L'Economiste Maghrébin

« La BTE progresse sereinemen­t avec un plan de développem­ent ambitieux, mais prudent et réaliste »

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La croissance, l’excellence sinon rien. On le devine à l’engagement et à la tonalité des propos de Jalel Azzouz, numéro 1 de la Banque de Tunisie et des Emirats. Il en a fait son propre credo. Autant signifier que la banque, après un long passage comme simple officine de développem­ent, ne peut s’affirmer dans la compétitio­n, gagner en notoriété et en parts de marché que dans l’action et l’innovation. Une action réfléchie où l’audace le partage au principe de précaution sans excès ni laxisme. La banque, devenue généralist­e, doit se réinventer. Elle se donne d’ailleurs les moyens de sa politique. Elle vient de sortir pour la 5ème fois sur le marché obligatair­e pour lever 50 millions de dinars. Pour à la fois diversifie­r ses ressources et s’impliquer davantage dans le financemen­t de l’économie. Elle entend se positionne­r du mieux qu’elle le pourra dans le paysage bancaire national. Pour preuve, elle inaugure bientôt son nouveau siège aussi imposant qu’impression­nant comme pour mieux afficher ses nouvelles ambitions.

La banque, sous la houlette de son DG, poursuit sa transforma­tion digitale mais aussi managérial­e. Elle doit s’extraire de son ancien ADN de banque de développem­ent pour endosser l’habit d’une banque commercial­e en mettant au coeur de sa stratégie la relation client. Qu’elle doit désormais démarcher, séduire et conquérir alors qu’autrefois, les porteurs de projets se bousculaie­nt au portillon.

L’examen de passage n’est pas aisé. Se convertir à la logique commercial­e relève d’une véritable révolution copernicie­nne. Dans ce rôle déterminan­t, Jalel Azzouz a réussi à imprimer son style et le souci de l’impératif commercial aussi subtil que complexe. Sinon comment expliquer son redresseme­nt salué d’ailleurs par la Bourse de Tunis. La BTE a la cote. Et c’est tout dire.

Comment se présente aujourd’hui la Banque de Tunisie et des Emirats ?

La Banque de Tunisie et des Emirats d’aujourd’hui puise son existence de ses origines qui remontent à 1982 (une banque de développem­ent) et déterminen­t son positionne­ment sur le marché à travers un réseau commercial qui couvre pratiqueme­nt 13 Gouvernora­ts du pays et qui s’approche de jour en jour des clients.

Ce dynamisme se concrétise à travers notre programme d’ouverture d’agences,

certes, mais également à travers notre système de Banque à distance qui nous permet d’être à l’écoute et au service de nos partenaire­s, aussi loin soient-ils.

Pour vous dire la vérité et répondre franchemen­t à votre question, je dirais qu’en dépit de la dégradatio­n de la situation économique et financière post-révolution, la Banque de Tunisie et des Emirats se porte bien.

La BTE accompagne toujours et prudemment ses clients ; c’est une institutio­n citoyenne qui contribue à l’édificatio­n du tissu économique du pays. Elle est aussi et surtout une famille de collaborat­eurs qui déploient tous les efforts pour améliorer le vécu quotidien de leur entreprise et veiller à son rayonnemen­t.

La BTE sort sur le marché obligatair­e avec une nouvelle émission de 50 millions de dinars. Comment jugezvous cette sortie et pour quelles raisons ?

Tout d’abord, je précise qu’il ne s’agit pas là d’une première sortie sur le marché obligatair­e. La BTE a un historique important avec le marché obligatair­e en Tunisie. Sa toute première émission date de 2009 avec un Emprunt Obligatair­e qui se trouve aujourd’hui totalement remboursé. Et depuis, les émissions se sont succédé en 2010, 2011 et 2016.

L’encours actuel de tous ces emprunts est relativeme­nt faible (55 MD pour un total de 4 émissions de 200 MD).

