Filière catho pour fuite nazie
Si vous avez une nuit d’insomnie devant vous, suivez La filière, celle qui a permis à tant de dignitaires nazis de fuir la justice après la défaite du troisième Reich en 1945. Le dernier livre de Philippe Sands raconte avec talent et précision cette page peu connue de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en se concentrant sur le chemin de croix du SS autrichien Otto von Wächter. Membre convaincu du parti nazi dès 1923, ce «bon nazi» qui aimait les autres, comme tente de le défendre son fils au fil des pages, sera l’un des principaux acteurs de la Shoah. Il enverra en effet plus de 500’000 Juifs d’europe de l’est à la mort. Puis il échappera à la justice des Alliés en se réfugiant dans les montagnes autrichiennes avant de terminer sa vie à Rome en 1949. Victime d’une fièvre foudroyante. Après un bain dans le Tibre pollué. A moins qu’il n’ait été liquidé par les Services secrets soviétiques, américains, italiens, ou par d’anciens nazis repentis. Qui sait. Ce qu’on retient en tout cas de la recherche méticuleuse de Philippe Sands, c’est que cette filière d’évasion vers l’amérique latine était protégée et financée de bon coeur par des pontes de l’eglise catholique. Une église qui n’a d’ailleurs jamais demandé pardon pour cette faute.