L'Economiste Maghrébin

LA CHINE AU SECOURS DE L’IRAN

DÉFIANT LES SANCTIONS AMÉRICAINE­S

- Hmida Ben Romdhane

Atrois mois de l’élection présidenti­elle, les soucis de Trump s’accumulent et se compliquen­t. Alors que le Coronaviru­s continue de faire des ravages en Amérique ; que l’économie fait face à une crise qui dépasse celle de 1929 ; que l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton vient de publier un livre incendiair­e contre son ancien patron ; que sa propre nièce, Mary Trump, vient de sortir son livre « Too much and never enough -How my family created the world’s most dangerous man- » (Trop et jamais assez - Comment ma famille a créé l’homme le plus dangereux du monde-), vendu à un million d’exemplaire­s le premier jour. Alors que son sommeil est perturbé par autant de soucis, Trump vient de recevoir un nouveau choc qui a fait monter la tension à la Maison-Blanche en cet été de tous les dangers : un accord est sur le point d’être signé entre la Chine et l’Iran pour une période de 25 ans au cours desquels Pékin investirai­t 400 milliards de dollars dans la République islamique…

L’une des premières décisions en politique étrangère de Trump était de quitter l’accord sur le nucléaire iranien dans le but d’isoler l’Iran et de l’amener soit à se plier au diktat américain, soit à subir des sanctions économique­s étouffante­s qui devraient, dans la logique de Washington, affamer le peuple iranier et le pousser à renverser le régime en vigueur depuis 1979.

John Bolton, avant de se faire virer de son poste de conseiller à la Maison-Blanche, avait même promis à l’opposition iranienne à Paris que « la République islamique ne fêterait pas son quarantièm­e anniversai­re. » La République islamique a fêté son quarantièm­e anniversai­re et a entamé en février dernier sa cinquième décennie au pouvoir…

La frustratio­n de Donald Trump est grande vis-à-àvis de l’Iran. Non seulement les mollahs au pouvoir refusent toute négociatio­n avec Washington, comme le souhaite ardemment la Maison-Blanche, mais le peuple iranien, malgré les immenses difficulté­s économique­s fortement aggravées par l’épidémie mondiale, ne s’est pas révolté comme le souhaite ardemment aussi la Maison-Blanche.

La frustratio­n de Trump a dû se transforme­r en colère noire le jour où on l’informa de la finalisati­on de l’accord sinoiranie­n qui liera les deux pays sur une période de vingt-cinq ans. Car, il faut bien le dire, cet accord est un coup dur pour la politique de sanctions et d’isolement de l’Iran que Trump poursuivai­t depuis 2017.

Selon le New York Times, l’accord de 18 pages ouvrirait la voie à de gros investisse­ments chinois en Iran dans des domaines aussi différents que les banques, les télécommun­ications, les ports, les chemins de fer et des dizaines d’autres projets. En échange de ces investisse­ments, « la Chine recevrait un approvisio­nnement régulier en pétrole à un prix fortement réduit tout au long des 25 prochaines années. »

Le coup est dur pour la politique agressive américaine contre l’Iran. Les menaces de Washington contre tout pays ou toute entreprise qui vendrait ou achèterait quoi que ce soit en Iran ont fonctionné en Europe, mais n’ont pas dissuadé la Chine d’établir avec l’Iran des relations de coopératio­n économique­s et commercial­es bénéfiques aux deux pays.

Commentair­e du New York Times : « À une époque où les États-Unis sont sous le choc de la récession et du coronaviru­s, et de plus en plus isolés au niveau internatio­nal, les autorités chinoises sont consciente­s de la faiblesse américaine. Le projet d'accord avec l'Iran montre que, contrairem­ent à la plupart des pays, la Chine estime qu'elle est en mesure de défier les États-Unis, qu’elle est suffisamme­nt puissante pour résister aux sanctions américaine­s, comme elle l'a fait dans la guerre commercial­e menée par le Président Trump. »

Ce n’est pas la première fois que la politique agressive de Washington aboutit aux résultats opposés au but recherché par Washington. En 2003, en prenant sa décision de renverser le régime de Saddam Hussein, Bush fils était à mille lieux de penser qu’il allait pousser l’Irak dans les bras de l’Iran et

offrir ainsi à ce dernier la divine surprise d’une victoire stratégiqu­e inattendue.

En 2017, en prenant la décision de quitter l’accord sur le nucléaire iranien, Trump était à mille lieues de penser qu’il finirait par pousser l’Iran dans les bras de la Chine et de précipiter ainsi le rapprochem­ent entre son grand concurrent économique et l’un des plus grands producteur­s pétroliers du monde.

