Un nouveau gouvernement « resserré »
23 ministres au lieu de 39 dans le précédent gouvernement, le nombre des membres de la nouvelle équipe gouvernementale, nommée le 9 octobre 2019 par le Roi Mohamed VI, en dit long sur la « nouvelle étape » choisie par le monarque chérifien. « Efficience », « efficacité » et « responsabilité et essor » sont au programme d’une équipe qui constitue un alliage des plus édifiants fait de technocrates et de ministres issus d’une coalition qui a été allégée.
La nomination, le mercredi 9 octobre 2019, d’un nouveau gouvernement marocain aura été sans doute l’événement qui aura le plus marqué, ces derniers jours, la vie politique dans le Royaume chérifien. Voulu par le Roi Mohamed VI dans son discours du Trône, prononcé fin juillet dernier à Tanger (Nord du Maroc), ce nouveau gouvernement, communément appelé Othmani II, du nom de celui qui le conduit – Saadeddine Othmani-, marque des choix exprimés par le monarque alaouite en vue de la mise en place d’une « nouvelle étape ».
On se souvient que le Roi Mohamed VI avait dans son discours, prononcé à l’occasion du vingtième anniversaire de son accession au pouvoir (1999), souhaité que le Maroc amorce un « nouveau modèle de développement ».
« Compétence et mérite »
Il a, par ailleurs, affirmé avoir chargé le chef du gouvernement, en poste depuis avril 2017, de présenter, à l’horizon de « la rentrée prochaine », « des propositions visant à renouveler et enrichir les postes de responsabilité, tant au niveau du gouvernement que dans l’administration en les pourvoyant de profils de haut niveau, choisis selon des critères de compétence et de mérite ».
C’est, donc, depuis le 9 octobre 2019, que le Maroc avance avec une équipe gouvernementale plus resserrée – 2 3 ministres au lieu de 39 - et un alliage des plus édifiants fait de technocrates et de ministres issus d’une coalition qui a été allégée. Avec la nomination
notamment de jeunes ministres connus pour leurs compétences. Une rencontre entre le Roi Mohamed VI et Saadeddine Othmani avait été organisée le 21 septembre dernier en vue de fixer les contours de la nouvelle formation et ses priorités.
Une formation qui devra négocier un nouveau cap pour le Maroc. En fait, une accélération de l’histoire voulue par le monarque chérifien qui a estimé, dans son discours du Trône, que malgré les acquis, le pays devra aller encore de l’avant.
Une nouvelle dynamique à l’investissement
« Efficience », « efficacité » ou encore « responsabilité et essor », les mots d’ordre de l’action du nouveau gouvernement ont été largement évoqués ces derniers jours. Et c’est sans doute pour tracer la nouvelle voie à suivre que le Roi Mohamed VI a présidé le même jour de la nomination de la nouvelle équipe gouvernementale un Conseil des ministres du gouvernement pour insister sur les choix à mettre à exécution.
Et au programme du Conseil, la Loi de Finances pour l’année 2020. Avec quatre grandes orientations prioritaires : la réforme de l’éducation pour « renforcer l’égalité des chances », la protection sociale en vue du « soutien de la classe moyenne et le renforcement du ciblage des catégories démunies », l’accélération de la mise en oeuvre de la régionalisation « en tant que vecteur essentiel pour remédier aux disparités territoriales et réaliser l’équilibre escompté entre l’effort de développement général et les spécificités de chaque région » et la création d’une nouvelle dynamique à l’investissement et au soutien de l’entreprise.
Présidant, le surlendemain (11 octobre 2019), la rentrée parlementaire, le Roi Mohamed VI n’a pas manqué d’assurer un message allant dans le sens de la voie qu’il souhaite que le pays emprunte. Evoquant l’action des banques, il les a appelées à « favoriser l’accès aux crédits bancaires du plus grand nombre de jeunes qualifiés, porteurs de projets et issus de différentes catégories sociales, pour leur permettre de s’engager dans l’entrepreneuriat et de bénéficier des meilleures chances de réussite »