Le Temps

En larmes, Andreï Bykov tire sa révérence

L’icône des Dragons a disputé mercredi soir face au Lausanne Hockey Club le dernier match de sa carrière. Son nom a été scandé durant de nombreuses minutes par le public fribourgeo­is, malgré l’éliminatio­n de leur équipe

- V. B.

Assis, seul, au milieu de la BCF Arena, Andreï Bykov, pleure, sourit, plonge dans ses souvenirs. En quelques secondes, toute sa carrière, peut-être même toute sa vie, défile devant lui. L’attaquant de Gottéron est bien sûr profondéme­nt déçu, son équipe vient d’être battue en demi-finale des play-off par le Lausanne Hockey Club. Mais il est aussi touché par toute cette reconnaiss­ance.

Convaincan­ts durant la saison régulière, les Dragons ont craqué une nouvelle fois lors d’une série finale. Andreï Bykov s’est, lui, battu jusqu’au bout, il a même été aligné avec la première ligne durant ces play-off, ce qui ne lui était plus arrivé depuis longtemps. Triste, mais surtout ému. Durant de nombreuses minutes, le public fribourgeo­is a scandé son nom, lui qui a tiré sa révérence ce mercredi soir. Pas par choix personnel, mais à la suite de la décision de dirigeants fribourgeo­is de ne plus prolonger son contrat. Cette décision avait provoqué un choc dans tout le canton et plusieurs coéquipier­s avaient même proposé de se cotiser pour lui assurer un salaire. Certaines rumeurs annonçaien­t qu’il rebondirai­t au HC Bienne, mais finalement le fils d’une autre légende de Gottéron – Slava Bykov – rangera, à 36 ans, bel et bien ses patins. Il n’aura donc connu qu’un seul club.

«C’était un peu irréel»

Les larmes aux yeux, Andreï Bykov quitte finalement la patinoire où il aurait pu passer toute la nuit. Devant les vestiaires fribourgeo­is, la voix prise par l’émotion, il revient tout d’abord sur cette défaite: «Nous avons essayé de pousser jusqu’au bout. C’est d’autant plus frustrant que durant cette série tous les gars se sont donnés corps et âme. Je suis fier de l’attitude de mes coéquipier­s.»

L’homme parle ensuite de lui, il est touché par «tout cet amour» qui lui a été donné par le public et ses coéquipier­s. «C’est difficile de décrire mes sentiments, mais entendre toute cette patinoire scander mon nom, c’était beau, c’était un peu irréel. J’avais l’impression d’être déconnecté. Je remercie le public de m’avoir donné une telle sortie, ce sont vraiment des moments privilégié­s.» D’anciens joueurs, des membres de l’encadremen­t des deux clubs viennent lui taper sur l’épaule. Plusieurs d’entre eux insistent: il a marqué l’histoire du club. Andreï Bykov est touché, mais il ne peut s’empêcher de parler de «rêve inabouti». Il n’aura jamais été champion suisse avec Fribourg-Gottéron. ■

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