Arnaques et sextorsions
«FAKE SEXTORSIONS»
Exploitant la solitude des individus en période d’isolement, les tentatives de sextorsion ont augmenté avec la pandémie, selon Patrick Ghion, chef de la section forensique de la police de Genève. Une première variante concerne la «fake sextorsion». Dans ces e-mails, qui peuvent être envoyés sur des boîtes professionnelles, le criminel exige le versement d’argent en arguant qu’il est en possession de photos ou de vidéos compromettantes. Le malfaiteur espère ainsi que, parmi les destinataires, se trouvent des personnes qui ont récemment regardé de la pornographie.
VIA LES APPLICATIONS PRIVÉES
Dans sa variante classique, la sextorsion touche plutôt les individus via leurs applications privées, comme Facebook. Le criminel demande d’être ajouté à une liste d’amis (généralement à l’aide de faux profils de femmes séduisantes) et propose de poursuivre la conversation sur un chat vidéo. La victime se déshabille et le chantage commence alors. «Si l’on est victime de ce type d’arnaque, il faut venir déposer plainte à la police, souligne Patrick Ghion. Mais la meilleure arme reste la prévention. Il convient de toujours se demander: que ferais-je dans la vraie vie? Accepteraisje de me déshabiller devant un inconnu dans la rue? Ces barrières de protection naturelle tombent malheureusement trop souvent dans le monde digital.»
FAUSSES VENTES DE SECONDE MAIN
«Il faut surtout veiller à toute vente ’trop belle pour être vraie’», note la spécialiste anti-fraudes pour le site de petites annonces Anibis, Jelena Moncilli. Les prix défiant toute concurrence peuvent cacher des objets volés, des contrefaçons, des importations illégales ou des objets inexistants. «Il est conseillé de communiquer seulement via le chat de la plateforme, de proposer une rencontre pour voir l’objet ou, si ce n’est vraiment pas possible, de demander des photos avec des preuves (telles qu’un journal suisse du jour placé à côté de l’objet). Mieux vaut payer avec la carte bancaire. En cas de problème, il est ainsi possible de demander à sa banque de faire opposition.»