« On ne doit pas baisser la garde », selon Marouane El Abassi
La Tunisie est sortie, le 18 octobre 2019, définitivement de la liste grise des pays exposés au risque de blanchiment d’argent, du financement du terrorisme du Groupe d’action financière ( Gafi) et de l’Union européenne.
Cette sortie vient confirmer « l’engagement politique de la Tunisie dans le processus de renforcement du dispositif et de l’effectivité dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».
Une semaine après, quatre hauts responsables, en l’occurrence Marouane Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mohamed Karim Jamoussi, ministre de la Justice et Ridha Chalghoum, ministre des Finances et Fayçal Derbal ministre-conseiller économique auprès du Chef du gouvernement, chargé de la fiscalité ont tenu une conférence de presse pour donner des éclairages sur les avantages à tirer de cette belle réalisation. En voici l’essentiel.
Avec cette sortie, les Tunisiens se sont aguerris, en 17 mois, à une nouvelle génération de réformes pour débusquer toute personne physique ou morale suspectée de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. En résumé, la Commission tunisienne d’analyse financière(CTAF), structure interdépartementale en charge du dossier, dispose désormais des outils et des ressources humaines requis pour mener, dans l’avenir, son job dans de bonnes conditions.
Il est nécessaire de rappeler qu’à la faveur de cette sortie, « la conformité technique de la Tunisie aux recommandations du Gafi s’est considérablement améliorée. Elle est passée de 16 sur 40 recommandations avant le plan d’action, à 29 sur 40 recommandations en novembre 2018 et on devrait atteindre plus de 35 recommandations sur 40 à la fin du mois de novembre prochain, ce qui est de nature à atténuer, d’une manière drastique, les vulnérabilités de notre dispositif antiblanchiment des capitaux et financement du terrorisme », selon Marouane Abbassi.
Mention spéciale pour les principales réformes initiées. Elles concernent la création du centre d’enregistrement des entreprises, la création du bureau de change et les mesures prises pour encourager le decashing.
Le gouverneur de la BCT a ajouté qu’ « en dépit de ces succès, on ne doit pas baisser la garde. La vigilance doit rester de mise pour ne pas retomber dans la zone à risque »