Au service de l’inclusion
La Tunisie s’est soulevée en 2010-2011 en réponse, essentiellement, à deux exigences longtemps non satisfaites : une exigence de meilleures conditions sociales et de vie et une exigence de plus grandes opportunités économiques. Satisfaire l’exigence de plus grandes opportunités économiques passe soit par la création d’emplois en nombre suffisant et en adéquation avec la formation et l’ambition des jeunes primo-demandeurs d’emploi, soit par l’amélioration du climat des affaires et la facilitation de la création d’activités économiques de toutes tailles.
L’histoire économique récente de la Tunisie, mais aussi l’observation des expériences internationales, montre que la satisfaction de l’exigence économique ne passe pas systématiquement par l’emploi salarié. Il est important que les uns et les autres puissent, chaque fois qu’ils en éprouvent l’envie ou le besoin, de s’investir, traduire leurs ambitions en réalité, monter leurs projets, créer leur activité et générer, dans bien des cas, des emplois salariés.
La microfinance peut constituer un élément de réponse à cette problématique.
Si en Tunisie, la microfinance ne bénéficie pas d’une définition légale, il est d’usage de considérer comme relevant de la microfinance les services qui fournissent un ensemble de produits financiers aux personnes exclues du système financier classique ou formel.
Les expériences sont multiples dans le monde qui attestent de la contribution effective de la microfinance à l’inclusion et à la concrétisation de micro initiatives.
La microfinance n’est pas pour autant la panacée. Elle n’a pas vocation à occuper tout le champ du possible économique. Loin de là. Elle n’en participe pas moins à la création ou à la consolidation de nombreux emplois.
Crainte pendant longtemps par l’ancien régime pour sa proximité des populations et son intervention dans des tissus urbains et périurbains traditionnellement « chauds », la microfinance avait alors fait l’objet de tentatives d’encadrement politique. Seule, une institution : Enda interarabe avait pris de court la vigilance des autorités et s’était imposée hors cadre juridique ou réglementaire.
Déjà en 2008, le potentiel d’intervention de la microfinance était jugé considérable par une étude de la Banque Européenne d’Investissement qui avait alors évalué le gisement de
La microfinance se réduit aujourd’ hui au micro-crédit, alors qu’une demande réelle existe en matière de micro-épargne, de micro-assurance et de microservices financiers...
Entre décembre 2016 et mars 2018 (15 mois), le nombre total des clients servis par les six IMF est passé de 327.000 à plus de 371.000.