Fanfan, du soleil marseillais à Lausanne
L’adresse est encore relativement méconnue – et il serait presque tentant de la garder pour soi. Quand ouvrira la terrasse – «si on obtient toutes les autorisations» précise la tenancière – alors celle-ci risque de séduire loin à la ronde. Fanfan est une boutique-café qui redonne du sens aux mots «concept store», après que les villes occidentales ont vu fleurir ces magasins vendant souvent un peu de tout et beaucoup de rien.
Ici, c’est autre chose. Le «concept» est celui de la Marseillaise Fanny Pintat, 29 ans, dont la sélection de bijoux, vêtements, vaisselle, sacs et accessoires embarque celui ou celle qui pousse la porte du magasin dans la lumière du sud de la France. Ladite porte, en face de l’ascenseur du métro Bessières, doit certes être d’abord dénichée, à peine signalée par un panneau noir qui annonce aux passants pressés qu’une tasse de café pourrait les attendre à l’intérieur. Mais les curieux seront récompensés, promis juré.
La jeune femme est arrivée en Suisse pour étudier à l’Ecole hôtelière de Lausanne. Installée dans la capitale vaudoise, elle a d’abord travaillé dans l’hôtellerie, la restauration, puis comme chasseuse de têtes, avant que la pandémie ne vienne tout remettre en question. «J’ai commencé à réfléchir à un concept, un lieu qui permette d’encourager un autre rythme. Et où je pourrais mettre en avant des marques que je suivais depuis un moment, des artisans, des objets vintage de chez moi…» Un soir en rentrant chez elle, elle voit que le fleuriste installé là remet sa boutique. «La beauté du lieu m’a convaincue. La disposition des pièces m’a donné envie de prévoir un coin café.» S’ensuivent des mois de travaux menés avec son père, retraité après une carrière de gérant de carrosserie, qui s’est amusé à dessiner et fabriquer tous les meubles en bois. Le tout pensé et finalisé avec l’aide de son conjoint.
Dans une petite pièce en enfilade qui semble presque secrète, deux tables attendent les amoureux de chaï parfaitement dosé ou de flat white au lait d’avoine. Ici, on ne boit que le nectar de Vaga Bon, torréfacteur indépendant en Lavaux. Ouvert depuis sept mois, l’endroit commence à «tourner» sur le plan commercial. Si une cuisine est inenvisageable pour maintes raisons, la perspective d’un petit café et d’un cookie au soleil sur cette terrasse cachée ne pourra que séduire les Lausannois… et tous les autres.
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