Quand Marine Le Pen promet de rendre la vie dure aux Maghrébins Drôle de promesse de la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen, d’établir des « relations apaisées avec l’Algérie », dont la France « ne dépend pas ». Il s’agit de « conditionner tout nouv
L’histoire retiendra peut-être un jour que la candidate du Rassemblement National (RN), Marine Le Pen, a perdu l’élection présidentielle le jour où elle a commis la bourde qui consiste à déclarer que « Bourguiba a interdit le voile en Algérie ». Une déclaration faite deux jours après le premier tour de la présidentielle (12 avril 2022) et qui a été largement moquée. Parce que le premier président de la République tunisienne ne l’a pas interdit dans l’espace public, comme elle le prétendait, et que cela n’a rien à voir avec l’Algérie. Ainsi, le Maghreb s’est invité officiellement dans la présidentielle française. Ce Maghreb dont il a été question dans la campagne pour le premier tour depuis des mois, avec la thématique de la migration tenue par nombre de candidats, dont la bien gaullienne Valérie Pécresse, qui a obtenu à peine 5% des voix, avec son « grand remplacement », une théorie qui évoque, comme son nom l’indique, le remplacement de la population française judéo-chrétienne par une population arabe et musulmane.
Le 13 avril 2022, Marine Le Pen a eu l’occasion d’évoquer sa politique maghrébine, si elle venait à accéder à la magistrature suprême, et ce, dans le cadre de sa « vison de la France dans le monde ». Une évocation qui a dévoilé, malgré les quelques phrases qui semblaient loin d’être agressives, l’étendue de son programme raciste et xénophobe qui toucherait les étrangers. Dont « le conditionnement de tout nouvel octroi de visa au profit de ressortissants algériens, toute autorisation de transferts de fonds, toute acquisition de propriété en France par un dignitaire, à plusieurs éléments incluant une mise en oeuvre effective de la réadmission par les autorités consulaires algériennes en France ». Il s’agit, on l’aura compris, de l’expulsion de ressortissants maghrébins de France.
La France « n’est pas dépendante économiquement de l’Algérie »
C’est sans doute une mesure qui va dans la direction de la présidente du RN, qui a insisté sur le fait que la France « n’est pas dépendante économiquement de l’Algérie et du gaz algérien ».
Par ailleurs, de nombreux médias français ont, à l’occasion de la présentation de sa « vison » de « la France dans le monde », mis en exergue une volonté de pratiquer une « préférence nationale » tous azimuts, qui permettrait d’aller jusqu’à toucher aux droits des étrangers régulièrement installés en France. On prête à Madame Le Pen l’intention de ne pas accorder le droit de travail même aux binationaux, c’est-à-dire des Français qui ont une autre nationalité, des Maghrébins pour l’essentiel. Quelque 3,3 millions d’âmes, selon certaines estimations.
Mais tout le monde sait que si Marine Le Pen accédait au pouvoir un jour, elle serait confrontée à tellement d’adversité qu’elle ne pourrait pas accomplir son programme. Elle a contre elle des lois et des conventions nationales et internationales et le refus de nombreux milieux, dont celui des affaires, qui savent que les relations « apaisées » que la France doit entretenir avec le Maghreb sont d’une tout autre nature. C’est tout le contraire de ce qu’elle veut ! n