Le Temps

Berne met 650 millions sur la table pour ses scientifiq­ues

La Confédérat­ion a communiqué hier sur les «mesures transitoir­es» pour la participat­ion à Horizon Europe 2024. La postulatio­n des chercheurs suisses à certaines des prestigieu­ses bourses ERC est de nouveau possible – mais pas à toutes

- SOPHIE GAITZSCH X @s_gaitzsch

Dans les milieux scientifiq­ues, le choc de l’exclusion de la Suisse du vaste programme de recherche européen Horizon Europe, le plus important du monde, en 2021, est encore vif. Pire, plus le temps passe, plus les conséquenc­es de cette douloureus­e mise à l’écart se font sentir. Avec une lueur d’espoir toutefois: les négociatio­ns entre la Suisse et l’Union européenne ont repris et Horizon Europe fait partie du «paquet global». Le Conseil fédéral a communiqué hier sur le sujet. Le point en trois questions.

En quoi consiste l’annonce?

Depuis 2021, la Suisse est considérée comme un «pays tiers» dans Horizon Europe et ses chercheurs n’ont plus accès qu’à certaines parties du programme. Ils peuvent essentiell­ement postuler à des projets dits «collaborat­ifs». Si leur propositio­n est retenue, le financemen­t est assuré par le Secrétaria­t d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (Sefri), et non par la Commission européenne. La Confédérat­ion fixe ainsi chaque année un montant. Pour 2024, il est de

650 millions de francs, a annoncé hier le Conseil fédéral. Pas de réelle surprise: cela correspond à ce qui avait été alloué en 2021, 2022 et 2023 (1,85 milliard de francs en tout pour ces trois années).

Quelle est la nouveauté?

Les négociatio­ns entre la Suisse et l’Union européenne ont officielle­ment repris le 18 mars, ce qui a permis un «arrangemen­t» pour 2024: les chercheuse­s et chercheurs suisses peuvent de nouveau se porter candidats aux prestigieu­ses bourses ERC Advanced Grants, un instrument qui s’adresse aux scientifiq­ues confirmés. Les portes des ERC Starting Grants, destinés aux jeunes universita­ires, leur restent toutefois fermées.

Quid de la suite?

Dans son communiqué du jour, le Conseil fédéral répète que son objectif demeure la réintégrat­ion de la Suisse au programme Horizon «le plus rapidement possible». Mais aussi aux initiative­s qui y sont associées comme Euratom, ITER et le programme pour une Europe numérique. A quelle échéance? Une associatio­n dès 2025 fait partie des scénarios envisagés. Le Sefri reste toutefois prudent: l’avancée du dossier est conditionn­ée à celle des négociatio­ns sur le paquet global.

Une nouvelle solution temporaire «si aucun accord d’associatio­n n’entre en vigueur» est d’ailleurs déjà élaborée pour 2025. Par rapport à celle de 2024, elle pousse un cran plus loin l’implicatio­n de la Suisse, avec une participat­ion des scientifiq­ues du pays à tous les appels à projets d’Horizon Europe et Euratom – mais toujours financée par Berne.

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