AFFAIRE DE FAMILLE ET PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE
Connu et documenté depuis plusieurs millénaires, le diabète est au centre des questions de santé. Au fil des siècles, les scientifiques en ont fait un axe principal de recherche, avec la réalisation de travaux et d’expériences qui ont contribué, époque après époque et avancée après avancée, à comprendre cette pathologie et trouver de nouveaux traitements.
Bien qu’elle soit courante, cette maladie n’est connue qu’en apparence, d’où la nécessité à l’heure actuelle d’intensifier les efforts de sensibilisation.
Le diabète est en forte progression à travers le monde (avec 425 millions d’adultes diabétiques actuellement et plus de 500 millions de personnes d’ici 2030 ) et du fait qu’il s’agit d’une maladie évitable, la prévention joue un rôle crucial si l’on souhaite contenir ce fléau.
Dans cette optique, une journée mondiale est organisée chaque année (devenue une journée officielle des Nations unies en 2006) le 14 novembre, date d’anniversaire de Frederick Banting, qui avait découvert l’insuline avec Charles Best en 1922.
Parce que la majorité des cas de diabète sont liés à l’hygiène de vie, elle-même liée à l’environnement de l’individu dont notamment la famille, le thème de la Journée mondiale du diabète 2019 est « La famille et le diabète».
Par le biais de cette campagne et du mois du diabète 2019, les intervenants qui conjuguent leurs efforts à travers le monde visent à accroître la sensibilisation à l’impact que le diabète a sur la famille et de promouvoir le rôle de la famille dans la gestion, les soins et la prévention de cette condition, ainsi que dans l’éducation au diabète. L’objectif essentiel étant d’amener les individus à prendre conscience que des actions simples, que l’environnement familial peut instaurer et véhiculer, peuvent réduire les risques.
Le diabète est une maladie silencieuse, qui s’exprime par des symptômes peu alarmants (du moins au début de la maladie). La méconnaissance de ces symptômes engendre presque inévitablement un retard de diagnostic qui impacte la qualité de la prise en charge une fois la maladie confirmée. Par ailleurs, si les personnes atteintes du diabète de type 1 ne sont pas diagnostiquées à temps, cela peut entraîner une invalidité grave ou la mort. Les études montrent qu’une personne sur deux atteinte de diabète n’est pas diagnostiquée. Pourtant, le dépistage rapide et le traitement sont des éléments clés de la prise en charge et aident à prévenir ou à retarder les complications graves.
Une enquête réalisée par la Fédération Internationale du Diabète (FID) auprès des familles a révélé que bien que les personnes interrogées aient un membre de leur famille atteint de diabète, 4 parents sur 5 ont du mal à reconnaître les signes avant-coureurs et 1 parent sur 3 est incapable de les repérer.
Bien que le diabète soit une maladie multifactorielle, de nombreux cas peuvent être évités par le simple fait d’adopter un style de vie sain. Réduire les risques de cette maladie commence en toute logique là où les habitudes de vie se créent, autrement dit au sein de la cellule familiale et à la maison.
Ainsi les familles sont encouragées à créer un environnement qui favorise les habitudes de vie saines, élément fondamental de prévention pour cette pathologie.
Le diabète étant une maladie chronique, qui peut exposer les individus à des complications diverses, sa gestion exige un traitement au quotidien, un suivi régulier et une formation régulière. De ce fait, le soutien de la part de la famille est un élément central de la prise en charge, de même que l’éducation et le soutien continu devraient être accessibles à tous les individus et aux membres de la famille.
La famille constitue par ailleurs un soutien considérable en termes d’accès aux soins de santé. De ce fait, les médicaments ainsi que les soins essentiels du diabète devraient être accessibles et abordables pour chaque famille.
L’accent est souvent mis sur le rôle de l’individu dans la prévention du diabète et sa prise en charge. Seulement d’autres facteurs entrent en jeu tels que la facilité à accéder à des soins de santé de qualité, la qualité de la formation chez les professionnels de la santé, les politiques en matière de réglementation des produits alimentaires et les progrès de la recherche.
Le diabète est l’affaire de tous car bien que ses signes ne soient pas alarmants (en l’absence de complications), ses conséquences avec plus de 4 millions de décès chaque année, soulignent une réelle urgence à agir, à la fois au niveau des individus, des sociétés, mais également à l’échelle internationale