La BCE prête à agir plus vite que la Fed
La Banque centrale européenne a maintenu hier ses taux d’intérêt à leur plus haut historique, temporisant avant une possible baisse en juin
La Banque centrale européenne (BCE) a préparé hier le terrain à une première baisse de taux en juin, compte tenu d’une inflation en repli et d’une activité économique atone, se disant prête à réagir plus vite que la Fed américaine. Si «l’évaluation actualisée» des perspectives d’inflation et de la transmission de la politique monétaire à l’économie devait «encore renforcer sa confiance» dans la «convergence durable de l’inflation vers l’objectif» de 2%, la BCE jugerait alors «opportun de réduire le caractère restrictif actuel de la politique monétaire», indique une phrase clé du communiqué sur ses décisions de politique monétaire.
Devant la presse, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a réitéré ce message «fort et clair» selon elle qui laisse conclure qu’à moins d’une résurgence surprise de l’inflation durant le printemps, les conditions seront réunies pour une baisse des taux lors de sa prochaine réunion en juin.
Situations différentes
La BCE pourrait ainsi entamer son cycle de baisse des taux avant sa grande soeur américaine, la Réserve fédérale (Fed), confrontée elle à une inflation aux EtatsUnis qui a accéléré en mars, à 3,5% sur un an, selon l’indice CPI publié mercredi, dépassant les prévisions. Une première baisse des taux par la Fed n’est désormais attendue par une majorité d’analystes que lors de la réunion prévue mi-septembre, soit à peine plus d’un mois et demi avant les élections présidentielles américaines.
Les deux banques centrales affrontent des situations différentes: la santé insolente de l’économie américaine accompagnée d’une inflation plus forte contraste avec la faiblesse persistante de l’activité en zone euro, où les taux élevés font baisser les prix et finissent par asphyxier la demande des entreprises et des ménages. ■