La présidentielle de 2019 fait déjà parler d’elle
Nouveau président de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) et arrestation de cinq généraux : les observateurs y voient déjà les marques de la présidentielle de l’année prochaine !
L’Assemblée Populaire Nationale (APN), la Chambre basse du parlement algérien, a, depuis le 24 octobre 2018, un nouveau président. Troisième personnalité de l’Etat, après le président de la République et le Premier ministre, Mouad Bouchareb, succède à Saïd Bouhadja, qui est largement contesté par les partis de la majorité présidentielle. Les députés de cette dernière sont allés jusqu’à cadenasser le siège de l’APN pour l’empêcher d’accéder au bâtiment.
Une situation réellement inédite qui a fait couler beaucoup d’encre en Algérie. Où une partie des observateurs semble croire qu’il s’agit là d’un épisode de la campagne qui précède l’élection présidentielle de l’année prochaine. On se demande, à ce propos, comment fonctionnera l’APN avec le boycott de l’opposition qui n’a pas du reste pris part au vote du 24 octobre 2018.
Autre épisode qui ne cesse de faire l’objet d’intérêt de la part des observateurs : le placement en détention provisoire de cinq généraux de l’armée, le 14 octobre 2018, pour des « malversations présumées ».
Des généraux parmi lesquels figure Menad Nouba, l’ancien commandant de la Gendarmerie nationale. Des généraux qui ont été du reste mis à la retraite il y a trois mois dans le cadre d’un limogeage qui a touché la hiérarchie militaire.
Malversations ou peut-être plus ! En Algérie où les rumeurs les plus folles circulent, il arrive que l’on parle d’une « implication dans un coup d’Etat ». Comme on évoque un lien avec la saisie de quelque 700 kilogrammes de cocaïne au port d’Oran (Est de l’Algérie) fin mai 2018.
Quoi qu’il en soit les généraux arrêtés comme le président de l’APN sont des personnalités de premier plan dans l’establishment algérien. Ce qui pousse certains à parler tout simplement de « règlement de comptes » au sein de l’appareil de l’Etat.
Evidemment rien de tout cela n’est attesté dans les faits. Il s’agit tout simplement de lectures du vécu algérien et de rumeurs qui n’ont ni été confirmées ni encore infirmées.
Ce qui est certain, par contre, c’est que l’approche de la présidentielle de 2019 (prévue pour le mois d’avril) ne cesse de raviver le débat concernant cette échéance. Beaucoup mettent sur le dos de celle-ci les moindres faits et gestes de la scène algérienne.
La presse qui a besoin de faire toujours parler les événements comme du reste les acteurs politiques, ce qui est de bonne guerre, voit évidemment partout, pour ainsi dire, anguille sous roche.
Ce qui s’observe en Algérie est également bien présent au Maghreb. Où deux autres pays devront connaître des présidentielles : la Mauritanie mais aussi la Tunisie. Avec partout des interrogations quant à celui qui pourrait briguer le mandat présidentiel.
La candidature ou non du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, 81 ans, au pouvoir depuis 1999, semble être au sommet des intérêts de nombre d’observateurs. Sans doute en raison du poids politique et économique de l’Algérie