre pays doit montrer comment il va progressivement réduire ses émissions et doit fixer des étapes intermédiaires contraignantes, poursuit-il. Notre travail avec les Aînées sera de surveiller comment l’administration et le gouvernement suisses vont intégrer ces indications dans leur politique climatique».
Déjà, l’étape suivante
«La lutte pour la justice climatique ne s’arrête pas à Strasbourg», a ajouté Louise Fournier, juriste à Greenpeace International, qui a soutenu l’équipe juridique des Aînées pour le climat Suisse. Nous portons également le dossier devant la Cour internationale de justice, où auront lieu au début de l’année prochaine des auditions sur les responsabilités de tous les gouvernements en matière de justice climatique», a-telle détaillé dans un communiqué.
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