Ould Abdelaziz confirme qu’il ne sera pas candidat en 2019
On prête au chef de l’Etat mauritanien l’intention de ne pas quitter le pouvoir pour autant.
Oulata est une coquette cité mauritanienne. Située dans la région (wilaya) d’Hodh Ech Chargui, dans le Sud-Est de la Mauritanie, elle est inscrite depuis plus de vingt ans au patrimoine de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO). Elle abrite un festival, le 8 ème du genre, appelé « Festival des Villes anciennes de Mauritanie ».
La commune a du reste de quoi séduire avec ses dédales de maisons de couleur ocre portant des dessins géométriques et repeints après la saison des pluies.
C’est dans ce bel environnement, qui fait courir les touristes du monde entier, que le président mauritanien, venu inaugurer l’événement, a fait, le 20 novembre dernier, une nouvelle déclaration au sujet de sa candidature à la présidentielle de 2019 : elle devra se dérouler au plus tard au mois de juillet prochain.
« Non, je ne me représenterai pas dans la mesure où je vais respecter la Constitution qui dit que je ne peux pas me représenter au-delà de deux mandats », a-t-il encore une fois tranché démentant les rumeurs qui le disent vouloir amender la Constitution pour briguer un troisième mandat.
Mais sans ajouter ceci : « Dès que la Constitution me permettra de me représenter, je le ferai. Donc, si je ne peux pas me représenter au 3ème mandat, je peux me représenter après. La Constitution ne m’empêche pas de me représenter après ».
Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue. Loin s’en faut ! Et les commentateurs en Mauritanie de parler d’un scénario à la russe. Celui qui a permis à Vladimir Poutine de rester aux commandes en installant un temps Dmitri Medvedev à la présidence afin qu’il puisse revenir à la magistrature suprême.
Le scénario serait évidemment qu’il puisse devenir Premier ministre en 2019. Avant de briguer un troisième mandat en 2024 à la fin du mandat de son successeur. Ou encore de prendre la direction du parti présidentiel, l’Union pour la République (UPR).
L’UPR 89 157 compte députés sur
Cela d’autant plus, disent des commentateurs, que ce dernier est aujourd’hui le maître du jeu politique en Mauritanie. L’UPR est majoritaire au Parlement avec 89 députés (sur 157) et le président de la République aurait, à la faveur de la Constitution du gouvernement, nommé après les législatives du 1er et du 15 septembre 2018, placer ses hommes aux postes clés du pays.
Et parmi ces derniers, le général Mohamed Ould Ghazouani que l’on dit un « fidèle parmi les fidèles ». L’homme a été placé à la tête du ministère de la Défense. Après avoir été le chef d’état major de l’armée mauritanienne.
Mohamed Ould Ghazouani pourrait être choisi par le président Mohamed Ould Abdelaziz pour être le candidat de l’UPR à la présidentielle de 2019. Personnalité largement respectée, et bien au-delà de l’establishment, il constituerait un candidat idéal.
Il s’agit cependant là et pour l’essentiel que des rumeurs et des suppositions, fruit notamment d’une opposition qui ne lâche pas du lest. Certains de ses composantes –et il faut le reconnaîtresemblent pratiquer à l’endroit du président Ould Abdelaziz le credo du « pousse-toi de là que je m’y mette »