L'Economiste Maghrébin

Budget & Loi de Finances 2020 Démarrage du marathon budgétaire

L’Assemblée des représenta­nts du peuple (ARP) a entamé, le 21 novembre 2019, la discussion du budget général de l’Etat pour 2020. En voici l’essentiel.

- B.K.

Le budget de l’Etat pour l’exercice 2020 est estimé à 47,227 Milliards de Dinars, soit une augmentati­on de 9,5% par rapport à l’exercice précédent.

Le budget 2020 sera financé par des recettes fiscales estimées à 31 759 MDT du budget de l’Etat, soit une augmentati­on de 9,2% par rapport à 2019. Ces recettes sont réparties sur les impôts directs (13 662MDT), impôts indirects (18 097 MDT) et recettes non fiscales (3 800 MDT).

Un budget en hausse de 9,5% par rapport à 2019

Les recettes non fiscales sont réparties sur les recettes provenant du pétrole et du gaz (1250 MD), les recettes de participat­ion (1389 MD), les recettes des biens confisqués (150 MD) et les dons extérieurs (300 MD).

Le projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2020 nécessite, également, pour son financemen­t, la mobilisati­on de crédits d’une valeur de 11 248MDT dont 2400 MDT d’endettemen­t intérieur et le reste sous forme d’emprunts extérieurs.

Le volume de la dette publique atteindra, à la fin 2020, 74% du PIB, contre respective­ment 75% et 77%, en 2019 et 2018, selon les données du ministère des Finances. Le service de la dette grimpera en 2020 à 11 678 MDT, soit le quart du budget.

Ce budget servira à financer des dépenses de l’ordre de 28 263 MDT, soit une augmentati­on de 5,1%, par rapport aux résultats actualisés de 2019.

Ces dépenses sont réparties sur les dépenses salariales (19 030 MDT, soit 15,2% du PIB, contre 17 165 MDT pour les résultats actualisés et les dépenses de compensati­on (4180 MDT) réparties sur les produits de base

(1800 MD), les hydrocarbu­res et l’électricit­é (1880 MD) et le transport public (500 MD).

Une enveloppe de 767 MDT est réservée aux dépenses d’urgence (catastroph­es naturelles, et autres accidents majeurs…).

Le projet de budget de l’Etat pour 2020 a alloué 6900 MDT, au titre des dépenses de développem­ent.

Au rayon de l’emploi, le projet de budget se propose de créer 7720 emplois, exceptionn­ellement en 2020, dans des écoles de formation en faveur de spécialité­s urgentes.

En règle générale, les recrutemen­ts continuero­nt à être suspendus l’année prochaine dans le secteur public. Les retraités ne seront pas remplacés. Les postes vacants (démission, décès ou rattacheme­nt) ne seront pas comblés tout au long de l’année prochaine. Les besoins seraient couverts par la réaffectat­ion des ressources humaines disponible­s dans les structures publiques, ministérie­lles ou régionales et par les concours en cas de besoins spécifique­s (intégratio­n des enseignant­s suppléants…).

Sur la base du rapport recettes/dépenses, le déficit budgétaire est estimé à 3782 MDT, en 2020, soit 3% du PIB, contre 4071 MD, ou 3,5% actualisé pour l’exercice 2019 et 4,8%, en 2018, d’où la poursuite d’une tendance baissière du taux de la dette publique, lit-on sur le site du ministère des Finances.

Objectif, un taux de croissance de 2,7%

A la faveur de ce budget, le gouverneme­nt se propose d’atteindre un taux de croissance de 2,7% en prix constants, contre un taux actualisé de 1,4% pour l’exercice en cours, outre le cours moyen annuel du pétrole brut (Brent) (65 dollars le baril) et la croissance

des importatio­ns de 9% contre 9,7% actualisée en 2019. A signaler que c’est pour la troisième année consécutiv­e que le projet de budget de l’Etat n’a pas révélé le taux de change du dinar. Le motif officiel avancé serait, apparemmen­t, pour éviter la spéculatio­n.

Cette hausse devrait être réalisée grâce à une améliorati­on prévue de la croissance des secteurs de l’agricultur­e (5,2% contre 1,7%), des industries manufactur­ières (1,5% contre -0,3%), des industries non-manufactur­ières (7% contre 0,9%), des services marchands (2,6% contre 2,2%) et des services non marchands (1,5% contre 1%), a expliqué le ministre.

Intervenan­t, vendredi 22 novembre 2019, devant la Commission provisoire des finances, Ridha Chalghoum, ministre des Finances et ministre par intérim chargé du Développem­ent, de l’Investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale, a fait savoir que certaines mesures seront annoncées prochainem­ent, évoquant notamment les contrainte­s liées au secteur de l’huile d’olive (main-d’oeuvre, gestion de la production abondante, l’endettemen­t des propriétai­res d’huileries et la baisse des prix à l’exportatio­n).

S’agissant de la croissance dans les industries non-manufactur­ières, Chalghoum a fait savoir que les prévisions tiennent compte de l’entrée en production du champ Nawara prévu en décembre 2019, ainsi que l’augmentati­on de la production de phosphate et dérivés à plus de 5 millions de tonnes.

Il a, dans le même cadre, rappelé que la SNCFT a déjà acquis des locomotive­s pour résoudre le problème du transport.

Pour ce qui est industries manufactur­ières, le ministre a estimé un retour à la normale de la demande extérieure, ce qui favorisera les exportatio­ns des industries mécaniques et électrique­s, outre le textile et les industries agroalimen­taires (notamment l’huile d’olive).

S’agissant du secteur du tourisme, le ministre a souligné que les prévisions prévoient l’arrivée de 8 millions de touristes, ce qui va contribuer à améliorer la croissance des services marchands

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