La relance économique et financière en attente de réformes
Par Moëz Joudi*
Toute relance économique nécessite de profondes réformes institutionnelles, particulièrement celles qui touchent le système bancaire et, bien entendu, le nerf de la guerre, celui des moyens financiers. L’argent est disponible en abondance aujourd’hui dans le monde ! Les fonds souverains et autres fonds d’investissement, «Business Angels» ou «Private Equity» brassent des centaines de milliards de dollars, de yuan et d’euros !
Le tout maintenant est de savoir les attirer par un climat des affaires sain et dynamique, une administration moins lourde, des syndicats moins conflictuels, des projets plus viables, une corruption et une économie parallèle sérieusement endiguées !
Tout ceci est du domaine du possible, tout juste suffit-il l’expression d’une réelle volonté politique et un passage à l’acte !
Il n’est plus possible d’avancer de la sorte dans notre pays tant il est difficile de relancer le financement et l’investissement dans un climat hostile, gangrené par des mafias et des lobbys destructeurs.
Les financements viendront alors quand il sera possible d’avoir davantage de visibilité et de stabilité intérieure. L’ingénierie financière est certes importante mais elle bute souvent sur des distorsions et des restrictions au niveau de la législation des pratiques dans le domaine et sur un certain conservatisme primaire qui empêche toute innovation ou toute évolution notable. Techniquement, nous disposons d’éminentes compétences dans ce pays mais il existe des freins à leur pleine expression, souvent des obstacles, un excès de zèle et des lois contraignantes, handicapantes et carrément obsolètes !
Il convient également de relever que la politique monétaire actuelle de la Tunisie manque de pertinence. Il faut le dire ! Il n’est ni normal, ni acceptable que la BCT ait pu perdre le contrôle sur le dinar tunisien ! La soumission aux diktats des bailleurs de fonds n’est pas toujours bonne à suivre. Il faut savoir peser dans sa balance et imposer sa vision quand il le faut, même face à un bailleur de fonds et à des besoins pressants !
Aujourd’hui, il devient impératif de reprendre le contrôle du dinar et de travailler sur une appréciation de ses cours de change actuels. Le déficit commercial devient abyssal et il devient urgent de stopper l’hémorragie.
Dans ce cadre, cinq mesures concrètes peuvent être préconisées :
1. Tout en maintenant la flexibilité du dinar, les autorités pourraient étudier l’encadrement du taux de change par
Il est plus pertinent aujourd’ hui d’avoir une vraie institution de régulation capable de mieux orienter les marchés et d’optimiser leur régulation pour plus de confiance et de transparence. Il est important aussi de réduire le nombre des banques en Tunisie en opérant, par exemple, des rapprochements, des fusions ou des acquisitions par absorption. Un total de dix banques opérant sur la place serait largement suffisant en Tunisie. Aujourd’ hui on en compte plus d’une vingtaine !