Union du Maghreb Arabe Le Roi Mohamed VI fait-il renaître l’espoir ?
Dans son discours prononcé le 6 novembre 2018, à l’occasion du 4ème anniversaire de la Marche verte (1975), organisée pour la récupération du Sahara, le monarque chérifien a proposé « la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation » avec l’Algérie.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, le 31 octobre 2018, de renouveler pour six mois la mission du Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental). Un renouvellement de plus diront certains qui observent sans cesse des renouvellements de cette Mission depuis sa création, en 1991, date de la mise en place de cette opération de maintien de la paix composée d’un détachement de quelque 230 militaires qui observent nuit et jour les activités sur le terrain (essentiellement les forces marocaines et celles de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique) qui revendiquent le territoire de 266 000 km2, évacué par l’Espagne en 1976, ainsi que le référendum sur le statut final de ce territoire.
Un renouvellement de plus dans la mesure où ce qu’on appelle le « conflit du Sahara Occidental », que le Maroc appelle les Provinces marocaines du Sud, n’a pas trouvé de solution, empoisonnant la vie des Maghrébins qui savent que l’Union du Maghreb Arabe, lancée, en 1989, à Marrakech, ne fonctionnera vraiment normalement qu’après sa résolution.
On sait que le conflit oppose le Maroc et l’Algérie. Ce dernier pays revendique le droit du peuple sahraoui à disposer d’un Etat au nom du principe du droit des peuples à l’autodétermination.
Le conflit, qui dure depuis un peu plus de quarante ans, a connu des moments très forts. Avec une agression physique survenue au cours d’une réunion de l’ONU sur la décolonisation, en mai 2017, celle du Comité des 24 en Nouvelle-Calédonie, un territoire français dans la région du Pacifique Sud.
UN « STATUT D’AUTONOMIE »
L’Algérie, qui accueille une bonne partie des dirigeants de la RASD à Tindouf (commune algérienne située à 1460 km au sud d’Alger) refuse toute proposition autre que celle de l’indépendance du peuple sahraoui.
Et donc à la proposition du Maroc, qui date de 2007, et qui entend accorder un « statut d’autonomie » qui permettra « aux populations du Sahara de gérer elles-mêmes et démocratiquement leurs affaires ».
« Avec des organes législatif, exécutif et judiciaire dotés de compétences exclusives », mais en spécifiant que l’Etat marocain « conservera ses compétences dans les domaines régaliens ».
Les Marocains vous disent qu’ils ne peuvent aller plus loin ; cela toucherait à l’intégrité territoriale. Un consensus existe, à ce propos, parmi toutes les composantes de la société marocaine.
Que faire ? Pour l’heure, nombre d’experts et de diplomates qui connaissent le dossier vous diront qu’ils ne voient pas, du moins, dans l’état actuel des choses de solutions réelles pour dépasser le conflit.
Reste qu’une nouvelle donne vienne de voir le jour. Une donne à laquelle beaucoup s’accrochent. Il s’agit de ce nombre de commentateurs ont appelé la « main tendue du Roi Mohamed VI à l’Algérie ».
Dans son discours prononcé le 6 novembre 2018, à l’occasion du 4ème anniversaire de la Marche verte (1975), organisée pour la récupération du Sahara, le monarque chérifien a proposé « la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation » avec l’Algérie.
Une initiative lancée à la veille de la tenue (4 et 5 décembre 2018), à Genève, de pourparlers entre le Maroc, le Front Polisario (Front populaire de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro), l’Algérie et la Mauritanie, en vue de relancer le processus de paix qui n’avance pas depuis 2012