Le Temps

Noémie Schmidt s’amuse en montagne

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Elle semble s’amuser, la Valaisanne Noémie Schmidt, au milieu de ces Alpes françaises dans Anthracite, arrivée mercredi sur Netflix. Elle incarne Ida, femme hyperconne­ctée, bottes façon Chewbacca, pantalon rose et gros bonnet à cache-oreilles – ou costume en damier –, à la recherche de son père. On piste sa dernière trace dans une station de montagne marquée naguère par ce qui était présenté comme un suicide collectif au sein d’une secte.

Dans un récent entretien, l’actrice a glissé à mes collègues qu’elle a «adoré cette geek aux cheveux roses, un peu dingue et atypique». Qui n’hésite pas à se faire un peu bécasse ou larmoyante pour parvenir à ses fins; une Colombette du web. Elle s’allie avec Jaro (le rappeur Hatik, sympa en papa paumé), dont le nom figurait dans les dossiers de son père. Jaro est d’abord en souci avec une policière (excellente Camille Lou), car tout commence par la mort d’une jeune femme que Jaro a été le dernier à voir, dans la forêt…

La série se résume mal car on part dans tous les sens. Disons que la secte, dont les victimes avaient le visage marqué d’une traînée d’anthracite (le charbon), a laissé des traces profondes, même trente ans plus tard; qu’il y a donc un tueur en liberté arborant peut-être un masque de crâne de bouc; qu’une mine – de charbon, tiens donc – a rouvert dans ces contrées mais elle semble assez douteuse; qu’une chambre d’hôtel explose; et que l’on croise Kad Merad dans le rôle de l’oncle de Jaro qui se fait voler ses moutons par les loups, pense-t-il. L’inspectric­e va tenter de prendre la main sur ces mystères des cimes, mais doit néanmoins composer avec Ida, la survoltée en réseau…

Anthracite ne casse pas des blocs de glace, mais les créateurs Fanny Robert et Maxime Berthemy ont le mérite de la cohérence, assumant le caractère de grand divertisse­ment à suspense et exotique en ses magnifique­s paysages. La réalisatio­n joue la carte d’une grande bande dessinée sautillant­e adaptée à son budget qu’on imagine conséquent, des décors innombrabl­es et volumineux – une «énorme machine aux moyens hallucinan­ts», nous disait Noémie Schmidt, décidément amusée, et amusante.

«Anthracite». Une série de Fanny Robert et Maxime Berthemy (2024), en six épisodes de 55'. A voir sur Netflix.

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