La hiérarchie respectée
Le système bancaire est un système d’interdépendance. Les banques se doivent alors d’être d’une grande solidité financière compte tenu des répercussions néfastes de la défaillance éventuelle d’une banque sur la stabilité de tout le système financier et, au-delà, de l’économie entière. De ce fait, les organismes internationaux de réglementation bancaire ont établi des ratios de solvabilité auxquels toutes les banques devraient s’y aligner, surtout celles d’importance systémique. Cette solidité financière est essentiellement mesurée par le montant des fonds propres d’une banque qui détermine sa capacité à faire face aux risques éventuels liés à ses activités, mais aussi à des risques exogènes, de plus grande ampleur, tel que le risque souverain qui règne particulièrement en Tunisie depuis la révolution. C’est dans cette perspective que nous nous proposons de classer les banques de la place selon la stabilité et la robustesse de leurs fondamentaux ainsi que leur capacité à affronter le risque susceptible de surgir à tout moment et à être en permanence solvable. A cet égard, nous avons procédé au classement des banques tunisiennes cotées selon deux normes prudentielles internationales de scoring, à savoir « Score Z Altman » et « Camel Model ».
5.2. Score-Z Altman
Le Score Z Altman correspond à une méthode d’analyse financière qui vise à synthétiser un certain nombre de ratios sous forme d’un seul indicateur, lequel sera retenu comme mesure de la solidité financière des établissements de crédits. L’efficacité de cet indice découle de sa parfaite corrélation avec la probabilité d’insolvabilité d’une banque. Autrement dit, le Score-Z dénote la probabilité que la valeur des actifs soit insuffisante pour couvrir le remboursement du passif contracté, indiquant la distance par rapport au seuil de défaillance de l’établissement bancaire.
D’un point de vue statistique, le score-Z est défini comme étant la mesure, en nombre d’écarts types, de la baisse du taux de rendement bancaire aboutissant à une absorption complète des fonds propres. Ainsi, si la valeur du Score-Z est élevée, le risque de défaillance devrait être assez faible. À contrario, le rapprochement du Score-Z de la valeur de l’écart type du rendement des actifs est une indication d’une probabilité de défaut élevée d’une banque.
La formule du Score-Z Altman est ainsi la suivante :
Score-Z Altman = (Moyenne(ROA)
+ (FP/A))/Ecart type (ROA)
Tel que :
La moyenne des rendements des actifs du Bilan :
la période 2012-2017.
Le ratio de levier relatif à l’exercice 2017 :
Ecart type des Rendements des actifs du Bilan :
durant
contrairement au ratio de solvabilité, le ratio de levier ne tient pas compte de la pondération des actifs au risque. Le ratio a été défini par le Comité de Bâle comme étant le rapport entre les fonds propres et le total des actifs Bilan et Hors Bilan. Il permet de fixer le montant minimum des fonds propres par rapport à l’encours total des actifs, afin d’éviter qu’une augmentation rapide de l’octroi de crédits à des contreparties bénéficiant d’une faible pondération des risques n’entraîne une hausse insoutenable du taux global d’endettement ou de l’effet de levier.
Ainsi, ce ratio permet de fixer un besoin minimal de capital et de réduire la procyclicité des besoins en capital. L’objectif macroprudentiel du ratio est de contribuer à une meilleure stabilité du système financier dans son ensemble pour éviter qu’une crise similaire à celle des « Subprimes » ne se renouvelle dans le futur.
durant la période 2012-2017 : c’est un indicateur de volatilité, plus l’écart type est élevé plus est grand le risque de faillite d’une banque.
L’indice Score-Z est estimé sur un échantillon comprenant onze banques de la place boursière tunisienne sur une période de six ans allant de 2012 à 2017. L’échantillon ne comprend pas Wifack International Bank vu qu’elle s’est récemment convertie en banque islamique (2015). Les données retenues sont annuelles.
Nous avons calculé le Score-Z Altman des banques tunisiennes cotées en Bourse pour la période 2012-2017.