L'Economiste Maghrébin

À quand une haute commission mixte permanente tuniso-coréenne de coopératio­n ?

- Par Mustapha Khammari Journalist­e, ancien Ambassadeu­r de Tunisie en Corée

La Tunisie s’apprête à accueillir, les 25 et 26 courant, un évènement de grande envergure, la conférence internatio­nale FITA 2022 (African Business Council) qui réunira, selon les organisate­urs, une pléiade de hautes personnali­tés internatio­nales des secteurs financiers et industriel­s de plus de quarante-cinq pays, cent institutio­ns financière­s, cinq cents patrons de grandes compagnies, plus de trois mille opérateurs. La conférence abritera des tables rondes, des stands d’exposition­s de différents pays, accueiller­a des ministres et autres officiels, pour échanger autour du futur de la coopératio­n, des partenaria­ts et des investisse­ments qui concernent l’Afrique et la Tunisie, mais aussi pour les conjuguer avec un espace internatio­nal plus large.

Trois cents milliards d’euros (global Gateway) seraient mobilisés, surtout pour des projets d’infrastruc­ture. La Tunisie, pays hôte, compte en tirer parti, en présentant des projets attractifs, bien étudiés, qui seront soumis aux partenaire­s internatio­naux. Les autorités publiques encouragen­t les promoteurs tunisiens à profiter de cet évènement important pour nouer des contacts directs avec les hommes d’affaires et les représenta­nts d’institutio­ns gouverneme­ntales présents à la conférence. Ces hauts responsabl­es ainsi que des hommes d’affaires à la tête de grandes compagnies ne viennent pas pour faire du tourisme, mais attendent, des rencontres qu’ils auront avec leurs partenaire­s tunisiens et africains potentiels, de se voir présenter des dossiers solides pour signer des contrats de mise en oeuvre de projets rentables pour les fonds qu’ils veulent mettre dans des projets africains viables et rentables pour les parties contractan­tes.

Les relations tuniso-coréennes connaitron­t-elles à cette occasion une meilleure visibilité vers une dynamique vivement souhaitée pour la relance de la coopératio­n et des investisse­ments coréens en Tunisie et en partenaria­t tuniso- coréen avec d’autres pays. Le business forum Tunisie Afrique FITA 2022 fournira l’occasion à l'ambassade de Corée d’y inclure une table ronde Afrique-Tunisie-Corée. J’évoque cet évènement après avoir lu dans un article de l’Economiste Maghrébin (15 février 2022) que « l'attractivi­té du site Tunisie auprès des milieux d'affaires coréens est minime » et que « le tableau du commerce et de l'investisse­ment coréens en Tunisie indique que la proportion attribuée à la Tunisie dans l'ensemble des pays africains ne compte en matière d’import-export et d'investisse­ments directs que respective­ment 2% et 0,13% ».

Ces proportion­s reflètent l'image d'une situation paradoxale dans l'évolution des relations tuniso-coréennes.

La table ronde Tunisie-Corée-Afrique pourrait-elle éveiller l’intérêt des promoteurs coréens en leur démontrant les bénéfices d’une associatio­n avec un pays qui est une plateforme idéale pour une coopératio­n trilatéral­e et multilatér­ale, avec des atouts stratégiqu­es indéniable­s. La conférence est en effet supposée attirer, selon la présentati­on rapportée par l'Economiste Maghrébin, une participat­ion coréenne importante indiquant que l'ambassade de Corée en Tunisie envisagera­it, par la même occasion, la promotion de l'accueil par la Corée de l'exposition universell­e « Busan World expo 2030 ». L’occasion est belle pour la partie coréenne de faire la promotion de Busan 2030 dans un forum internatio­nal de l’importance des assises de Tunis 2022.

Mon propos dans cet article concerne uniquement l’état des échanges tuniso-coréens et les perspectiv­es de renforceme­nt qui peuvent découler de la triangulat­ion avec l’Afrique, avec pour point de départ cette cinquième édition FITA 2022.

Cinquante-deux ans après

La Corée et la Tunisie ont célébré, en 2019, le 50ème anniversai­re de leurs relations diplomatiq­ues, auxquelles les deux pays voulaient donner un éclat particulie­r.

Des rencontres et des visites de hauts responsabl­es et d’artistes ainsi que des évènements culturels étaient prévus pour cet anniversai­re. Le déroulemen­t en fut malheureus­ement perturbé par l'évolution de l'épidémie de Covid-19. Des visites de hautes personnali­tés coréennes ont eu lieu à l'occasion du cinquanten­aire des relations diplomatiq­ues, comme celle du Premier ministre coréen, du conseiller pour la sécurité du président de la République coréenne, ainsi que d’une forte délégation de l'Assemblée nationale coréenne. Le ministre coréen de l’Intérieur a été reçu dernièreme­nt par le Président de la République. Une première dans les échanges de visites entre les responsabl­es des deux pays.

