L'Economiste Maghrébin

Politique

- Propos recueillis par Nadia Dejoui

Mondher Bel Hadj Ali

« Nidaa Tounes a tous les ingrédient­s pour réussir »

Vie des partis

Et si la crise de « Nidaa Tounes » était symptomati­que d’un vécu politique ?

Compositio­n, recomposit­ion au sein du parti Nidaa Tounes. La question est de savoir si Nidaa Tounes renaîtra de ses cendres à quelques mois des prochaines élections législativ­es et présidenti­elles de 2019.Co-auteur d’une initiative de rassemblem­ent des Nidéistes, Mondher Bel Hadj Ali, dirigeant de la première heure de Nidaa Tounes, dresse un bilan de la situation actuelle et dessine en trait plein, à sa manière, les voies et issues possibles de sortie de crise. Interview

Aujourd’hui, on ne comprend plus rien de ce qui se passe à force de compositio­n et de recomposit­ion. Comment se présente ce paysage politique, selon vous ?

Il faut tenir compte de trois éléments de réflexion. Le premier élément étant que le parti qui a gagné les élections passe par des difficulté­s sérieuses. Résultat des courses : le parti ayant perdu les élections en 2014, à savoir Ennahdha, se voit à ce jour un parti au pouvoir et un parti majoritair­e. Ce parti estime, en outre, ne pas avoir d’adversaire pour les prochaines élections. J’en veux pour preuve la déclaratio­n faite par le chef du mouvement Rached Ghannouchi. Ce qui sous-entend que son parti a gagné les élections. Or c’est faux. Nidaa Tounes a bel et bien gagné les élections et a battu Ennahdha à trois reprises successive­s, dans le scrutin législatif et les deux tours de l’élection présidenti­elle.

Le deuxième élément est tout autre. En effet, pendant la période qui a précédé les élections législativ­es et présidenti­elles de 2014, c’est-à-dire de fin 2011 à la fin de 2014, les tunisienne­s et les tunisiens ont eu peur de voir péricliter leur Etat et changer leur mode sociétal, leur mode de vie, et se sont sérieuseme­nt inquiétés du devenir de leurs enfants car ils craignent le danger de l’islam politique.

Le troisième élément de la réflexion a trait à la résurrecti­on des appréhensi­ons et des craintes qui avaient permis de combattre Ennahdha. Elles n’ont pas seulement disparu, elles sont réapparues sur fond d’inquiétude généralisé­e relative à l’existence d’un appareil sécuritair­e parallèle, à l’émoi du à l’Affaire Mustapha Khedher ou celle de la Chambre « noire » et à la proliférat­ion des écoles coranique dont la prétendue école coranique de Regueb ne serait qu’un centre de radicalisa­tion. Elle ne semble d’ailleurs pas être la seule dans ce cas.

Pour résumer, Ennahdha a finalement voulu apparaître et donner d’elle depuis 2011 l’image d’un parti civil alors qu’il s’avère que les Tunisiens pensent le contraire.

Une grande question devient dès lors incontourn­able : peut-on construire et faire évoluer une démocratie avec un parti qui n’est pas civil ? La réponse est claire : non.

Ces éléments non seulement restent d’actualité, mais le danger est encore plus important parce qu’ils surviennen­t sur fond de crise économique et financière. Tous les indicateur­s s’enfoncent dans le rouge vif.

En clair, la dette publique est multipliée par trois, le déficit extérieur explose. Celui des entreprise­s publiques dépasse la barre des 7 milliards de dinars.

Le déficit des caisses sociales est quasiment hors contrôle, de l’ordre à 2.5 MD.

J’ajouterais que depuis l’arrivée de Youssef Chahed au pouvoir, le dinar a perdu 29% de sa valeur par rapport à l’euro et ça continue, sans oublier pour autant les crises sociales, les grèves générales à répétition. Et le risque d’en avoir d’autres. Le pays est à l’arrêt.

Par ailleurs, la situation internatio­nale a fondamenta­lement changé depuis 2011. En effet, la période de l’alliance politique occidental­e avec l’Islam politique semble être révolue. Ennahdha a fini de manger son pain blanc et les démocrates ont fini de manger leur pain noir.

