Le Temps

L’Eglise réformée sonde à son tour les cas d’abus en son sein

Contrairem­ent à la démarche de l’Eglise catholique ou de celle qui a lieu en Allemagne, tous les dossiers ne seront pas passés en revue. Mais l’EERS espère obtenir une vision d’ensemble suffisamme­nt claire pour prendre des mesures

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L'Eglise réformée veut mener une étude sur les abus sexuels. L'Eglise évangéliqu­e réformée de Suisse (EERS) a déposé cette semaine une demande en ce sens auprès du parlement de l'Eglise, indiquait la présidente de l'organisati­on, Rita Famos, hier dans la presse. L'enquête doit montrer où et à quelle fréquence les abus sont commis et qu'est-ce qui a empêché la découverte des faits, déclare Rita Famos dans la NZZ am Sonntag. L'étude devrait coûter 1,6 million de francs et les résultats devraient être disponible­s d'ici fin 2027. Le parlement de l'Eglise, le synode, se prononcera sur la propositio­n en juin.

La présidente de l'EERS dit espérer que les résultats de l'étude aideront également d'autres institutio­ns à lutter contre les abus sexuels, ces derniers étant une réalité également au sein des familles, des associatio­ns sportives et des écoles. «Il n'est pas possible de se reposer sur ses lauriers et de désigner des boucs émissaires, comme l'Eglise catholique par exemple», affirme-t-elle.

«Nous avons, au sein de l'Eglise réformée, longtemps eu le sentiment que ce sujet ne nous concernait pas plus que le reste de la société», admet Rita Famos. L'étude de

«Il n’est pas possible de se reposer sur ses lauriers et de désigner des boucs émissaires» RITA FAMOS, PRÉSIDENTE DE L’EERS

l'Eglise réformée d'Allemagne, qui a révélé en janvier l'existence d'au moins 2225 victimes d'abus, a été un déclencheu­r. Depuis le début de l'année, la présidente de l'EERS entend parler de cas presque chaque semaine. «Il s'agit de cas graves, nous parlons de viol et de contrainte», indique-t-elle.

Contrairem­ent à l'Eglise catholique suisse et à celle réformée d'Allemagne, l'Eglise réformée suisse ne compte pas passer au crible les dossiers, mais plutôt effectuer un sondage. Un examen approfondi des dossiers serait beaucoup plus compliqué que pour les catholique­s en raison de la structure fédéralist­e de l'EERS, avance Rita Famos.

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