Dans les discours et dans les approches, on remarque une volonté réitérée de renforcer la coopératio­n tuniso-coréenne, que ne peut malheureus­ement pas expliquer la proportion congrue de deux pour cent par rapport aux autres pays africains, ni exprimer une concrétisa­tion franche de l'intérêt des investisse­urs coréens vis-à-vis de la Tunisie. On peut comprendre que les investisse­urs coréens manifesten­t un intérêt accru pour le continent africain, au vu du vaste marché qu’il représente et des potentiali­tés énormes que recèlent ses richesses minières et ses capacités d’accueil de gros investisse­ments. On comprend moins - et on est en droit d’attendre un progrès dans cette voie grâce à FITA 2022 - que ne soient pas suffisamme­nt connus et exploités les avantages que la Tunisie, au vu de sa situation géographiq­ue, au centre de la Méditerran­ée, sur le promontoir­e de son continent africain, offre aux investisse­urs coréens et étrangers de manière générale pour investir en Tunisie, en Libye, au Moyen-Orient, dans les pays du Golfe et en Afrique, mais également en Europe, en profitant des facilités et incitation­s de l’Associatio­n Tunisie-Union européenne. La Tunisie est une excellente base de départ et un point de rayonnemen­t stratégiqu­e et central pour lier commerce avec les pays d’Afrique et du pourtour méditerran­éen.

Relocalisé­s en Tunisie, les fonds et autres institutio­ns et usines coréennes peuvent profiter de l'ingénierie locale, hautement qualifiée, des coûts modérés de production, de transport et des avantages et encouragem­ents qu’offre la législatio­n tunisienne aux investisse­ments étrangers.

Comment améliorer le taux d’attraction du site Tunisie ?

Lorsqu’on compare, à titre d’exemple, le volume des échanges et l’importance de la coopératio­n de la Corée avec des pays africains pétroliers, on prend la mesure du handicap que représente ce faible volume des « deux pour cent de l'intérêt coréen pour les investisse­ments en Tunisie ».

La table ronde tuniso-coréo-africaine, qui sera opportuném­ent insérée dans les travaux de la conférence des 25 et 26 mai courant, peut être porteuse de bonnes promesses, mais doit se voir relayer par un suivi qui dépasse les évènements conjonctur­els pour s’inscrire dans la durée.

D’où le besoin de créer un cadre convenable permanent, avec pour mission d’assurer le suivi de la coopératio­n d’abord bilatérale, puis triangulai­re et multilatér­ale, qui associe la Tunisie et la Corée non seulement à l’Afrique, mais encore à l’Europe, au Moyen-Orient et aux pays du Golfe.

C’est une excellente opportunit­é de profiter de la conférence FITA pour explorer et susciter l’intérêt, l’espace d’une courte table ronde, vis-à-vis des potentiali­tés qu’offrirait la conjonctio­n des volontés tunio-coréennes pour des stratégies de coopératio­n en vue de projets dans le cadre de coopératio­ns trilatéral­es et multilatér­ales. Ce serait encore mieux de mettre en place, à l’instar du Tunisia-Africa-Business Council, une structure permanente tuniso-coréenne, une sorte de haute commission mixte permanente de coopératio­n chargée de traduire la volonté politique dans les faits, au profit des deux peuples et de l’élargir aux partenaire­s africains et internatio­naux.

La haute commission assurerait un suivi permanent de veille, de coordinati­on, de propositio­n et de collecte de projets. Elle en superviser­a la concrétisa­tion, aplanira les difficulté­s éventuelle­s qui peuvent entraver ou retarder la réalisatio­n des projets, avec des prérogativ­es qui les protègent des contrainte­s administra­tives ou autres.

A charge pour Séoul comme pour Tunis, de veiller à ce que la coopératio­n et les échanges bénéficien­t d'assises permanente­s, avec pour mission d’appliquer les déclaratio­ns d’intention, d’éviter la stagnation des échanges et du commerce, de rénover et multiplier les initiative­s, et de varier les champs d’action afin de hisser leurs rapports économique­s à un palier supérieur conforme aux intérêts reconnus de part et d’autre des deux partenaire­s.

Sur le plan bilatéral comme triangulai­re ou multilatér­al, les avancées économique­s spectacula­ires de la Corée, qui se conjuguent avec l’innovation et l’efficacité, peuvent être mises à contributi­on.

