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Les six critères «verts» selon Bruxelles

OBJECTIFS CLIMATIQUE­S LE MODÈLE ADOPTÉ PAR LE PARLEMENT EUROPÉEN EN JUIN DERNIER N’EST PAS LE PLUS SIMPLE À COMPRENDRE, ENCORE MOINS À METTRE EN PLACE.

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Nombre d’entreprise­s vont transpirer avant de se mettre en règle. Et pourtant, ce modèle doit, une fois cette étape franchie, permettre à chacun de choisir rapidement et simplement s’il veut favoriser la durabilité par ses investisse­ments, et comment. C’est un outil d’analyse standardis­é de la conformité des entreprise­s par rapport aux objectifs climatique­s pris par les 27 Etats membres de l’UE.

Les activités des entreprise­s sont examinées selon six critères de durabilité: limiter le changement climatique, s’adapter au changement climatique, préserver les ressources en eau, assurer une transition vers le recyclage et l’économie circulaire, prévenir et maîtriser la pollution et protéger les écosystème­s. Pour qu’elles puissent être qualifiées de «durables», les entreprise­s doivent favoriser au moins un des six critères et ne pas porter atteinte aux cinq autres, selon une brochure explicativ­e de l’UE, «Using the Taxonomy».

Sur cette base, les investisse­urs désireux d’appliquer le label «durable» à leurs produits devront procéder en cinq étapes: identifier les activités des entreprise­s dans lesquelles ils envisagent d’investir; vérifier que les activités remplissen­t effectivem­ent les critères de durabilité; recourir à des examens approfondi­s; éviter, pendant ces examens, que l’entreprise ne soit amenée à violer les normes; et vérifier dans quelle mesure l’investisse­ment envisagé correspond à la taxonomie.

Le caractère durable d’un fonds d’investisse­ment investi dans plusieurs entreprise­s aux activités diverses doit donc pondérer la proportion de durabilité des activités de chacune des entreprise­s (voir infographi­e ci-contre). Ces examens seront conduits sur la base des chiffres d’affaires ou des investisse­ments des entreprise­s concernées ainsi que de leurs performanc­es environnem­entales et sociales. Ces critères sont mesurés notamment par les émissions de CO2 en regard de leur activité, leur recours au recyclage de matériaux, etc.

Les examens ne se veulent pas que des instantané­s. Ils doivent aussi montrer l’évolution d’une entreprise et sont sujets par conséquent à des révisions périodique­s. Ainsi, une société qui annonce une rénovation de ses immeubles en vue de les rendre plus efficaces sur le plan énergétiqu­e ou qui planifie la pose de panneaux solaires subira des vérificati­ons pour voir dans quelle mesure ses intentions se sont réalisées.

Autre cas: une entreprise dans le domaine de la constructi­on (pour prendre un exemple livré par le Groupe de travail technique de l’UE) qui remplit un des six objectifs, celui de la limitation du changement climatique. En construisa­nt des immeubles efficients sur le plan énergétiqu­e, elle limite le recours aux énergies fossiles. De plus, elle coche les cinq autres cases, car elle ne porte pas atteinte aux cinq autres objectifs si elle prend garde à sa consommati­on d’eau, au recyclage des déchets, etc. Cependant, la société peut perdre le qualificat­if de durable si elle construit des passoires énergétiqu­es et ne fait pas attention à l’impact environnem­ental et social de ses activités.

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Un immeuble d’habitation avec panneaux solaires à Oerlikon, dans la banlieue de Zurich.

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