Un secteur en forte croissance
Solutions techniques, conseils et sensibilisation aux bonnes pratiques font partie des offres des sociétés de la cybersécurité. L’exemple de Kyos, fondée à Genève, qui connaît une croissance de 15 à 20% par an.
N «ous anticipions que la sécurité des supports numériques allait devenir un enjeu majeur pour les entreprises.» Fabien Jacquier (photo), cofondateur de Kyos, avait pressenti l’essor que prendrait la cybersécurité. L’entreprise a été fondée à Genève en 2002 par deux ingénieurs en informatique, à la fois pour répondre aux besoins du marché et par intérêt personnel. «L’informatique génère des problématiques dans tous les domaines, ce qui est passionnant.»
Après presque 20 ans d’existence, Kyos compte aujourd’hui 50 employés, connaît une croissance de 15 à 20% par an et s’est déployée à Bienne ainsi qu’à Saint-Gall, de manière à pouvoir toucher des clients dans la Suisse entière. Elle propose aux entreprises des dispositifs d’hébergement ou de stockage de données, avec un haut niveau de sécurisation. «Le fait d’être experts d’un domaine si pointu nous permet de proposer à des PME des solutions habituellement utilisées dans de grandes entreprises. En les mutualisant, nous parvenons à proposer aux PME des prix compétitifs», explique Fabien Jacquier.
Kyos gère aujourd’hui près de 400 clients, un nombre en croissance constante, au même titre qu’augmentent la complexité des demandes ou le niveau de sécurité recherché. «Avant, pour protéger un système informatique, on créait un château fort autour. Maintenant que les données sont décentralisées, notamment avec l’avènement du télétravail et l’utilisation croissante du cloud, c’est la donnée elle-même qu’il faut protéger, avec des systèmes de chiffrement et d’authentification.» Et la cybercriminalité menace aujourd’hui tous les secteurs économiques. Les entreprises font appel à Kyos pour ses solutions techniques, mais aussi de plus en plus pour des conseils en matière de bonnes pratiques et de sensibilisation des utilisateurs.
Selon le cofondateur de Kyos, les rançons demandées par les hackers lorsqu’ils attaquent une entreprise ont alimenté tout un marché, qui a pu ainsi grandir. «C’était un moindre mal pour sensibiliser les entreprises aux attaques à venir. Mais la plupart d’entre elles sous-estiment encore les enjeux de la cybercriminalité. Il s’agit d’ailleurs d’un véritable enjeu sociétal.»