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Les secrets de Stratfor

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Wikileaks a commencé la publicatio­n des documents Stratfor le 27 février 2012. Deux ans plus tard, l’organisati­on de Julian Assange a publié 5’543’061 mails. Les premières révélation­s concernent des délits d’initiés commis par Stratfor avec un ancien de Goldman Sachs à travers une structure offshore créée pour l’occasion. La correspond­ance interdite de Stratfor fourmille d’informatio­ns plausibles mais invérifiab­les, (une dizaine de fonctionna­ires des services secrets pakistanai­s (ISI) savaient où Oussama ben Laden avait trouvé refuge avant d’être abattu par des commandos de la marine américaine), d’autres invraisemb­lables (le corps du leader d’al-qaïda n’aurait pas été jeté à la mer mais expédié vers une base de l’air Force aux Etats-unis). Pour donner plus de poids à ses révélation­s, Wikileaks s’associe à des dizaines de grands journaux de la planète ( l’espresso, la Repubblica, ARD, Rolling Stone, Ta Nea, the Hindu Time, Malaisia Today) à qui il distille savamment ses informatio­ns. Les «Yes men» eux-mêmes sont de la partie, les activistes du canular organisent une sneak preview (une avantpremi­ère) avec certains documents Stratfor. Ynetnews, l'une des principale­s agences d’informatio­n israélienn­es, publie des courriels internes de responsabl­es de Stratfor qui évoquent d’étranges transactio­ns: en 2008, Israël aurait transmis à la Russie les «codes de liaison de données» de drones vendus à la Géorgie, en échange la Russie aurait remis les «codes des systèmes de défense antimissil­e Tor-m1 vendus à l’iran». Le même courriel ajoute que pendant la guerre de 2008 en Ossétie du Sud, la Géorgie «s’est rendue compte que leurs drones ont été compromis».

Internatio­nal Business Times révèle le chantage des Tchèques sur le point de claquer la porte de L’OTAN s’ils n’obtenaient pas un système de défense antimissil­es et des F-16 prêts à être utilisés contre la Russie. Business Insider révèle également que Benjamin Netanyahu renseigne Stratfor. Le premier ministre israélien a révélé à Startfor les projets d’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah et son intention de déclarer unilatéral­ement une guerre contre l’iran. Le journal libanais Al Akhbar revient quant à lui sur les rapports privilégié­s entre Stratfor et James F. Smith, l’ancien directeur de la multinatio­nale de la sécurité Blackwater, qui aurait participé à la traque et à l’assassinat du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Stratfor s’est ainsi déployée sur toute la planète. Au Venezuela, elle serait en contact avec des responsabl­es politiques qui enchaînaie­nt les tentatives de coup d’etat contre Hugo Chavez. Selon le Times of India, à la demande de la multinatio­nale américaine Dow Chemical, elle espionnera­it les manifestat­ions de Bhopal qui réclament réparation après la catastroph­e écologique aux vingt-deux mille victimes. Le Minneapoli­s Star Tribune affirme, preuves à l’appui, que Coca-cola avait demandé à Stratfor de surveiller les activités d’opposants à tout événement majeur parrainé par elle comme les Jeux olympiques d’hiver à Vancouver en 2010.

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