Le Maghreb à l’aune d’un nouvel ordre mondial
Les spécialistes le disent : la guerre d’Ukraine a ouvert la voie à un nouvel ordre mondial. Le Maghreb se doit de s’y préparer et d'en tirer profit.
L’ idée - ou plutôt le constat - a fait, à l’occasion de la guerre d’Ukraine, son petit bonhomme de chemin : un ordre nouveau est en train de se dessiner au niveau mondial. Les experts attestent que les faits ne cessent de le prouver, avec des conséquences sur toutes les régions. Evidemment, le Maghreb ne sera pas exclu de cette vision planétaire.
Deux grandes orientations ne peuvent échapper à quiconque souhaite analyser la place du Maghreb dans cet ordre nouveau en construction.
D’abord, les relations - nouvelles - qui ne manqueront pas de se mettre en place et que se doivent d’établir les cinq pays du Maghreb avec les puissances, toutes du reste intéressées à négocier des deals de tous genres (politique, économique, culturel…) avec des pays situés à des carrefours stratégiques. notamment à proximité de l'Europe, souvent des points de passage obligé vers un continent africain que l’on dit être déjà un réservoir de richesses et de futurs taux de croissance. Russie, Chine, mais aussi Inde, Turquie et Iran seraient, à ce propos, des puissances dont il faudra savoir tirer parti. Les Etats-Unis et l’Europe ne peuvent du jour au lendemain disparaitre des radars du Maghreb, mais ils ne peuvent désormais être les seuls sur lesquels il faudra compter.
Les transformations à venir, on le comprend, ne viendront pas tout de suite et donc pas dans les jours qui suivront la fin du conflit russo-ukrainien. Il faudra sans doute déjà s’y préparer : les Etats-Unis et l’Europe ont montré des signes d’essoufflement et ne peuvent gérer à eux seuls les mutations qui nous attendent.
« Cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse »
Impossible de ne pas imaginer que ces derniers ne vont pas lâcher du lest de sitôt face à l’avènement d’un monde multipolaire. Et on ne pourrait s’interdire aussi de penser que les nouvelles puissances montantes n’useraient pas de pressions pour prendre la place qu’elles pensent mériter au sein des instances internationales. A commencer par l’Organisation des Nations Unies (ONU), créée après la Seconde Guerre mondiale.
D’où l’intérêt pour les diplomaties maghrébines de revoir leur copie et les doctrines qui ont longtemps prévalu, les obligeant souvent jusqu’ici à adopter des attitudes et des comportements bien rodés. Il s’agit bel et bien de bien surfer sur les divergences et les conflits, à l’occasion de cette guerre d’Ukraine.
Du côté du Maghreb, l’aspect économique est celui auquel il faudra beaucoup s’intéresser. Il s’agira de savoir si le dollar ou encore l’euro seraient les monnaies fortes de ce nouvel ordre mondial. Pourquoi le rouble russe, le yuan chinois ou encore la roupie indienne ne viendraient-ils pas prendre place dans des accords comme celui de Bretton Woods ? Qui a peut-être fait son temps.
Autre aspect auquel il faudra beaucoup réfléchir : et si le Maghreb viendrait constituer un centre énergétique mondial ? La crise du pétrole et du gaz naturel n’impose-t-elle pas aux Maghrébins d’aller voir du côté des énergies renouvelables ? L’abondance du soleil n’ouvrirait-elle pas la voie à cet hydrogène que l’on dit être l’énergie de demain ?
Rien n’interdit de rêver. Souvenons-nous de cette phrase du leader Nelson Mandela : « Cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse » n