Le Lausanne Hockey Club veut aller au bout de son rêve
Les Vaudois ont battu samedi les Zurich Lions 5-3 et sont revenus à égalité dans cette finale des play-off. Le titre se jouera demain sur les bords de la Limmat. Les joueurs y croient plus que jamais
A chaque match des play-off ses héros. Samedi soir, Damien Riat et Jason Fuchs ont mené leurs coéquipiers vers un troisième succès qui leur donne le droit de rêver. S'il gagne demain à Zurich, le Lausanne Hockey Club, fondé il y a 102 ans, sera champion pour la première fois de son histoire. Et ce 7e match a notamment été rendu possible grâce à l'excellente performance de la deuxième ligne d'attaque. Damien Riat a inscrit deux buts, Jason Fuchs un et le troisième larron, qui était à nouveau le Suédois Robin Kovacs a été étincelant lui aussi. A la fin de la rencontre, tous les regards étaient tournés vers eux. Mais modestes, les deux buteurs tenaient à rappeler que lors des autres actes, d'autres triplettes offensives avaient brillé. «Et demain, ce sont toutes les lignes qui vont prendre le lead et nous permettre de ramener la coupe ici», rigole Jason Fuchs devant les vestiaires lausannois.
Esprit d’équipe hors du commun
A l'issue de ce 5-3 largement mérité, les Vaudois sont gonflés à bloc. Jamais ils n'ont été si proches de soulever la coupe. Mais le sacre passe par un sacré exploit: aller gagner à la Swiss Life Arena, ce qu'ils n'ont encore jamais réalisé durant cette série.
Pas de potion magique dans les gourdes lausannoises, mais Damien Riat livre quelques pistes: «Il faudra imposer notre jeu et essayer de jouer comme à la maison.» Et comme tous les Lausannois, il insiste sur la formule gagnante de cette année: l'esprit d'équipe. «Quand nous sommes face à un mur, nous savons que nous allons tout donner. Tout au long de la saison, nous sommes montés crescendo. Nous sommes vraiment devenus une équipe soudée, chacun tire à la même corde, est présent pour l'autre.» Le numéro 9 admet que jamais, au début de la saison, il n'aurait osé rêver d'un 7e match en finale contre Zurich. «Si vous m'aviez dit ça, je vous aurais peut-être traité de fou.»
Un peu à l'écart de ses joueurs, le directeur sportif lausannois John Fust reste très calme et ne tombe pas dans l'euphorie. Même s'il reste confiant. La clé pour battre le «Z»? «Nous devrons jouer notre meilleur match des séries. Nous n'avons pas encore trouvé la solution à Zurich. Cette fois, nous devrons soigner tous les détails, jouer à fonds durant soixante minutes et trouver la force mentale pour gérer toutes les situations.»
Zurich est aussi un chaudron
Si, depuis le début de ces finales, le soutien sans faille des supporters lausannois est vanté, il ne faut surtout pas sous-estimer les Zurichois. Ils seront plus de 12 000 à soutenir leur équipe qui peut décrocher un dixième titre de champion de Suisse. Le premier date de 1936 et le dernier de 2018. Cette ambiance explosive et hostile n'inquiète en aucun cas Damien Riat. «Nous savons à quoi nous attendre, nous avons déjà joué trois matchs là-bas. Il va falloir utiliser ce public qui sera contre nous, comme source d'énergie, vouloir en faire encore plus durant soixante minutes.» L'ambiance survoltée d'Altstätten ne trouble pas non plus John Fust: «Les joueurs arrivent à oublier tout cela dès que le match débute, ils sont tellement concentrés qu'ils n'entendent pas ce qu'il se passe dans les tribunes.»
Pour l'emporter, les joueurs de Geoff Ward devront jouer trois tiers parfaits, ce qui n'a pas été le cas samedi. Ils ont fort bien entamé la première période en marquant après moins de quatre minutes (en supériorité numérique) par le Finlandais Antti Suomela qui ouvrait enfin son compteur dans cette finale, lui qui a été prolifique durant la saison régulière. Durant le second tiers, ils ont été exemplaires: les Lausannois ont souvent connu des difficultés durant cette période médiane mais, cette fois-ci, ils ont maintenu la pression et ont marqué quatre buts. Le coach zurichois Marc Crawford changeait même de gardien et remplaçait le très talentueux Simon Hrubec par le peu expérimenté Robin Zumbühl. Signe qu'il s'avouait déjà vaincu? Les Lausannois l'ont peut-être cru trop vite.
Moins combatifs à l'entame du troisième tiers, ils ont rapidement encaissé deux buts par les chevronnés Dean Kukan et Denis Malgin. Stupeur dans la patinoire. Les supporters vaudois ont commencé à trembler, avant d'entonner à nouveau leurs chants. Les trente dernières minutes de la rencontre leur ont paru interminables. Jason Fuchs tente de comprendre ce qu'il s'est passé: «Au début de ce troisième tiers, on était un peu crispés, mais finalement on a réussi à retrouver notre solidité défensive
«Il va falloir utiliser ce public qui sera contre nous, comme source d’énergie»
DAMIEN RIAT, JOUEUR DU LHC
et notre gardien a réalisé de très bons arrêts. L'important, c'est cette victoire qui nous permet d'aller jouer un 7e match à Zurich.» C'est d'ailleurs le seul regret de l'ancien joueur du HC Bienne: «L'ambiance est incroyable dans la Vaudoise Arena. Si on avait pu jouer le dernier match ici, cela aurait été de la folie.»
Dans trois jours Jason Fuchs et Damien Riat disputeront la rencontre le plus importante de leur carrière, eux qui n'ont encore jamais été champions de Suisse. Comment vont-ils se préparer? «La récupération sera très importante et ensuite ce sera une bataille durant soixante minutes. Les deux équipes n'auront rien à perdre. Ce sera dur, mais on est prêts pour cela», affirme Damien Riat. En écho, Jason Fuchs déclare: «On n'a rien à perdre et on va tout donner.» Quant à John Fust, il ne cesse de répéter qu'il croit en son équipe et donc au titre. Au sortir de la patinoire, les milliers de supporters du LHC ont célébré longtemps cette égalisation dans la série. Et beaucoup d'entre eux reviendront ici demain pour suivre sur écran géant la «finalissima». Tous rêvant qu'après Genève-Servette l'an dernier, un deuxième club romand décroche le titre.
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