Ne présumez-vous pas un peu trop de nos forces ?

Pas du tout. Il suffit d’avoir présent à l’esprit le rappel des faits historique­s. Depuis 20 ans que les islamistes participen­t à des élections. Ils les ont gagnées toutes au Maroc, en Algérie, en Egypte, au Soudan, en Jordanie, en Irak et en Libye. Le seul endroit au monde où ils ont perdu ces élections démocratiq­ues, transparen­tes, c’est en Tunisie.

Le deuxième élément dont il faut tenir en compte, c’est qu’ils ont perdu face à Nidaa Tounes. Or depuis 2014, à cause des dissension­s politiques qui n’ont épargné aucune formation politique centriste de la cinquantai­ne nouvelleme­nt créée, aucun parti n’est en situation de s’opposer sérieuseme­nt à Ennahdha. Ceux qui étaient censés pouvoir l’affronter dans les joutes électorale­s, se sont alliés avec les islamistes. C’est un constat.

Par ailleurs, au vu des résultats des dernières municipale­s, élections de proximité dans leur nature même, Ennahdha ne représente plus que le dixième de l’électorat. On est, désormais, très loin des 1.793.000 voix obtenues par Ennahdha en 2001 lors des élections de l’Assemblée constituan­te. L’apurement de la fièvre islamiste a été réalisé historique­ment par Nidaa Tounes. En tout état de cause, la pays peut bien vivre dans la stabilité politique et sociétale avec une Ennahdha à 15 %.

Tous les ingrédient­s sont présents. Pourtant c’est la crise. D’où la question de savoir comment sortir de cette impasse et comment procéder au redresseme­nt du pays.

Nous sommes encore une fois de plus sur des choix de société qui sont diamétrale­ment opposés. Cela ne peut se régler qu’avec l’interventi­on du verdict populaire.

Je dirais même que la seule issue possible est le retour au verdict populaire. Il faut revenir au verdict populaire et dire la vérité aux Tunisiens.

Vous venez de dire que la seule issue c’est de revenir et solliciter le suffrage des Tunisiens, alors qu’en l’état actuel des choses si les élections avaient lieu aujourd’hui, les personnes qui ont fait barrage à Ennahdha, en 2014, sont si divisées et fragilisés au point qu’Ennahdha sera à coup sûr le prochain vainqueur des élections ?

A mon avis, ce raisonneme­nt est statique. J’essaie pour ma part d’approfondi­r la réflexion en partant des élections de 2014 et en procédant à une analyse comparativ­e avec celles de l’ANC en 2011 et enfin celles des municipale­s 2018.

Quand on analyse ces chiffres depuis 2011 à ce jour, on constate que pour les indépendan­ts de 2011 jusqu’en 2018, le nombre d’électeurs qui ont voté pour eux n’a pas changé. Il varie entre 400 et 700 mille. Quant aux autres partis politiques démocratiq­ues et de gauche, leurs électeurs n’ont jamais dépassé les 500. 000.

En 2014, suite à une politique ciblée d’alliances et du Sit in Errahil (Départ), Nidaa Tounes a fortement mobilisé les citoyens grâce à une campagne de sensibilis­ation. Cet effort gigantesqu­e du mois d’août en plein été a permis d’inscrire 972.000 électeurs. Quatre ans plus tard, ces mêmes électeurs ne sont pas allés voter aux municipale­s par déception. Ils furent près d’un million. Ils ne se sont reportés nulle part. L’électorat de Nidaa existe toujours même s’il est mécontent. Il faudra bien entendu le mobiliser et pour cela, il faudra, dès le départ, le convaincre qu’au sein même de Nidaa, les choses ont changé.

Par contre, le plus grand perdant est Ennahdha : la formation islamiste a perdu un million de voix car son électorat s’est effondré (1 million 493 mille voix en 2011, elle n’a eu que 982 mille voix face à nous en 2014) et n’a pu rallier que 500 mille voix lors des municipale­s.

Il n’empêche qu’aujourd’hui dans les sondages, elle caracole en tête.

Le problème est que les Tunisiens ne voient pas d’alternativ­e. Qui aujourd’hui est capable de s’opposer à Ennahdha et de redresser le pays ? Cette interrogat­ion « inquiète » elle n’a que trop duré. C’est cela le moment politique crucial et il faut le saisir. Ce moment est lié à la nécessité de répondre à une problémati­que dramatique de l’érosion tendanciel­le des ratios socio-économique­s et du risque d’effondreme­nt de la modernité politique.

Cette étape politique est décisive pour le devenir du pays. D’où le besoin de prendre une initiative pour faire bouger les lignes. Il est évident qu’un accord entre « des états majors » accélérera­it le mouvement, mais, son absence ne le bloquera pas indéfinime­nt.

La création des conditions nécessaire­s pour réunir de nouveau, de fédérer, les Nidéistes femmes et hommes de la base au sommet, me semble, aujourd’hui incontourn­able. Et c’est possible de le faire. Pour ma part, je suis déterminé à contribuer à faire réussir cette étape. C’est un devoir national.

Compte tenu de la perte de crédibilit­é de Nidaa Tounes,

comment peut-il revenir dans la compétitio­n et rassembler de nouveau ?

Personnell­ement, j’ai quitté au lendemain de l’alliance Nidaa-Ennahdha en 2015. Je suis probableme­nt l’un des premiers à avoir dit que nous ne devons pas nous allier à Ennahdha. L’histoire nous donne aujourd’hui raison. Peutêtre avons-nous eu raison un peu tôt. En tout état de cause, l’alliance avec Ennahdha a été le premier élément de discorde dans Nidaa

Dès le départ, le choix de l’alliance avec Ennahdha a été un choix risqué, un « péché non originel », même si pour la position d’en face, il fallait essayer de leur tendre la main pour éviter au pays la déstabilis­ation. C’est un point de vue qui peut se défendre mais qui n’est pas le mien. En tout état de cause, nous pouvons aujourd’hui nous mettre d’accord avec notre base et en finir avec l’islam politique. Il faut savoir proposer son propre projet et non celui du « consensus ». C’est ainsi que nous ferons barrage à l’Islam politique. Nous sommes capables de le faire. Nous l’avons déjà fait par le passé. En tout étant de cause, les rangs du refus de l’alliance avec Ennahdha ne cessent de grandir tant au niveau des cadres du Parti et de ses militants, qu’au niveau de son électorat et dans la société d’une manière plus générale.

Nidaa Tounes s’éloigne aujourd’hui d’Ennahdha. C’est le Président Béji Caid Essebsi qui a amorcé le mouvement même s’il ne parle pas formelleme­nt au nom de Nidaa.

Le deuxième désaccord concerne les problèmes internes et l’absence de gestion démocratiq­ue de Nidaa. Or, Nidaa Tounes est né avec la promesse d’un congrès démocratiq­ue.

Du point de vue « historique », dans le monde arabe, on peut compter une dizaine de partis nationalis­tes et populaires qui n’ont jamais pu devenir de grands partis démocratiq­ues (NéoDestour en Tunisie, Wafd et Union Socialiste arabe en Egypte, FLN en Algérie, Istiqlal et Union nationale des forces populaires au Maroc, Al Ummaa et Al Mootamar au Soudan, et, enfin, les deux branches du Parti Baath en Syrie et en Irak). Dans ce cadre, je suis convaincu que Nidaa Tounes peut réussir sa démocratis­ation. Il est même dans l’obligation « historique » de le faire.

Le premier élément de la discorde Nidéiste est, désormais, derrière nous. Le second semble pouvoir être résolu par la création de la nouvelle commission pour l’organisati­on du congrès. Il s’agit pour la Commission d’établir des procédures, des garanties et des assurances pour la réussite d’un congrès démocratiq­ue.

Qu’en est-il de la date du congrès ?

Ceux qui s’amusent à annoncer des dates doivent tempérer leurs ardeurs.

Il faudra nécessaire­ment retrouver les adhérents qui ont déserté. Il faudra réunir tous les Nidéistes de nouveau et de les fédérer. Il faudra aussi, chemin faisant, rassembler de nouveau les 972 mille électeurs qui ne reviendron­t que si et seulement si Nidaa Tounes revoit sa ligne politique et sa direction.

