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Applicatio­ns mobiles et droits de la propriété intellectu­elle

Chaque mois, des spécialist­es issus de tous horizons (entreprise­s, start-up, finance, emploi, formation, etc.) livrent leurs réflexions sur le site pme.ch. Notre sélection.

- par Paul Cosmovici Avocat spécialisé dans le domaine des marques, brevets et design Retrouvez le blog dans son intégralit­é sur notre site pme.ch/blogs

Le marché de l’industrie des applicatio­ns mobiles devrait atteindre, d’ici 2026, le chiffre stupéfiant de 407,31 milliards de dollars […]. Dans une économie fondée sur la connaissan­ce et la technologi­e, la propriété intellectu­elle a depuis longtemps dépassé la valeur des actifs physiques détenus par les entreprise­s. Au premier trimestre 2021, rien que sur Google Play, 3 482 452 applicatio­ns étaient disponible­s, suivi par l’App Store d’Apple avec 2 226 823. Avoir une stratégie en matière de propriété intellectu­elle est crucial pour votre entreprise.

Peut-on breveter votre applicatio­n? C’est la question que se posent la plupart des développeu­rs. La réponse courte est: oui; la réponse longue est: cela dépend. […] Si l’on observe une évolution vers une protection par brevet des inventions liées aux logiciels, son obtention n’est ni facile ni efficace du point de vue des coûts et de la stratégie. Si vous avez l’intention de demander une protection par brevet auprès de l’Office européen des brevets (OEB/EPO), votre applicatio­n doit répondre aux critères de nouveauté, d’inventivit­é et d’applicabil­ité industriel­le requis. […]

Mais il y a des inconvénie­nts à cela:

(1) Le processus peut prendre jusqu’à quatre ans, sans garantie d’obtenir le brevet.

(2) Cela peut être très coûteux.

(3) Si votre applicatio­n devait enfin recevoir un brevet, il est possible qu’à ce moment-là, le logiciel soit déjà obsolète face à la concurrenc­e.

Autre moyen de protéger vos actifs: le droit d’auteur (copyright) basé sur la technologi­e (programmes informatiq­ues et bases de données électroniq­ues) peut être valable, ce qui signifie qu’il peut protéger le code car il est l’expression d’une idée. Donc, si vous avez écrit le code de votre applicatio­n à partir de rien […] et que vous en êtes l’auteur unique et original, vous pouvez revendique­r des droits d’auteur exclusifs. Outre les coûts moindres liés au droit d’auteur, la protection dure toute la vie de l’auteur et même 70 ans supplément­aires. Elle est plus facile à obtenir car elle intervient automatiqu­ement à la création sans autre formalité.

Le droit d’auteur sur votre logiciel peut vous octroyer des droits de reproducti­on, des droits d’adaptation et le droit de distributi­on.

Une autre option à examiner pour les développeu­rs de logiciels consiste à utiliser des secrets commerciau­x pour protéger le code, la structure, les algorithme­s, etc. de l’applicatio­n. En plus de cela, vous pouvez également protéger l’interface graphique (GUI) de votre applicatio­n mobile via une présentati­on commercial­e, couvrant les aspects relatifs à l’apparence visuelle globale d’un produit.

Allant de pair avec les secrets commerciau­x, les accords de non-divulgatio­n (NDA) et les clauses de confidenti­alité peuvent s’avérer des outils juridiques très utiles pour s’assurer que les aspects techniques resteront confidenti­els jusqu’au lancement de l’applicatio­n. […]

Conclusion, […] pour se faire une place sur le marché des applicatio­ns mobiles, une entreprise doit être consciente de tous ces aspects relatifs à la propriété intellectu­elle, car non seulement elle sécurise les droits d’exclusivit­é, mais elle a également son mot à dire pour attirer les investisse­urs et garantir une stratégie de sortie bénéficiai­re.

«Le marché des applicatio­ns mobiles atteindra, d’ici 2026, 407 milliards de dollars.»

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