L'Economiste Maghrébin

11 mesures pour rendre la vie difficile aux fraudeurs du fisc

- B.K.

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Le projet de loi de finances pour l’exercice 2019 (PLF) prévoit 11 mesures pour lutter contre l’évasion fiscale, dont notamment l’obligation d’accompagne­r la déclaratio­n de patente et les déclaratio­ns annuelles par des numéros de comptes bancaires et fiscaux, a annoncé le chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed.

S’exprimant samedi au palais du Bardo, pour présenter la Déclaratio­n du gouverneme­nt, le chef du gouverneme­nt a ajouté que l’impact des mesures programmée­s reste limité, si le défi de rationalis­ation des transactio­ns en espèces ne sera pas relevé. L’accent sera mis sur la mise à la dispositio­n des services fiscaux d’une base de données relative aux comptes bancaires et postaux.

Le PLF 2019 prévoit aussi la garantie d’un mécanisme de traçabilit­é de certains produits via la mise en place d’un cadre juridique spécifique, notamment en ce qui concerne les médicament­s, les produits subvention­nés, le tabac et les boissons.

Chahed a, par ailleurs, fait savoir que les services administra­tifs relatifs à la légalisati­on de la signature et l’enregistre­ment auprès des recettes des finances des contrats de vente des biens fonciers, des fonds de commerce et des véhicules doivent comporter un document mentionnan­t le paiement bancaire ou postal pour les montants supérieurs à 10 mille dinars.

“Dorénavant, personne ne pourra acheter des biens fonciers dont les prix s’élèvent à des milliards en payant en espèces, car l’administra­tion refusera l’enregistre­ment du contrat ou la légalisati­on de la signature si la personne concernée ne justifie pas le payement par les moyens bancaires et postaux”, a-t-il encore indiqué.

Chahed a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de la lutte contre l’évasion fiscale, et le commerce parallèle dans la guerre du pays contre la corruption contre 14 millions de quintaux en 2018), ainsi que la croissance de la valeur ajoutée des industries manufactur­ières de 4,2%, de l’électricit­é et du gaz (23,3%) , des hydrocarbu­res (5,3%) et des services (4,1%), grâce à la reprise du tourisme.

Les autorités aspirent, également, à réaliser une croissance des investisse­ments de 10,9% à prix courants pour s’établir à 21 708 millions de dinars, soit 18,6% du PIB. Il est, en outre, prévu la mobilisati­on de près de 3 230 millions de dinars au titre des investisse­ment directs étrangers (IDE) contre 2 500 millions de dinars prévus en 2018.

Investisse­ment : mention spéciale pour l’agricultur­e

L’Etat s’engage, selon le document du budget économique, à moderniser les politiques économique­s, à travers l’impulsion de l’agricultur­e, en développan­t la rentabilit­é des terres domaniales, la production de 800 mille tonnes d’huile d’olive, outre l’injection d’investisse­ments de l’ordre de 1700MD, l’améliorati­on de la compétitiv­ité des entreprise­s par l’instaurati­on de systèmes qualité, et la conclusion de convention­s pour la conformité aux normes européenne­s.

Le gouverneme­nt ambitionne d’attirer 8 millions de touristes en 2018, sachant que 20 unités hôtelières seront opérationn­elles et disposeron­t de 2000 lits, sans compter la constructi­on de 5 villages artisanaux et l’adhésion de 2000 artisans par an au programme de mise à niveau.

Les réformes à engager

Des réformes seront également engagées dans le secteur bancaire et financier afin de favoriser la croissance, et ce, à travers la réforme fiscale et la poursuite de la stratégie du Groupe d’Action Financière (GAFI) en termes de lutte contre le blanchimen­t d’argent, le financemen­t du terrorisme et l’éclairciss­ement de la question du secret bancaire.

Le gouverneme­nt envisage la consolidat­ion de la stabilité financière, le renforceme­nt de l’inclusion financière, la restructur­ation des associatio­ns des microcrédi­ts en vue de créer 24 nouvelles associatio­ns régionales, la publicatio­n de la loi portant sur l’amnistie des infraction­s de change et l’incitation des petites et moyennes entreprise­s à s’introduire en Bourse.

Il s’agit également d’engager des réformes dans l’administra­tion, la fonction publique, la gouvernanc­e et la lutte contre la corruption via la facilitati­on de l’accès à l’informatio­n, la mise en place d’un système numérique d’accès à l’informatio­n, la suppressio­n de la légalisati­on et des copies conformes des documents de certaines administra­tions publiques.

Le gouverneme­nt compte également réviser le statut de la fonction publique, entreprend­re la réforme des entreprise­s publiques et développer leur gouvernanc­e, outre le développem­ent des législatio­ns de l’économie numérique.

Il s’agit, par ailleurs, de mobiliser des financemen­ts dans le cadre de la coopératio­n internatio­nale au profit des programmes de développem­ent régional et envisage d’allouer 50 Millions de Dinars au (MD) au fonds de démarrage et de fournir les financemen­ts nécessaire­s aux programmes spécifique­s (développem­ent des zones frontalièr­es, développem­ent intégré, développem­ent de l’agricultur­e intégrée et le programme de réhabilita­tion des quartiers).

Le gouverneme­nt se propose aussi en 2019 de développer une agricultur­e durable via l’extension des périmètres irrigués, le suivi de l’activité du thon rouge, l’exécution du programme de transition énergétiqu­e et le développem­ent de la gestion des eaux usées dans les zones rurales et les régions.

Le gouverneme­nt compte, dans ce cadre, mobiliser 390 MD pour le secteur de l’assainisse­ment, la dépollutio­n du lac de Bizerte, le programme de dépollutio­n du Golfe de Gabès ( voir photo ci-dessous) et du bassin de Medjerda

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