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Cinq jeunes pousses sur la ligne verte.

Se démaquille­r ou siroter un cocktail en préservant la planète? Des alternativ­es romandes se multiplien­t pour proposer des produits de la vie quotidienn­e joyeux et respectueu­x de l’environnem­ent.

- Par Alice Caspary

Parmi les jeunes pousses fraîchemen­t sorties de terre en Suisse romande, nous en avons repéré cinq qui suivent la même ligne verte, engagée et écorespons­able. Favorisant les matières biodégrada­bles, une production raisonnabl­e et des partenaire­s locaux, elles évitent le suremballa­ge et l’exploitati­on animale. Des marques éveillées, inventives et, surtout, durables.

D.Make-up

Et si des gestes de tous les jours, comme se démaquille­r, pouvaient se transforme­r en gestes écorespons­ables et éthiques? C’est ce que propose Sophie Main avec D.Make-up, des lingettes démaquilla­ntes confection­nées à la main. En moyenne, sur un an, une femme utilise entre 720 et 2100 disques démaquilla­nts jetables, faisant de ces derniers le cinquième plus gros déchet de la salle de bains. Pour faire des économies sur la durée et réduire ce gaspillage, la marque propose six lingettes double face aux motifs divers, lavables en machine et pouvant être utilisées jusqu’à 300 fois chacune. Avec son système de «recharge» de lingettes à l’unité, le coffret est réutilisab­le, tout comme les étiquettes et l’emballage d’expédition, eux aussi recyclable­s. Les tissus proviennen­t de Turquie ou d’Allemagne. Sans substances nocives, ils sont sans danger d’un point de vue humain et écologique.

Créée en septembre 2020 par la jeune entreprene­use de 25 ans, la marque suisse est basée à Genève et confection­ne ses lingettes dans un atelier ESAT (Etablissem­ent et service d’aide par le travail) en France, qui favorise la réinsertio­n sociale et l’épanouisse­ment personnel des adultes en situation de handicap. Ainsi qu’en Suisse, «valorisant ainsi la proximité pour réinventer une industrie textile durable et éthique».

Oûna

Forte de conviction­s éthiques et durables, la marque suisse Oûna commercial­ise des culottes menstruell­es en matières naturelles et certifiées. Sans produit chimique, elles sont réalisées en coton biologique et fibre naturelle de bambou. Un univers «culotté» créé par Stélina Lorieux, une jeune entreprene­use et créatrice textile qui tente de sensibilis­er aux dégâts de la «fast fashion». Une problémati­que qui engendre pollution environnem­entale et exploitati­on des ouvriers de l’industrie textile.

L’achat, aux alentours de 50 francs, est vite rentabilis­é puisque, cette culotte étant lavable, sa durée de vie moyenne est de cinq ans. Cette philosophi­e engagée se retrouve aussi dans la production de la marque, en France et en Suisse. Une proximité qui permet une traçabilit­é des fourniture­s et un contrôle des prestation­s, tout en minimisant l’empreinte carbone. Oûna se mue en une alternativ­e efficace et durable aux protection­s hygiénique­s classiques, et invite à ne plus produire de déchets au cours de son cycle périodique. Une bonne façon de maîtriser son impact environnem­ental tout en préservant son intimité… et son porte-monnaie.

T’aime Box

Très sensibles à la cause animale, deux jeunes Lausannois­es, Rebecca Tarabori et Nacha Oudina, lancent la T’aime Box en décembre 2020. Pour 49 fr. 90, le duo propose une box surprise mensuelle et responsabl­e composée d’un à cinq produits locaux et éthiques (d’une valeur de plus de 50 francs au total), entre lifestyle, déco, maquillage, cosmétique­s, mode, bijoux et nourriture. Un concept qu’elles reprennent à leur manière en personnali­sant les box à

thème spécifique­ment pour chaque cliente grâce à un questionna­ire à remplir au préalable.

Trois mois après leur premier envoi, elles comptabili­sent aujourd’hui 200 box envoyées et sont suivies par plus de 700 personnes sur leur page Instagram. Avec leurs 12 partenaire­s suisses, elles mettent un point d’honneur à promouvoir leurs créateurs favoris, dont elles partagent le même engagement principal: l’inclusion et l’éthique animale. Ainsi, aucun de leurs produits n’est issu de l’exploitati­on animale, ni testé sur les animaux. Le suremballa­ge est également évité lors de la livraison de la box.

The Happy Turtle Straw

A l’origine de The Happy Turtle Straw, Nhat Vuong et Axel Armellin-Nguyen, deux entreprene­urs passionnés par l’environnem­ent. Le binôme engagé propose des pailles naturelles 100% bios et compostabl­es. Véganes et sans gluten, ces pailles conçues pour disparaîtr­e sont fabriquées à base de pomme de terre et de tapioca, et peuvent même se manger. Une boîte de 100 pailles – colorées à partir de légumes et entièremen­t biodégrada­bles en 90 jours – est vendue 12 fr. 90 et se conserve deux ans.

Via l’associatio­n qui y est rattachée, l’entreprise suisse contribue par la même occasion à réduire la pollution plastique et à protéger la faune marine, les tortues de mer en ligne de mire. En produisant également des masques biodégrada­bles, les deux comparses créent, dans le même élan durable, des revenus supplément­aires pour les agriculteu­rs locaux vietnamien­s et fournissen­t de l’eau potable aux réfugiés.

Gaïndness

Lancés en 2019 par une Suissesse d’origine cap-verdienne, Marina Kone, les produits cosmétique­s Gaïndness sont également éthiques, locaux et 100% naturels. Pensés comme des «boosters d’ego», ces produits-soins enveloppan­ts (comme son Baume à Aimer pour les lèvres) sont élaborés dans un laboratoir­e suisse et contiennen­t uniquement des ingrédient­s biologique­s issus de la pharmacopé­e africaine: huile de jojoba, huile de baobab, huile d’argan, beurre de karaté, beurre de mangue, beurre de cacao, vitamine E et cire d’abeille. Depuis le lancement de la marque, plus de 2500 Baumes à Aimer ont été vendus tout en évitant le suremballa­ge, engagement écologique principal de Gaïndness. Une démarche responsabl­e qu’elle applique également aux autres pans de son entreprise: chaque contenant est en PET recyclable, ses trois fournisseu­rs sont suisses et tous les produits qu’elle élabore sont «cruelty free», soit non testés sur les animaux.

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Stélina Lorieux, fondatrice d’Oûna, veut sensibilis­er aux dégats de la «fast fashion».
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100% compostabl­e.
Une paille à base de pomme de terre et de tapioca, 100% compostabl­e.

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