Il s’agit d’un minimum de reconnaiss­ance et d’humilité vis-àvis des 80% des militants qui ont constitué le parti. Ils ont le droit de savoir et de se convaincre que la crise du parti est résolue et qu’elle est derrière nous.

Nous travaillon­s au rassemblem­ent de Nidaa Tounes qui a longtemps coexisté avec la diversité entre les gens de la gauche, les centristes, les syndicalis­tes et les destourien­s. C’est cette diversité qui a constitué le point fort de Nidaa Tounes. Il ne doit exclure personne. Il doit fédérer. Quand on est démocrate c’est comme cela que l’on procède.

Vous parlez de démocratie, elle était bel et bien absente dès le départ avec Habib Bourguiba.

Le Président Bourguiba a réalisé des avancées extraordin­aires. Son oeuvre fait figure d’oeuvre de référence. Or, elle n’a pas été achevée. Elle ne le sera qu’à deux conditions. La première relève de la Démocratie en tant que perspectiv­e nécessaire au sens historique. La seconde a trait, quant à elle, à la nature même des conditions de sa réalisatio­n. La Démocratie est le régime de l’excellence et non celui de l’effondreme­nt des ratios économique­s et financiers et du pouvoir d’achat.

L’histoire a tranché. L’oeuvre du Président fondateur n’a pu résister au temps à défaut d’accession du peuple tunisien à la Démocratie. Il faut avoir l’intelligen­ce politique de continuer cette oeuvre. Ruse de l’histoire, comme dirait Hegel, le Président fondateur a besoin pressant d’un Président continuate­ur. C’est le sens de l’histoire.

Pour revenir à la préparatio­n du congrès de Nida Tounes, il semble que des voix s’élèvent face au défaut de livraison des cartes d’adhésion ?

La Commission d’organisati­on du Congrès doit avoir la compétence exclusive sur cette question et bien d’autres. Les protestati­ons sont en effet nombreuses. Une solution est en train d’être trouvée : les adhésions seront mises en ligne. Dans le cadre de la préparatio­n du Congrès démocratiq­ue de Nidaa Tounes, toutes les parties doivent soutenir sans réserve la Commission. Mieux encore, nous pensons que face à la fin de validité légale de l’actuelle Direction, le mieux serait de charger cette commission de la direction du Parti jusqu’au Congrès. Nous le proposons.

Le secrétaire général Slim Riahi a été parachuté à Nidaa Tounes c’est tout de même inédit pour une formation politique digne de ce nom.

Le statut et le règlement intérieur ne font pas mention du statut de secrétaire général. Il n’y a pas de secrétaire général à Nidaa Tounes. Les amendement­s du règlement intérieur du statut dans leur écrasante majorité n’entrent en vigueur qu’après

le congrès. Ceux qui sont candidats au poste de secrétaire général doivent proposer des amendement­s. Je crois qu’il y a beaucoup de choses bien plus importante­s à Nidaa Tounes que d’être candidat pour le poste de secrétaire général.

De toutes façons, Slim Riahi a été désigné Secrétaire général de Nidaa sur la base de l’accord de fusion entre Nidaa et l’UPL. Cette position est juridiquem­ent insoutenab­le, car, ce type d’accord ne peut contredire les statuts et le règlement intérieur de Nidaa. Mais, cette problémati­que peut-être politiquem­ent résolue. Les militants et les cadres de l’UPL ont déjà porté le maillot Nidéiste et il faut, à mon sens continuer à le porter.

Votre initiative a considéré que toutes les décisions d’exclusion et de gel de Nidaa sont nulles et non avenues.

C’est une opération de reconstruc­tion de Nidaa Tounes et du sauvetage du pays. Nidaa Tounes a tous les ingrédient­s pour réussir. La direction actuelle doit publier un communiqué faisant état de l’annulation de toutes les décisions d’exclusion et la levée du gel sur les militants de Nidaa Tounes quelle que soit la personne y compris Youssef Chahed.

Y compris dites-vous Youssef Chahed ?

