L'Economiste Maghrébin

Kaïs Saied, homme habité, homme pressé, ou les deux à la fois ?

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Panique dans les rangs des partis et peur bleue chez les députés. Après l’abracadabr­ant épisode Elyès Fakhfakh, le Président de la République aurait-il enfin trouvé en Hichem Mechichi l’homme de la situation ? Pressé le Président de la République, même si au vu de l’état déplorable dans lequel se trouve le pays, il aurait souhaité au fond de lui-même qu’on voie en lui l’homme providenti­el… Ne jamais faire le deuil de ce qui vous tient à coeur. Il semble que le Président Saied ait décidé de faire sienne cette sage maxime. La preuve, après avoir eu le pays proche, il va falloir compter avec le président proche. Les

Tunisiens ont bien essayé feu Béji Caïd Essebsi qui les a quittés il y a tout juste un an. Ils en gardent un souvenir vivace mais mitigé à certains endroits, et on les comprend. Coup de tonnerre à Carthage : désormais attentifs à tout ce que dit et fait le Président de la République, les Tunisiens.

Qui l’eût cru ! Scrutées, analysées, les décisions que prend le Chef de l’Etat. Fin limier le président ? Les Tunisiens n’en reviennent pas eux qui, il n’y a pas si longtemps, tournaient en dérision tous les faits et gestes présidenti­els ! L’arroseur arrosé, je suis sûr que Rached Ghannouchi a bien cru qu’il était assez fort pour narguer tout son monde. Erreur. Il aura suffi qu’à Carthage, on se rebiffe… Cela dit, l’Etat omnipotent, respecté et craint à la fois aura vécu fort de ses institutio­ns solides quoi qu’on dise. Aux sources de l’Etat providenti­el, mais juste ce qu’il faut. Un homme fort ? Un exercice du pouvoir que les Tunisiens ont largement expériment­é pendant vingt-trois ans. Un homme d’Etat visionnair­e doublé d’une figure paternelle à la Bourguiba ? Les Tunisiens en rêvent encore. La raison ? Vous la trouverez dans la piètre qualité de ceux qui gouvernent le pays depuis dix ans et dans le niveau élevé de la corruption qui n’épargne aucun secteur… Lire le communiqué de l’ARP à l’occasion de la célébratio­n de la fête de la République et s’indigner. Quand l’effaceur nahdhaoui s’amuse à gommer un pan entier de l’histoire de ce pays. Le contraire aurait sans doute surpris. Faire l’impasse sur Bourguiba sans se gêner. J’aimerais bien poser une question au Président de la République : à quelle école, avez-vous été monsieur le président ? Incarner le président idéal qui s’identifie entièremen­t aux besoins de son peuple, quitte à lui parler en arabe classique. On laissera le soin aux linguistes de débattre de la justesse des mots…

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