«Un effet délétère sur la santé publique»
Comment répondre à l’«infodémie» sur les questions de santé?
L’ industrie pharmaceutique suisse doit répondre à l’«infodémie» pointée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette surabondance d’informations se caractérise «par des tentatives délibérées de diffuser des informations erronées afin de saper la riposte de santé publique et de promouvoir les objectifs différents de certains groupes ou individus».
Cécile Rivière (photo), responsable romande de la communication d’Interpharma, l’association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche, suit de près cette question. «Ce serait irresponsable d’ignorer les «vérités alternatives» et théories conspirationnistes. Elles ont un impact sur l’économie, mais surtout un effet délétère sur la santé publique lorsqu’elles poussent certaines personnes à refuser des traitements, des vaccins, des mesures de protection.»
Les Etats en premier lieu, mais aussi les entreprises technologiques, les médias (sociaux et traditionnels) ou encore la société civile sont responsables de la lutte contre la désinformation et les discours haineux liés à la pandémie de Covid-19, selon l’OMS. «C’est un effort commun, dit Cécile Rivière. Depuis le printemps dernier, notre association multiplie les contenus pédagogiques sur les vaccins. Nous expliquons comment ils sont développés, avec quelles technologies, etc. Nous publions des informations vérifiables, crédibles, en renvoyant à des institutions de qualité. Nous restons toujours ouverts à discuter de questions critiques.»
Le défi consiste à quitter le terrain des émotions pures: «Outre les vaccins, l’expérimentation animale concentre elle aussi beaucoup de fausses informations et déclenche des réactions très hostiles. Certains chercheurs sont régulièrement attaqués personnellement sur les réseaux sociaux.»