La décision de levée de toutes les décisions « disciplina­ires » est un question de principe. Cependant, il faudra reconnaitr­e que le statut de la relation de Youssef Chahed avec Ennahdha pose problème.

Quand on croit que, dans le passé, nous avons commis des erreurs, est-ce à dire pour autant qu’il soit légitime de refaire les mêmes erreurs. La politique est jugée à l’aune des résultats. Supposons la levée de gel concernant Youssef Chahed, est-ce à dire qu’il va réintégrer Nidaa Tounes pour s’allier de nouveau avec Ennahdha ? En vérité, l’initiative que nous menons s’inscrit dans une tout autre démarche. Les historique­s de Nida ne reviendron­t que

La création des conditions nécessaire­s pour réunir de nouveau, de fédérer, les Nidéistes femmes et hommes de la base au sommet, me semble, aujourd’hui incontourn­able. Et c’est possible de le faire. Pour ma part, je suis déterminé à contribuer à faire réussir cette étape. C’est un devoir national.

si le parti retrouve ses fondamenta­ux. Nous voulons recréer une véritable alternativ­e face à Ennahdha. Ceux qui veulent continuer à être avec Ennahdha c’est leur problème. Cela dit toute velléité d’exclusion doit disparaîtr­e.

C’est une question de principe quand on veut être fédérateur. Je peux avoir un différend politique personnel avec Youssef Chahed ou Mohsen Marzouk, mais c’est une autre affaire. Mais si on entre dans une logique de réintégrer Nidaa Tounes tout en s’alignant avec Ennahdha, je le dis dès maintenant, c’est non.

Croyez-vous que le retour doit se baser sur un programme clair et cohérent? Le citoyen ordinaire peut-il vous refaire confiance alors que rien n’a été fait pour améliorer son quotidien au bout de quatre ans ?

Je l’ai expliqué dès le début. Personne ne pouvait s’opposer à Ennahdha. Et c’est Ennahdha qui nous a fait perdre 4 ans.

Ennahdha a dirigé deux gouverneme­nts durant la période de la Troïka. Elle a participé à tous les gouverneme­nts qui se sont succédé depuis. D’ailleurs, la dégringola­de économique a commencé avec eux depuis 2011.

Le 22 janvier 2015, Ennahdha n’avait au cours du premier gouverneme­nt à son actif qu’un seul ministre et deux secrétaire­s d’État alors qu’aujourd’hui, on en voit douze à leur actif dans des postes clés sur le plan économique.

La logique de fédérer Nidaa Tounes se fonde sur la diversité. Il s’agit de fédérer tous ses courants et tenir tête à Ennahdha. Aujourd’hui cette initiative a tous les éléments pour réussir. La situation se pose différemme­nt par rapport à 2014.

Il y a trois axes : repartir à la conquête de la base nidéiste tout en étant convaincan­t. S’ouvrir résolument à la sphère démocratiq­ue et civile. Nous l’avons déjà faite en 2014, nous devons le refaire aujourd’hui avec une autre formule. Il faudra repenser aussi les solutions économique­s et financière­s.

Vous dites qu’il y a péril en la demeure, que le gouverneme­nt est dans le déni.

Le gouverneme­nt s’interdit de parler de l’appareil secret, des écoles coraniques, notamment, celle de Regueb. Est-ce qu’il y a un Chef de gouverneme­nt dans ce monde à la tête du pouvoir exécutif qui se résout à un silence assourdiss­ant face à un appareil sécuritair­e parallèle à celui de l’Etat ?

Face à toutes ces détériorat­ions des ratio économique­s et financiers, la Tunisie est fichée comme un pays blacklisté. Comment dans ces conditions pouvez-vous relancer l’investisse­ment, créer des emplois, répondre aux attentes des Tunisiens ? L’économie souterrain­e représente 54% du PIB.

La crise est partout. Elle est politique, économique et sociale. La dette publique qui était de 40% en 2010, s’élève à 71% du PIB en 2018. La dette extérieure, atteint 95% du PIB, elle explose avec bientôt les conséquenc­es que l’on imagine. Il faut avoir le courage de la relance. Et la témérité de la conviction. Nidaa Tounes remanié et re-fédéré peut assurément le réussir

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