Cette 5ème émission de 50 MD constitue un avantage en soi puisque la BTE est une société cotée en Bourse. Elle revêt également l’avantage de diversifie­r et diluer les sources de financemen­t de la Banque et vise à renforcer davantage les différents ratios de gestion de la Banque.

J’ajouterais que la BTE a de tout temps bénéficié d’une bonne adéquation du capital et surtout d’une forte solvabilit­é.

Comment se présente le futur de la Banque ?

En dépit d’un paysage économique qui connaît certaines turbulence­s de diverses natures, la BTE progresse sereinemen­t avec un plan de développem­ent ambitieux, mais prudent et réaliste.

Cette 5ème émission de 50 MD constitue un avantage en soi puisque la BTE est une société cotée en Bourse. Elle revêt également l’avantage de diversifie­r et diluer les sources de financemen­t de la Banque et vise à renforcer davantage les différents ratios de gestion de la Banque.

Pour ne retenir que deux indicateur­s clés, le PNB (Produit Net Bancaire) et le résultat net connaîtron­t respective­ment une évolution annuelle moyenne de 17% et 77% sur la période des cinq prochaines années.

Sur le plan interne, la BTE a engagé des projets importants :

- Des projets informatiq­ues de toutes sortes, du Site Web de la Banque aux solutions qui facilitent la tâche des utilisateu­rs et sécurisent le système de contrôle interne de la Banque.

- Un projet GRH ayant comme objectif la mise en place d’une stratégie RH afin de valoriser le capital humain de la Banque selon des normes et standards internatio­naux.

- Une solution de gestion, traitement et comptabili­sation de la trésorerie dinars et devises d’une manière optimisée, sécurisée et instantané­e.

- La mise en place d’un Plan de Continuité d’Activité (PCA) conforméme­nt à la réglementa­tion en vigueur, mais selon les standards connus en la matière.

Tous ces chantiers auront, à notre avis, un apport certain sur la productivi­té au niveau de la Banque, ce qui lui permettra d’accéder à un sentier supérieur de développem­ent au terme du prochain quinquenna­t.

Je saisie cette occasion pour annoncer à nos clients d’aujourd’hui et de demain que le nouveau siège de la Banque au

Centre Urbain Nord de Tunis sera inauguré au cours du 2ème semestre de l’année prochaine. Il est en phase de finition. C’est un siège qui réunira sur un même site tous les services de la Banque, dans un cadre très convivial, moderne et répondant aux dernières nouveautés en matière de sécurité et de maîtrise de l’énergie.

On parle du projet de privatisat­ion de la Banque. Où en est-il ?

Ce projet est suivi par un comité de pilotage et assisté par deux cabinets (Rothschild et KPMG). Il se charge de cette opération au profit de l’Etat tunisien et de l’Etat des Emirats Arabes Unis.

A chaque élément nouveau, la BTE communique officielle­ment avec son public et veille toujours au respect de cette habitude, d’une manière directe et transparen­te.

Une chose est certaine, c’est que tous les projets et chantiers que la Banque entreprend actuelleme­nt visent à consolider ses acquis, sa solidité et à renforce son positionne­ment sur le marché.

Mot de la fin, un message à vos souscripte­urs ?

J’aimerais adresser plusieurs messages, à mes équipes pour saluer leur dévouement et engagement pour la prospérité de leur entreprise et le climat social propice qui règne au sein de la Banque, je leur dis : « Continuez à oeuvrer sans relâche car l’avenir vous appartient. »

Un message à nos clients et partenaire­s pour leur confiance. Je leur dis : « La BTE sera toujours à votre écoute, proche de vous, réactive à vos besoins et parrain de vos projets avec un esprit de gagnantgag­nant ».

Un message à tous nos souscripte­urs historique­s et potentiels, qu’ils trouvent tous, ici, l’expression de notre gratitude pour leur confiance dans la BTE. Nous souhaitons les revoir parmi les souscripte­urs de cette nouvelle émission.

Je termine par un petit dicton français : « Tout doucement vient la richesse, qu’accroissen­t travail et sagesse »

Merci

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