Bouteflika pour un cinquième mandat
Installé au pouvoir depuis 1999, le président Abdelaziz Bouteflika a décidé de se présenter de nouveau à la magistrature suprême. Un mandat qui devra préparer l’Algérie à une nouvelle étape.
Bien sûr, je n’ai pas les mêmes forces physiques qu’avant, chose que je n’ai pas occultée à notre peuple, mais la volonté inébranlable de servir la Patrie ne m’a jamais quitté et elle me permet de transcender les contraintes liées aux ennuis auxquels chacun peut être un jour confronté ».
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a ainsi décidé, le 10 février 2019, de briguer un cinquième mandat. Agé de 81 ans, malade depuis qu’il a connu un accident vasculaire cérébral (AVC), ne roulant plus que dans un fauteuil, le président Bouteflika est pourtant pour les Algériens le « seul rempart face au chaos ».
C’est du moins l’avis du journaliste Akram Belkaïd, journaliste de renom, qui estime du reste qu’il n’y a pas en Algérie d’« alternative crédible ». Notamment parmi la jeune génération. Le président Bouteflika, notent nombre d’observateurs, a rendu la paix au pays, après la décennie 90, faite d’une guerre civile qui a endeuillé l’Algérie, et su conduire le pays sur la voie du progrès.
On note, à ce niveau, que la maladie du président n’est pas un fait nouveau et qu’elle ne l’a pas empêché de diriger le pays au cours de son quatrième mandat en 2014. L’AVC du chef de l’Etat algérien est survenu en 2013.
Le jeu politique reste largement en Algérie. Où le président Bouteflika aura des concurrents à la présidentielle du 18 avril 2019. Des candidatures ont déjà été annoncées. Et bien avant qu’Abdelaziz Bouteflika annonce la sienne.
« Légitimité historique »
Ainsi en est-il d’Ali Ghediri, ancien directeur des ressources humaines au ministère de la Défense ; Ali Benflis, ancien chef du gouvernement ; Abderrazek Makri, leader islamiste du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP).
On évoque aujourd’hui en Algérie une entente pour une candidature unique du moins d’une partie des mouvements de l’opposition largement présente au Parlement algérien qui compte une vingtaine de mouvements politiques.
Ce qui fait dire à certains que s’il est vrai que le président Bouteflika et les partis de la coalition gouvernementale qui le soutiennent, dont le Front de Libération Nationale (FLN) et le Rassemblement National Démocratique (RND), ont de très fortes chances de remporter la présidentielle et les législatives d’avril 2019, il va sans dire qu’elles seront disputées.
Des analyses plus fines réalisées en Algérie font état d’élections qui devraient précéder des mutations politiques profondes. On affirme, à ce niveau, que le président Bouteflika en est conscient. Il devra préparer le pays à une nouvelle donne et politique et économique.
En somme une alternance qu’il mènera crescendo jusqu’à la fin de la prochaine législature mettant notamment le pouvoir aux mains des jeunes en rompant un héritage qui a permis au pays d’être gouverné par une certaine « légitimité historique »