Moi, gay de droite
Voilà maintenant plus de treize ans que j’ai décidé de m’impliquer en politique. Durant ces longues années, j’ai pu mettre mon temps et mon énergie dans différents combats. L’un d’eux me tient particulièrement à coeur car il me concerne à titre personnel. Pour cette raison, j’ai décidé il y a quelques années de m’impliquer à mon modeste niveau pour la cause LGBT. J’ai pu rencontrer des personnes avec une résilience qui force l’admiration, des personnes qui s’impliquent tous les jours pour l’égalité des droits. J’admire ces personnes. Cependant, ces dernières années, une dérive alarmante s’est opérée au sein de cette communauté, la détournant de sa mission première pour se perdre dans des luttes politiques d’extrême gauche et dans l’intolérance envers les personnes LGBT+ ayant des convictions politiques différentes.
Depuis leurs débuts, les associations LGBT ont joué un rôle crucial dans la lutte pour l’égalité des droits et la reconnaissance des personnes LGBT+ au sein de la société. Leurs combats historiques ont permis des avancées considérables en matière de droits civiques, de reconnaissance légale et de sensibilisation. Les personnes LGBT+ continuent de faire face à des discriminations, des violences et des injustices à travers le monde. Il est donc primordial que les associations LGBT recentrent leurs actions sur ces enjeux cruciaux. L’instrumentalisation des luttes LGBT+ à des fins politiques partisanes est non seulement dommageable pour la communauté LGBT+ dans son ensemble, mais elle crée également des divisions internes. En se focalisant sur des questions idéologiques plutôt que sur les droits fondamentaux, certaines associations risquent de marginaliser les voix diverses et les expériences variées au sein de la communauté LGBT+.
Samedi 13 avril, une «Grande Manif’pour les luttes de libération trans et contre l’extrême droite» a eu lieu à Genève. Tout d’abord, le qualificatif «d’extrême droite» a perdu tout son sens tant il est placardé par des groupuscules de gauche sur toute personne se revendiquant de droite ou conservatrice. J’ai moi-même pu être qualifié d’homophobe par exemple ou de personnalité d’extrême droite, bien que je sois gay et pas du tout conservateur. Je me questionne aussi sur la pertinence de mener un combat pour des droits fondamentaux qui devrait être universel avec une revendication partisane, qui plus est douteuse, qui insinue que l’orientation sexuelle ou que l’identité de genre ont un lien avec les convictions politiques.
Une tendance inquiétante à l’intolérance et à l’exclusion émerge au sein de certaines associations LGBT. Les personnes LGBT+ qui affichent des convictions politiques de droite sont souvent ostracisées, voire vilipendées, au sein de ces milieux. Cette intolérance envers les personnes LGBT+ de droite est contraire aux principes d’inclusion et de diversité que les associations prétendent défendre. En ostracisant les personnes qui ne se conforment pas à une idéologie spécifique, ces associations trahissent les valeurs d’ouverture et de respect qui devraient être au coeur du mouvement LGBT+.
On se rappelle des manifestations après l’annonce d’une conférence d’un auteur controversé jugé transphobe à l’Université de Genève. Je ne partage ni les convictions de l’auteur, ni les méthodes de l’Université de Genève qui ne lui avait prévu aucun contradicteur. Des manifestants pro-LGBT ont empêché cette personne d’accéder à l’université et sont même allés jusqu’à attenter à son intégrité physique en lui jetant des produits hydroalcooliques à la figure. Toutes les associations se sont levées contre cet auteur controversé, aucune n’a condamné les violences de leurs propres manifestants, jugeant même parfois que ces violences étaient nécessaires. Pour beaucoup, ces associations sont financées par des deniers publics.
Il est temps de mettre fin à la dérive idéologique et à l’intolérance au sein de la communauté LGBT. Recentrons-nous sur les combats essentiels et respectons la diversité des opinions. C’est seulement ainsi que nous pourrons véritablement progresser vers une société plus juste et inclusive pour tous, quelles que soient notre orientation sexuelle ou nos convictions politiques. ■
Il est temps de mettre fin à la dérive idéologique et à l’intolérance au sein de la communauté LGBT