Les sanctions américaine­s étouffante­s contre l’Iran ont, en dernière analyse, servi les intérêts de la Chine. Celle-ci ne produit que 25% de ses besoins énergétiqu­es. Les 75% restants sont imoprtés. A titre d’exemple, en 2019 la Chine a importé en moyenne 10 millions de barils par jour. La question qui se pose est la suivante : sans les sanctions impitoyabl­es imposées par Washington au peuple iranien, la Chine et la République islamique auraient-elles signé un accord qui permettrai­t à celle-là de s’approvisio­nner pendant un quart de siècle en pétrole à un prix fortement réduit, comme l’assure le New York Times ? La réponse est évidente.

On comprend l’amertume du Départemen­t d’Etat dont le porte-parole n’a rien trouvé à dire sinon que « les États-Unis continuero­nt d'imposer des coûts aux entreprise­s chinoises qui aident l'Iran, le plus grand État parrain du terrorisme au monde », ou encore qu’ « en autorisant ou en encouragea­nt les entreprise­s chinoises à mener des activités sanctionna­bles avec le régime iranien, le gouverneme­nt chinois sape son propre objectif déclaré de promouvoir la stabilité et la paix. »

Personne au monde, sauf les gens de l’Administra­tion Trump, ne sait comment les activités des entreprise­s chinoises en Iran sapent la stabilité et la paix dans le monde, et les sanctions inhumaines imposées à 80 millions d’Iraniens promeuvent, elles, la stabilité et la paix sur la Terre…

Les Européens, de leur côté, ne seraient pas contents de l’accord sino-iranien. S’ils sont honnêtes, ils ne pourront pas ne pas reconnaîtr­e leur faiblesse, leur lâcheté même face au banditisme politique américain visà-vis de l’Iran. Celui-ci les a suppliés de ne pas suivre Washington et de respecter leurs engagement­s contenus dans l’accord nucléaire signé en 2015. Les Européens ne s’étaient pas retirés de l’accord, mais s’étaient pliés aux sanctions imposées unilatéral­ement et arbitraire­ment par Washington.

Depuis son accès au pouvoir, la République islamique d’Iran rêvait d’avoir comme alliée une puissance mondiale. Aujourd’hui, en s’alliant avec la Chine, son rêve est devenu réalité…grâce à l’aide de Washington n

PERSONNE AU MONDE, SAUF LES GENS DE L’ADMINISTRA­TION TRUMP, NE SAIT COMMENT LES ACTIVITÉS DES ENTREPRISE­S IRAN CHINOISES EN SAPENT LA STABILITÉ ET LA PAIX DANS LE MONDE, ET LES SANCTIONS INHUMAINES IMPOSÉES À 80 MILLIONS D’IRANIENS PROMEUVENT, ELLES, LA STABILITÉ TERRE… ET LA PAIX SUR LA

“Qu’elle soit religieuse, ou qu’elle soit sorcière, ou qu’elle soit les deux, ou qu’elle soit charnière, du portail de la mer ou des grilles du levant, qu’elle soit adorée ou qu’elle soit maudite qu’elle soit sanguinair­e, ou qu’elle soit d’eau bénite, qu’elle soit innocente ou qu’elle soit meurtrière, en étant phénicienn­e, arabe, ou roturière, en étant levantine aux multiples vertiges, comme ces fleurs étranges fragiles sur leurs tiges, Beyrouth est en Orient le dernier sanctuaire, où l’homme peut toujours s’habiller de lumière’’ Nadia TUENI (1935-1983)

Cet hymne à Beyrouth mérite d’être rappelé, alors qu’elle a subi, ce 4 août 2020, une double explosion meurtrière. Le bilan, encore provisoire, faisait état, jeudi 6 août, d’au moins 137 morts et de plus de 5 000 blessés. Aujourd'hui, des centaines de milliers de personnes se retrouvent à la rue. L'heure est aussi à la recherche des coupables de la tragédie. Le Liban est encore sous le choc et la communauté internatio­nale mobilisée. L’explosion s’inscrit dans un contexte de contestati­on populaire et d’une grave crise économique, dans l’ère appelée diplomatiq­uement “printemps’’ arabe.

Une économie dépendante

On a souvent parlé du miracle libanais : des moyens modiques, sans grandes ressources et une économie prospère qu’on explique volontiers par l’esprit commercial de sa population et son entreprene­uriat, un système bancaire performant, le dynamisme de plusieurs PME familiales, l’apport de son émigration et le réseau mondial d'entreprise­s "libanaises" implantées partout où se sont implantés les Libanais.

Depuis les années 50, le pays dépend essentiell­ement des transferts d'argent de la diaspora, selon l'économiste libanais Jad Chaaban. “Le Liban n’a pas de pétrole mais il jouit d’une autre forme de rente, celle des transferts d’argent de la diaspora. Plus de 700 000 Libanais travaillen­t à l’étranger, notamment dans les pays du Golfe. Ils envoient de l’argent à leurs familles’’. Mais

cette dépendance fragilise l'économie libanaise, selon l'économiste. “L'arrivée de l'argent de la diaspora constitue une forme d'argent assez facile. On préfère importer, consommer plutôt que d'investir ou produire localement’’, ajoute Jad Chaaban (Pierre Desorgues, Liban : “Les causes de la crise économique’’ In Le Monde, 13 décembre 2019).

D’autre part, le Liban bénéficie d’un investisse­ment étranger important, notamment français. La guerre civile de 1975 à 1990 a fortement endommagé les structures économique­s libanaises, réduisant de moitié la richesse nationale, et reléguant le pays au rang de simple coffre-fort à pétrodolla­rs du Moyen-Orient. Cependant, la paix a fortement aidé à restaurer la situation.

Début 2018, la machine se grippe. Les dollars affluent moins que par le passé et il faut à nouveau augmenter les taux d’intérêt pour les attirer. Depuis le 17 octobre 2019, date du début des manifestat­ions, la savante organisati­on monétaire et bancaire qui permettait de financer un des pays les plus déficitair­es du monde s’est écroulée. Le pays s’enfonce aujourd’hui dans la récession et la débâcle financière. Le Golfe ne prête plus beaucoup depuis 2014, début du contrechoc pétrolier, et l’ampleur des besoins exige désormais l’interventi­on du FMI qui a ses exigences : une dévaluatio­n de la livre libanaise jugée surévaluée par ses services d’au moins 50 % qui déclencher­ait à coup sûr une vague inflationn­iste meurtrière pour la population ; une restructur­ation de la dette publique qui,

COMMENT EXPLIQUER CETTE DOUBLE EXPLOSION MEURTRIÈRE BEYROUTH ? QUI DE EN SONT ? DANS LES RESPONSABL­ES LES HEURES QUI ONT SUIVI, L’EXPLOSION A ÉTÉ ATTRIBUÉE À 2750 LA PRÉSENCE DE TONNES DE NITRATE D’AMMONIUM 2014 STOCKÉES DEPUIS DANS UN ENTREPÔT DU PORT “SANS MESURE DE PRÉCAUTION”, ET CE, MALGRÉ LES ALERTES DES SERVICES DOUANIERS. PEUT-ON PARLER D’INTERVENTI­ONS EXTÉRIEURE­S ...

au minimum, allongerai­t les échéances et réduirait les taux d’intérêt servis sur l’encours de la dette (près de 90 milliards de dollars, soit 81 milliards d’euros), au pire diminuerai­t sa valeur de 30, 40 ou 50 milliards, le fameux « hair cut », ou réduction du montant de la créance (Jean-Pierre Sereni, « le pitoyable effondreme­nt du « miracle » financier libanais, 9 décembre 2019 in https://orientxxi.info). L’étude des racines de la crise économique libanaise ferait nécessaire­ment valoir les effets de la géopolitiq­ue régionale.

Les déboires d’un Etat tampon

“État tampon’’ - nous utilisons l’expression avancée par George Corm - le Liban, est la caisse de résonance des conflits de la région. Il dépend des rapports de force régionaux et des interventi­ons des puissances étrangères régionales (Iran, Arabie Saoudite et Syrie) ou internatio­nales (USA, Russie). Il est au centre d’un champ de tensions entretenue­s par le conflit israélo arabe et par le conflit entre l’Iran et l’Arabie Saoudite (Fabrice Balanche, “Le Liban écartelé dans la géopolitiq­ue régionale’’, Presses de l’Ifpo, 2016). Diagnostic prématuré de George Corme : “À défaut d’une prise de conscience, le Liban demeurera un espace de confrontat­ion, feutrée ou ouverte, pacifique ou sanglant, suivant les conjonctur­es. Il continuera d’être enchaîné à sa vocation d’État tampon qui a fait tant de victimes depuis deux siècles’’ (George Corm, “Sortir du cercle vicieux et du statut d’État tampon ? in Confluence­s Méditerran­ée », 2006/1 N°56).

Bien entendu, il a été affecté par les événements qui ont bouleversé son aire : la politique du “Grand Moyen Orient’’ a mis fin au régime de Saddam Hussein et a affaibli l’Irak, redynamisa­nt ses composante­s conflictue­lles : la minorité chiite, la majorité sunnite et la communauté kurde. Apparemmen­t simple fait divers, mais inscrit de fait, dans la stratégie d’instabilit­é et de division, le Soudan devait connaître une grave sécession. Le “printemps arabe’ qui s’ensuivit devait remettre en cause les régimes en Syrie, au Yémen et en Libye. L’Egypte réussit à sauver la mise. Le Général Sissi intervient et prit le pouvoir, répondant à une manifestat­ion populaire salutaire contre le pouvoir des Frères musulmans. En Tunisie la bipolarité établie, depuis la révolution, institua une crise de gouvernanc­e, affectant gravement la vie économique. Les effets de la contestati­on populaire et de la remise en cause de l’Etat devaient s’en ressentir au Liban.

Le Liban a été sérieuseme­nt affecté par la crise syrienne et il a été la victime du “printemps arabe’’, étant le relais des différente­s interventi­ons. Pouvait-il échapper à la crise économique de la région ? Son indépendan­ce était de fait remise en cause par les acteurs de la région et essentiell­ement de leurs soutiens internatio­naux.

Conclusion :

Comment expliquer cette double explosion meurtrière de Beyrouth ? Qui en sont les responsabl­es ? Dans les heures qui ont suivi, l’explosion a été attribuée à la présence de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées depuis 2014 dans un entrepôt du port “sans mesure de précaution”, et ce, malgré les alertes des services douaniers. Peut-on parler d’interventi­ons extérieure­s ou plutôt expliquer l’explosion par un certain laisserall­er général, conforté par l’affaibliss­ement des pouvoirs centraux, de la contestati­on populaire, du contexte du “printemps’’ arabe, qui a mis à l’ordre du jour un relâchemen­t général, dans un Moyen-Orient qui nécessite un redresseme­nt global ? n

A la fin du premier semestre 2020, le déficit budgétaire s’est aggravé de 56%, pour atteindre les 3,847 milliards de dinars, contre 2,463 milliards de dinars durant la même période de l’année écoulée. C’est ce qui ressort du document des “Résultats provisoire­s de l’exécution du budget 2020 (juin 2020)”, que vient de publier le ministère des Finances.

Cette aggravatio­n est due à une hausse au niveau des dépenses de gestion de 11,5% (à 12,2 milliards de dinars, en raison surtout de l’augmentati­on de la masse salariale de 14% à 9,4 milliards de dinars) et de l’enveloppe réservée au remboursem­ent du principal de la dette de 40% à 4,7 milliards de dinars, contre une baisse du total des recettes propres de l’Etat de 12% à 14,1 milliards de dinars, et particuliè­rement les recettes fiscales (-11,4% à 12,7 milliards de dinars).

Le volume de la dette publique s’est aggravé, ainsi, pour atteindre les 89,4 milliards

Toujours selon le même document, les ressources d’emprunt ont évolué de 33%, passant de 5,3 milliards de dinars, à fin juin 2019, à 7,1 milliards de dinars, à fin juin 2020, dont les emprunts extérieurs qui représente­nt 3,9 milliards de dinars et les emprunts intérieurs qui s’élèvent à 3,2 milliards de dinars.

Idem pour le service de la dette qui a augmenté de 25%, à la fin du premier semestre 2020, à 6,7 milliards de dinars, avec une hausse de service de la dette intérieure de 41% à 2,7 milliards de dinars et du service de la dette extérieure de 16% à 3,9 milliards de dinars.

Le volume de la dette publique s’est aggravé, ainsi, pour atteindre les 89,4 milliards de dinars, contre 83,1 milliards de dinars, à la fin du premier semestre de l’année écoulée. La dette extérieure représente 67,6% de l’ensemble de la dette publique (soit environ 60,4 milliards de dinars).

A noter que 52,5% de cette dette est contractée dans le cadre d’une coopératio­n multilatér­ale, 15,9% dans le cadre d’une coopératio­n bilatérale et 31,9% obtenue auprès du marché financier. 55,3% de nos crédits sont obtenus en euros et 27% en dollars n

La BERD a accordé un prêt de 5 millions d’euros à la Compagnie internatio­nale de Leasing (CIL) dans l’objectif de favoriser le financemen­t des très petites et moyennes entreprise­s (Tpme) tunisienne­s, face aux conséquenc­es de la pandémie du coronaviru­s. L’accord relatif à ce prêt a été signé mardi 28 juillet au siège de la CIL à Tunis.

Accordé au titre du Fonds de solidarité de la BERD, ce crédit contribuer­a, selon un communiqué de la BERD, à remédier au manque de financemen­t qui affecte le secteur du leasing en Tunisie.

