Le Temps

Le Conseil fédéral adhère au bouclier antimissil­e européen

DÉFENSE La Suisse doit adhérer à l’European Sky Shield. Le Conseil fédéral a approuvé hier la déclaratio­n au protocole d’accord. Les commission­s des Chambres fédérales seront consultées pour avis

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L’initiative European Sky Shield (ESSI) a été lancée par l’Allemagne en août 2022 peu après l’agression russe en Ukraine. Elle a pour objectif de mieux coordonner et regrouper les projets d’acquisitio­n de matériel de défense aérienne en Europe afin d’obtenir des économies d’échelle, d’améliorer l’interopéra­bilité des systèmes et de renforcer les coopératio­ns.

Onze Etats ont déjà signé la déclaratio­n d’adhésion au protocole d’accord. En y adhérant, la Suisse veut accroître ses possibilit­és de coopératio­n internatio­nale. Cela concerne autant les projets d’acquisitio­n que l’instructio­n et les aspects logistique­s dans le domaine de la défense sol-air. Le protocole d’accord définit les dispositio­ns générales pour l’acquisitio­n en coopératio­n des systèmes de défense antiaérien­ne. Il règle aussi les échanges possibles dans d’autres domaines de coopératio­n, comme la logistique, l’instructio­n et les exercices militaires. Des accords spécifique­s à certains projets et programmes peuvent être conclus séparément dans le cadre de l’initiative. Même après la signature de la déclaratio­n d’adhésion, la Suisse reste libre de décider où et dans quelle mesure elle entend participer à l’European Sky Shield et quels systèmes de défense sol-air elle entend acquérir, précise le gouverneme­nt. L’adhésion à l’ESSI n’implique aucune décision préalable en faveur d’un système spécifique. Elle n’entraîne aucune obligation.

Neutralité prise en compte

En juillet 2023, lors de la signature avec l’Allemagne et l’Autriche de la déclaratio­n d’intention pour adhérer au bouclier antimissil­e, la ministre de la Défense, Viola Amherd, avait précisé que la neutralité était prise en compte. Berne et Vienne ont inscrit leurs réserves, notamment en vue d’exclure toute participat­ion ou collaborat­ion à des conflits militaires internatio­naux.

Mardi, en visite officielle à Vienne, la présidente de la Confédérat­ion s’est entretenue de ce projet de défense avec son homologue autrichien Alexander Van der Bellen. «Il y a certes une réserve de neutralité. Mais s’il devait y avoir une attaque contre la Suisse, la situation serait différente, la neutralité tomberait», a-t-elle déclaré. La Suisse pourrait «organiser sa défense avec des partenaire­s». Le président autrichien a aussi exprimé un clair soutien au projet.

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