L’avenir s’assombrit pour l’industrie suisse
L’helvétique traverse une récession qui rappelle celle du début des années 2000. Dans la dernière édition d’UBS Outlook Suisse, la banque souligne que le boom chinois et la dépréciation du franc suisse étaient alors venus prêter main-forte au secteur industriel. Aujourd’hui, la situation est inversée: les tensions géopolitiques ont entraîné une montée du protectionnisme et le franc s’est nettement apprécié. Selon UBS, une reprise rapide de l’activité manufacturière en Suisse semble peu probable et des suppressions d’emplois paraissent inéluctables. Le principal problème du secteur provient de la faiblesse de la demande extérieure. La production domestique est encore freinée par la volonté des entreprises de réduire leurs stocks. De plus, les économistes de la banque prévoient une croissance faible dans la zone euro – principal partenaire commercial de la Suisse –, notamment de l’industrie des machines, des équipements électriques et de la métallurgie (MEM), poids lourd en termes d’emploi dans le secteur industriel helvétique.
Ainsi, en ce qui concerne les exportations dans cette branche, les prochains trimestres ne devraient pas apporter d’amélioration sensible. A ces défis conjoncturels et monétaires vient s’ajouter un environnement mondial tendu: à la suite des tensions commerciales et des conflits armés des dernières années, les nouvelles mesures d’entraves au commerce mondial sont de plus en plus nombreuses. «Depuis la fin de la crise financière mondiale, près de deux tiers des exportations suisses ont été touchées par des mesures protectionnistes de la part de nos partenaires commerciaux», estime Maxime Botteron, économiste chez UBS.