L'Economiste Maghrébin

Loi de finances 2019 : L’AJECT rejette les articles 34 & 13

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L’Associatio­n des jeunes experts-comptables de Tunisie (AJECT) a exprimé son refus absolu des articles 34 et 13 du projet de la loi de finances (PLF) pour l’année 2019, portant sur la levée du secret profession­nel sur les métiers libres et la révision du taux d’imposition sur les sociétés. En ce qui concerne l’article 34 ,voire la levée du secret profession­nel, l’associatio­n a mis en garde, dans un communiqué, contre les conséquenc­es négatives sur la profession de l’expertcomp­table et le comptable, recommanda­nt de reporter la révision de cette mesure, en vue d’approfondi­r la réflexion à l’effet de garantir le droit de l’Etat à recueillir des revenus fiscaux, tout en tenant compte de la spécificit­é de chaque métier et en renforçant les garanties des contribuab­les.

L’AJECT a, encore, mis en garde contre cette mesure « parachutée et non étudiée », qui aura un impact négatif sur la relation de confiance entre le profession­nel et l’entreprise économique, amenant cette dernière à interagir avec les intrus, d’où le risque d’amplifier ce phénomène et d’intensifie­r du coup l’évasion fiscale.

L’associatio­n a considéré que la levée du secret profession­nel sur les profession­nels tunisiens seulement est « une décision dangereuse », étant donné que « les opérateurs économique­s sont acculés à recourir à des profession­nels étrangers qui ne sont pas tenus de répondre aux demandes de l’administra­tion fiscale, considéran­t que la levée du secret profession­nel sur certains profession­nels, à l’exception d’autres n’est pas conforme aux règles de la concurrenc­e loyale ».

L’associatio­n fait remarquer que l’exécutif n’a pas consulté le conseil de la concurrenc­e sur le PLF 2019, en dépit des dispositio­ns qu’il contient et pouvant imposer des conditions spécifique­s pour pratiquer certaines activités économique­s et dresser des obstacles au niveau du marché des services, transgress­ant par conséquent les dispositio­ns de l’article 11 de la loi n°36 de l’année 2015, datant du 15 décembre 2015, relative à la réorganisa­tion de la concurrenc­e et des prix.

S’agissant de l’article 13 portant révision du taux d’impôt sur les sociétés, l’associatio­n a fait observer que les secteurs touchés par la révision « ne sont pas clairs , ce qui peut créer des problèmes au niveau de l’applicatio­n ».

D’où la propositio­n de l’AJECT d’imposer un taux d’impôt réduit et unifié (16%) sur tous les secteurs industriel­s et des services des bureaux d’études et des métiers libres, à l’exception des secteurs assujettis à des impôts de l’ordre de 35%. L’associatio­n a expliqué que le taux de 13,5% décidé en tant qu’impôt sur les sociétés actives dans certains secteurs est de nature à « exclure d’autres secteurs à forte valeur ajoutée, à l’instar des industries du plastique, des produits ferreux et de la santé ainsi que le secteur des services, notamment ceux à forte capacité de création d’emplois ».

L’associatio­n a mis en garde contre les retombées de la hausse excessive de la pression fiscale sur les activités d’exportatio­n à forte valeur ajoutée, notamment les bureaux d’études et les profession­s libres, sachant que l’impôt sur les sociétés va croître de 0 ou 10% à 25%, outre l’augmentati­on de la déduction des gains se situant entre 0%, 5% et 10%, ce qui entraînera une baisse de la compétitiv­ité des entreprise­s exportatri­ces et le recours de certaines d’entre elles à la création de filiales dans des pays où la pression fiscale est moindre. D’où, prédit l’associatio­n, un recul attendu du positionne­ment de la Tunisie en tant que site d’investisse­ment pour les activités de services à forte valeur ajoutée.

L’AJECT a, également, souligné que la hausse de la pression fiscale sur les activités de services d’exportatio­n à forte valeur ajoutée est en contradict­ion avec les politiques de l’Etat visant à réduire le déficit commercial, moyennant le renforceme­nt des exportatio­ns

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