Transport public La Transtu doit libérer 800 agents pour survivre
L’Etat est-il en mesure de mobiliser un investissement de 1 milliard de dinars pour l’assainissement de la Transtu ? Telle est l’interrogation qui a été posée par l’ancien PDG de la société, Salah Belaid, lors d’une rencontre-débat organisée le 16 novembre dernier par le Cercle Kheireddine sur le thème :“La mobilité urbaine et crise des transports publics : cas du Grand Tunis”.
Belaïd a fait savoir que ce grand opérateur historique du transport risque de disparaître, si l’Etat n’intervient pas, surtout que la société a un cumul de pertes durant la période 2010-2018 de 800 millions de dinars (MDT).
“Les dettes atteindront les 960 MDT à fin 2019, dont 85% sont contractées auprès de l’Etat et des sociétés publiques, dont la CNRPS, la Steg… Le reste est dû aux fournisseurs de la société”, a indiqué le responsable, soulignant qu’aujourd’hui les fournisseurs privés ne participent plus aux appels d’offres lancés par la Transtu.
Pis, “le parc de la société ne cesse de se détériorer, puisque nous comptons aujourd’hui 700 bus fonctionnels, contre 966 bus en 2010, ce qui a entraîné une baisse de 23% de la distance parcourue, par rapport à 2010. Partant, le nombre de voyageurs a baissé et les recettes d’exploitation ont chuté de 25%”.
Toujours selon le responsable, la Transtu souffre, aussi, d’un problème de sureffectif, puisque le nombre de son personnel est passé d’environ 7 000 personnes en 2010, à 8 200 en 2012, ce qui donne une moyenne de 6,8 agents/bus en 2012, contre 4,7 agents/bus deux ans auparavant.
“Les 1 200 agents recrutés durant la période 2010-2012 occupent pour la plupart les hauts postes, alors que la société avait besoin de techniciens et d’employés de terrain”, regrette Belaïd, ajoutant que cet effectif était en mesure de faire fonctionner deux sociétés de transport régional.
Face à cette situation, le responsable a recommandé d’accélérer l’opération de l’assainissement financier et social de la Transtu, notamment via le licenciement de 800 agents, d’améliorer le niveau de l’offre, à travers l’acquisition de 300 nouveaux bus, l’implication du privé dans la maintenance des métros et l’accélération de la mise en service du RFR