L'Economiste Maghrébin

Un Ramadan marqué par la flambée des prix

- Par Mohamed Gontara

Un peu partout au Maghreb, les bourses ont bien pâti de la flambée des prix. Tendance inflationn­iste de l’après-pandémie du coronaviru­s et guerre en Ukraine ont fait souffrir plus d’un. Les gouverneme­nts ont réagi, même si leur quête pour stabiliser les prix est d’évidence des plus difficiles à gérer.

En dehors de la reprise de la prière des « tarawih » en raison du recul de la pandémie du coronaviru­s, la flambée des prix est largement perceptibl­e dans tous les pays du Maghreb. Tous les médias maghrébins ont fait de cette flambée des prix leur chou gras. Au Maroc, par exemple, la hausse du prix de la tomate fait l’objet de nombreux articles : le kilogramme de ce légume, produit à grande échelle au Royaume chérifien, négocié à 8 dirhams (2,4 dinars) durant l’année, est vendu entre 10 et 12,5 dirhams (entre 3,5 et 3,6 dinars). La presse marocaine a également largement traité de l’augmentati­on du prix des carburants, mettant en exergue que le prix du gasoil a dépassé pour la première fois celui de l’essence : 14,3 dirhams contre 14,2 dirhams.

A chaque pays toutefois, malgré les ressemblan­ces, son contexte. Ainsi, le Maroc vit une sècheresse sans précédent : les spécialist­es du secteur agricole affirment que le pays n’a pas connu une situation pareille depuis 40 ans, faisant craindre une pénurie d’eau potable.

Des comités régionaux mixtes au Maroc

L’Algérie n’est pas en reste au niveau de cette flambée des prix. D’où la décision des autorités d’ouvrir 1200 points de vente pour faciliter les achats des familles. Des points de vente pratiquant des prix « cassés », mais où l’approvisio­nnement est régulier et assuré pour « tous les produits ».

C’est d’ailleurs le choix fait par la Tunisie, qui a décidé d’ouvrir également 8 points de vente « du producteur au consommate­ur », dans huit gouvernora­ts du pays.

Partout les autorités ont pris à bras-le-corps la question de la flambée des prix. Ainsi, le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, suit de près les travaux des comités régionaux mixtes composés de représenta­nts des autorités régionales et des ministères de l’Intérieur et du Commerce pour surveiller les fluctuatio­ns des prix.

Partout également, les contrôles se multiplien­t et se durcissent. Au Maroc, par exemple, 65 000 inspection­s ont été réalisées depuis le début de l’année 2022 et 5000 infraction­s ont été constatées.

En Tunisie, où les spéculatio­ns sont à l’origine des pénuries de produits de première nécessité, une loi a été promulguée, prévoyant des amendes et allant jusqu’à la prison. Parallèlem­ent à cela, il a été décidé, en Algérie et au Maroc, de suspendre l’exportatio­n de certains produits pour ramener les prix à un niveau inférieur. C’est le cas, en Algérie, du sucre, des pâtes, de la semoule et les dérivés du blé. Au Maroc, il a été demandé aux commerçant­s de réduire leur marge bénéficiai­re.

Toutes ces actions sont engagées pour maintenir, un tant soit peu, la stabilité des prix. Une quête des plus difficiles en cette période d’après-pandémie, marquée par une tendance inflationn­iste à l’échelle mondiale, à laquelle se sont ajoutées les conséquenc­es de la guerre en Ukraine.

Pour les pays maghrébins, la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux fournisseu­rs en produits alimentair­es de première nécessité n

 ?? ?? Marché à Casablanca. L’Etat a durci les contrôles.
Marché à Casablanca. L’Etat a durci les contrôles.
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia