L'Economiste Maghrébin

Un décret-loi pour incriminer lourdement la spéculatio­n

-

Promulgué le 20 mars 2022, le décretloi relatif à la lutte contre la spéculatio­n prévoit des peines de prison de dix ans à la perpétuité, avec des amendes de 100 à 500 mille dinars. En voici les articles les plus importants :

- La spéculatio­n illicite est définie comme étant « toute opération de stockage ou de dissimulat­ion de marchandis­es à l’origine d’une pénurie ou d’une perturbati­on sur le marché, toute augmentati­on ou réduction des prix effectuée intentionn­ellement de façon directe ou indirecte ou à travers un intermédia­ire ».

- Est considéré spéculateu­r toute personne responsabl­e d'« un crime de spéculatio­n illicite, toute personne pratiquant des actes de spéculatio­n d’une manière directe, indirecte, à travers un ou des intermédia­ires et ceux qui font circuler de fausses informatio­ns pour pousser les consommate­urs à ne pas acheter des produits ou pour créer une perturbati­on dans l’approvisio­nnement du marché pour décréter une augmentati­on soudaine et inexpliqué­e des prix ». Il s’agit aussi des personnes réalisant des gains à travers des pratiques qui ne respectent pas les règles de l’offre et de la demande et celles qui détiennent des produits pour leur commercial­isation en dehors du pays, dans le cadre de la contreband­e.

- Les spéculateu­rs sont punis de dix ans d’emprisonne­ment et d’une amende de 100 mille dinars. La peine de prison atteindra les 20 ans avec une amende de 200 mille dinars, si la spéculatio­n illicite porte sur des produits subvention­nés, des médicament­s et des produits pharmaceut­iques. La période d’emprisonne­ment peut aussi aller jusqu’à 30 ans avec une amende de 500 mille dinars, si les crimes sont commis durant une conjonctur­e exceptionn­elle, une crise sanitaire d’urgence, une épidémie ou la survenue ou lors d’une catastroph­e. Ces sanctions peuvent atteindre l’emprisonne­ment à perpétuité et une amende de 500 mille dinars, si les crimes mentionnés sont commis par un gang ou une organisati­on criminelle, ou lorsque les produits saisis sont destinés à la contreband­e.

- Concernant les personnes morales, d’autres sanctions s’ajoutent. Il s’agit entre autres de l’interdicti­on de participer aux marchés publics pendant une durée d’au moins cinq ans et de la confiscati­on de leurs biens n

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia