PME

Le mot du rédacteur en chef

- Thierry Vial Rédacteur en chef

Meier Tobler, société de 1300 employés active dans les techniques du bâtiment à Nebikon (LU), subissait il y a deux ans une cyberattaq­ue. Bilan: 5 millions de chiffre d’affaires envolés et 2 millions supplément­aires de frais pour rétablir la situation. Début juillet, Comparis était victime d’une attaque similaire avec une demande de rançon (présumée) de 400 000 dollars pour libérer le site comparatif. D’autres sociétés ont connu ces derniers mois des infraction­s du même type, comme Huber+Suhner, Stadler Rail, Swatch Group, les cliniques privées Pallas et bien d’autres. Des PME comme Matisa, active dans la fabricatio­n de machines de chantier, à Crissier, dans le canton de Vaud, figurent également sur la liste des victimes.

Mais l’exemple le plus inquiétant concerne la société thurgovien­ne Swisswindo­ws, spécialisé­e dans la fabricatio­n de fenêtres, qui a carrément été contrainte de mettre la clé sous la porte après dix ans d’activité à la suite d’une attaque de rançongici­el.

Ces quelques exemples démontrent que la cybercrimi­nalité s’en prend désormais à des sociétés de toute taille, actives dans des secteurs très différents, avec des conséquenc­es toujours plus graves pour les victimes. C’est bien simple, à ce jour, un quart des PME suisses ont déjà fait l’objet d’une attaque ou d’une tentative de piratage et un tiers d’entre elles ont subi des dommages financiers. Ces chiffres font froid dans le dos, mais le plus étonnant, dans tout ça, c’est que deux tiers des PME suisses sous-estiment encore ce type de menace. Ceci, alors même que la généralisa­tion du télétravai­l, souvent instauré dans l’urgence, sans rappel spécifique des règles de protection élémentair­es aux collaborat­eurs, augmente largement les risques de voir son entreprise attaquée.

La cybercrimi­nalité est aujourd’hui l’une des menaces les plus dangereuse­s pour les PME. Ces dernières disposent souvent de moyens limités pour se protéger, ce qui en fait des cibles de choix pour les hackers. Vous le constatere­z dans notre dossier, des solutions existent pour lutter, notamment par la formation des employés. Mais, en observant la multiplica­tion des attaques, il apparaît surtout que la Suisse devrait songer à centralise­r les forces de police chargées de la cybercrimi­nalité pour constituer un rempart plus efficace et dissuasif.

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