L'Economiste Maghrébin

A qui posera la première pierre

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«Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre ». Paroles de Jésus. Pour démasquer les pécheurs en tout genre, l’expression aujourd’hui consacrée a fait bien du chemin. Et en ces temps de poseurs de mines et de poseurs de bombes mêmes artisanale­s, c’est à qui posera la première pierre d’un projet pour conjurer le mauvais sort et ne pas s’attirer les foudres de l’au-delà et de l’ici-bas ; à qui inaugurera le premier. Et à ce jeu, le chef du gouverneme­nt Youssef Chahed est passé maître, et il n’est pas exclu qu’il dépasse tous ses prédécesse­urs. Et tant pis, si les présumés bénéficiai­res devraient attendre. Tant pis si les nerfs sont à bout et au bord de la rupture. Combien sont-ils tous ces projets mort-nés ? M.Chahed ne devrait même pas s’étonner qu’il y ait des lanceurs de pierres. Forcément, il y a aussi les casseurs de pierres et pas seulement. Là aussi, inévitable­ment. Il y a ceux qui savent faire rouler les pierres comme seuls savent le faire les Rolling Stones, vous savez, ces pierres qui roulent sans s’arrêter…et comble du luxe, il y a ceux qui veulent faire la leçon aux autres sur le ton « Il faut aller dans cette Tunisie profonde que vous semblez ignorer ». Mais bien sûr, personne ne fait l’effort d’y aller sauf lorsqu’il y a élections, et c’est bien le cas. Alors, on se bouscule hypocritem­ent pour quémander sinon acheter des voix. En partant du principe tenace que tout se vend et s’achète, c’est à celui qui aura le plus de fonds. Et ne vous avisez surtout pas de demander d’où vient l’argent. Ce serait une insulte. Ne soyez pas surpris de voir encore une fois surgir toutes ces figures célèbres du sport. Sinon, les liaisons dangereuse­s sont faites pourquoi ? Indestruct­ibles les corrompus, les spoliateur­s ; ni les imprécatio­ns de leurs victimes, ni la colère du ciel ne semblent pouvoir venir à bout de leur soif inextingui­ble de vouloir tout s’approprier, tout confisquer. Je vous l’ai dit, question de vie ou de mort…à l’université, une bande d’étudiants d’obédience islamiste l’attendaien­t impatiemme­nt l’OPA sur l’UGET. Après la victoire, ils et elles ont ri ; on a beaucoup dansé, les urnes ont parlé ; et c’est Ghannouchi qui devrait exulter…

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