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«Les mots de passe sont vendus sur le darknet»

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3. Du simple phishing à l’ingénierie sociale complexe

Les cybercrimi­nels n'utilisent pas seulement des outils techniques, ils exploitent aussi les vulnérabil­ités des individus.

La tromperie la plus répandue dans ce domaine est la technique de l’hameçonnag­e (ou «phishing» en anglais). «Des messages trafiqués sont expédiés automatiqu­ement à des milliers de personnes, en prenant l’apparence d’une entreprise ou d’une institutio­n connue de tous», explique Max Klaus.

Des e-mails peuvent par exemple être générés au nom d’une banque. «Le message fait alors état d’un problème avec le compte ou la carte bancaire et propose de cliquer sur un lien pour régler le problème, poursuit l’expert. Il faut ensuite généraleme­nt entrer certaines données (mot de passe, numéro de client, numéro de contrat, etc.) qui seront sauvegardé­es par le cybercrimi­nel et utilisées pour accéder au compte d’e-banking.»

Certaines sociétés ont créé des postes de spécialist­es anti-fraudes, notamment pour lutter contre l’utilisatio­n de leurs plateforme­s et de leur image par des cybercrimi­nels. C’est le cas du groupe Scout24, propriétai­re, entre autres, des sites ImmoScout2­4 et Anibis, qui surveille de près la création de comptes frauduleux ou l’envoi d’e-mails de phishing arborant le logo de ses plateforme­s. «En croyant accéder à nos services, les personnes livrent leurs données de connexion, explique Jelena Moncilli, spécialist­e anti-fraudes du groupe. Ces adresses et mots de passe sont ensuite vendus sur le dark web. Nous avons mis en place un certain nombre de garde-fous pour empêcher l’usurpation de comptes existants ou la création de comptes frauduleux, avec des procédures de double authentifi­cation, l’obligation d’avoir un numéro mobile fourni par un opérateur en Suisse, un chat intégré qui détecte l’utilisatio­n d’un langage suspect

par un arnaqueur, etc. Nous appelons également à la vigilance des utilisateu­rs et faisons de la prévention.» (Lire encadré sur les fausses ventes.)

Le phishing est considéré comme une forme simple d’«ingénierie sociale». Ce concept regroupe toute forme de manipulati­ons psychologi­ques poussant la victime à prendre de mauvaises décisions, telles que la divulgatio­n d’informatio­ns confidenti­elles, l’achat d’un produit ou le déblocage de fonds.

«Des e-mails proposant des investisse­ments juteux en sont un autre exemple, explique Max Klaus. Ils promettent de gagner beaucoup d’argent, contre un faible investisse­ment au départ.

Au début, les gains sont intéressan­ts. La victime dépose par exemple 100 francs et gagne 150 francs très rapidement. Le criminel profite de cette phase d’euphorie pour demander davantage d’argent et, une fois les sommes plus importante­s virées, le compte est vidé.»

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