Tour de passe-passe entre les Caïmans et Singapour
Comment PetroSaudi a remboursé une dette de 2,2 milliards de dollars envers 1MDB
Selon l’accusation, PetroSaudi a utilisé sa filiale pour simuler en 2012 un remboursement de la dette de 2,2 milliards de dollars qu’avait la coentreprise créée par PetroSaudi et 1MDB envers ce dernier.
Basée aux îles Caïmans, PSOSL a alors été transférée à une entité détenue par 1MDB, cette dernière étant rapidement cédée à une autre société, créée précisément pour cela, Bridge Partners International Holdings Limited. Celle-ci émet alors de la dette envers une autre filiale de 1MDB – Brazen Sky, plaignante dans le procès de Bellinzone –, qui l’investit dans un fonds lui aussi nouvellement créé, toujours aux Caïmans. Ce fonds n’a jamais eu d’autres actifs que cette dette et n’a jamais accueilli d’autres investisseurs ni généré de bénéfice, souligne le MPC, pour qui ce tour de passe-passe a eu pour unique but que 1MDB perde le contrôle de PSOSL.
En 2014, les actions de cette dernière sont revenues dans le giron de PetroSaudi, pour la somme symbolique de 1 dollar. Entre juin 2012 et le 8 avril 2014, Tarek Obaid aurait reçu des dividendes de PSOSL s’élevant à 150 millions, contre 8 millions pour Patrick Mahony, selon l’acte d’accusation.
Un banquier condamné
La restructuration menée autour de PSOSL a été effectuée, sur instruction de Jho Low, par des employés de la banque BSI à Singapour, relève encore l’accusation. Le 7 mars dernier, le site Gotham City a révélé qu’un ancien banquier star de la BSI à Singapour, apparemment réfugié en Chine, avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis par le MPC, pour avoir blanchi 2,4 milliards de dollars détournés de 1MDB entre 2010 et 2014, en transférant cet argent vers d’autres comptes contrôlés notamment par son client Jho Low. L’ex-première banque du Tessin était tombée en 2016 à cause du scandale 1MDB, et reprise par le groupe zurichois EFG.
Interrogé hier sur le retour de PSOSL au sein de PetroSaudi, Patrick Mahony a mentionné que Tarek Obaid lui avait dit qu’«un arrangement au sujet de cette transaction avait été passé entre les Saoudiens et les Malaisiens».
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