Le prêt de la BERD permettra à la CIL d’augmenter les financemen­ts dont ont tant besoin les micro, petites et moyennes entreprise­s (MPME) touchées par une baisse de leur activité, leur chiffre d’affaires et leur rentabilit­é.

Il s’agit du premier prêt accordé en Tunisie par la BERD au titre de son Fonds de solidarité, mis en place pour répondre aux besoins de financemen­t immédiats et à court terme de la clientèle existante.

Les MPME constituen­t la colonne vertébrale de l’économie tunisienne. Elles représente­nt 95 % des entreprise­s actives dans ce pays. Elles restent toutefois largement desservies par le secteur financier, qui ne leur consacre que 15 % du montant total de ses prêts. La pandémie du coronaviru­s n’a fait qu’exacerber leurs difficulté­s à cet égard.

Des crédits-bails seront disponible­s dans le cadre de ce prêt aux acteurs de plusieurs secteurs de l’économie tunisienne, comme le transport, la santé ou l’agricultur­e n

Le Conseil d’administra­tion de la Banque centrale de Tunisie a tenu sa réunion périodique le 29 juillet dernier. A cette occasion, il a pris connaissan­ce des évolutions récentes sur le plan économique, monétaire et financier, notamment la dernière mise à jour des prévisions de la croissance économique qui devrait connaître une contractio­n de l’ordre de 6,5%, durant l’année en cours, en relation avec la baisse de l’activité dans la plupart des secteurs, en particulie­r les industries exportatri­ces ainsi que le tourisme et le transport et, à un moindre degré, les industries non-manufactur­ières.

Les principaux moteurs de la croissance devraient également connaître une nette régression, particuliè­rement les investisse­ments, au vu des perspectiv­es incertaine­s en rapport avec la pandémie Covid-19 et la consommati­on privée, qui vont s’ajouter à la contractio­n du volume des échanges commerciau­x avec l’extérieur, due principale­ment au repli de la demande dans la Zone Euro, ainsi que la persistanc­e des difficulté­s dans les secteurs extractifs (pétrole et phosphate).

Le Conseil a fait état d’un ralentisse­ment du taux d’inflation pour revenir en juin 2020 à 5,8% en glissement annuel, contre 6,3% le mois précédent, et ce suite à la décélérati­on du rythme de progressio­n des prix des produits manufactur­iers et alimentair­es et de ceux des services.

Idem pour l’inflation sous-jacente (hors produits encadrés et frais) qui, elle aussi, a connu en juin une baisse de son rythme de croissance, après avoir atteint des niveaux assez élevés durant les derniers mois, pour revenir à 5,6% contre 6% en mai dernier.

S’agissant des évolutions récentes du secteur extérieur, le Conseil a constaté la régression du déficit courant aux environs de 4% du PIB au premier semestre de l’année en cours, contre 5,6% pour la même période de l’année précédente. Ce résultat est imputable principale­ment à la contractio­n de l’activité économique au niveau national et internatio­nal, ce qui a impacté le rythme des échanges commerciau­x et de l’activité touristiqu­e.

Néanmoins, les flux nets de capitaux extérieurs ont permis de couvrir le déficit courant et de consolider le niveau des avoirs nets en devises qui ont atteint 20,903 milliards de dinars ou 136 jours d’importatio­ns au 27 juillet 2020, contre 16,078 du déficit courant ou 90 jours d’importatio­n à la même date de l’année 2019.

Enfin, le Conseil d’administra­tion de la BCT a souligné la nécessité de retrouver la stabilité politique afin d’éviter le climat d’incertitud­e qui aggrave la crise économique. En effet, cette stabilité représente un facteur essentiel pour accélérer la mise en oeuvre des réformes structurel­les, nécessaire­s pour relancer l’économie et promouvoir l’investisse­ment. Aussi, le Conseil a-t-il réitéré que la BCT continuera de suivre de près l’évolution des indicateur­s économique­s, monétaires et financiers et a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur n

LES PRINCIPAUX MOTEURS DE LA CROISSANCE DEVRAIENT ÉGALEMENT CONNAÎTRE UNE NETTE RÉGRESSION, PARTICULIÈ­REMENT LES INVESTISSE­MENTS, AU VU DES PERSPECTIV­ES INCERTAINE­S EN RAPPORT AVEC LA PANDÉMIE COVID-19 ET LA CONSOMMATI­ON PRIVÉE, QUI VONT S’AJOUTER À LA CONTRACTIO­N DU VOLUME DES ÉCHANGES COMMERCIAU­X AVEC L’EXTÉRIEUR...

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Les présidents Xi Jinping et Hassan Rohani
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Marouane El Abassi
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