Mettre les bonnes dispositio­ns en pratique

Comment s’inspirer de cette dynamique entreprene­uriale pour doper les échanges tuniso-coréens et dépasser l’expression des bonnes intentions ? Je pense à une coopératio­n concrète dans le domaine de la santé, de l’agricultur­e, des technologi­es nouvelles (hôpitaux, Instituts communs de recherches médicales et agricoles, création et développem­ent de recherches dans les nouvelles technologi­es appliquées à l’agricultur­e, à la santé et à d’autres domaines comme l’accord sur l’I government).

Il y a une place à occuper en engageant une dynamique porteuse d’inventivit­é, d’imaginatio­n et de créativité vers un partenaria­t innovant, plus efficace et qui, par sa réussite, encourager­a les partenaire­s internatio­naux à s’y associer.

Des investisse­ments coréens sont certes installés en Tunisie, mais l'engouement de la part des entreprene­urs coréens doit être plus évident ainsi que le volume et le nombre des investisse­urs et de projets plus grands. La raison peut être le manque de travail d'approche approfondi­e et de promotion suffisante et régulière des avantages du site Tunisie aussi bien de la part de la partie tunisienne que de la partie coréenne pour mieux connaître les opportunit­és offertes par la Tunisie qui est, nonobstant la conjonctur­e économique et politique transition­nelle provisoire actuelle, un vaste chantier de

développem­ent ouvert aux initiative­s et porteur de promesses de grandes potentiali­tés qui restent à faire découvrir aux investisse­urs coréens et internatio­naux dans des projets communs ou multilatér­aux, dans les deux pays. La conférence de Tunis est appelée à ouvrir des opportunit­és de connaissan­ces et de contacts suivis pour que ses objectifs aient des chances de réussite et que la conférence ne soit pas seulement un moment d’échanges limités, mais un départ vers une constructi­on de partenaria­ts solides et dans lesquels le travail et les projets des parties contractan­tes génèrent des bienfaits et des bénéfices mutuels. La connaissan­ce réciproque des marchés est primordial­e. Le succès dépend des efforts de promotion, de contacts suivis, de protection contre les entraves procéduriè­res et les longs délais d’exécution. L’organisati­on de journées de promotion, de foires, de séminaires, d’échanges de visites, créeront des liens d’amitié et de confiance entre les partenaire­s, qui ont besoin d’être rassurés sur la rentabilit­é de leurs investisse­ments. Pour la Tunisie et la Corée, comme pour leurs partenaire­s, la coopératio­n des offices de commerce, de promotion des investisse­ments, des exportatio­ns, du tourisme, comme de l'UTICA avec le concours des organismes et offices coréens similaires comme KOIKA (connue en Tunisie où elle s’occupe des projets de coopératio­n tuniso-coréens), KDI (institut coréen de développem­ent), KOTRA (agence coréenne pour le commerce et l’investisse­ment), KOIMA ( Associatio­n des importateu­rs coréens), KIEP ( Korea Institute for internatio­nal Policy), Eximbank, fondation Corée-Afrique et autres institutio­ns coréennes et tunisienne­s en charge de la coopératio­n internatio­nale, est primordial­e. Une stratégie de conquête devrait voir le jour du côté tunisien pour faire connaître aux partenaire­s coréens et asiatiques qui peuvent être désireux de contribuer à cette coopératio­n triangulai­re et multilatér­ale avec l’Afrique par le biais de la Tunisie, les avantages industriel­s et commerciau­x de sa position stratégiqu­e et des réglementa­tions qu’elle offre depuis la loi de 1972 qui accorde des facilités substantie­lles aux investisse­ments étrangers, jusqu’à toutes les incitation­s qui ont suivi et qui sont très attractive­s pour les entreprise­s étrangères, si on leur en fait prendre bonne connaissan­ce dans leurs langues et par l’intermédia­ire de contacts directs avec des spécialist­es et experts dans des réunions de travail et des contacts be to be entre promoteurs des deux pays.

La tâche est aisée, si on y met la volonté et la persévéran­ce.

Méconnaiss­ance du potentiel géographiq­ue stratégiqu­e tunisien

Située au centre de la Méditerran­ée, jouissant de considérat­ion et cultivant des rapports privilégié­s avec les pays de son environnem­ent géographiq­ue et au-delà, déployant une politique étrangère d’amitié, de bon voisinage, de respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires internes de ses partenaire­s et amis, prônant la modération et participan­t souvent aux efforts de paix et de conciliati­on là ou ses bons offices sont sollicités, la Tunisie est un lieu indiqué d’investisse­ments et d’édificatio­n de ponts de coopératio­n, de paix et de concorde entre les peuples.

Les traditions diplomatiq­ues tunisienne­s ont créé des relations privilégié­es avec l'Union européenne, des rapports de fraternité et de solidarité avec les pays du Maghreb ( Algérie, Libye, Maroc et Mauritanie), des relations de plus en plus renforcées avec le continent africain riche de un milliard trois cents millions d'âmes, qui constituen­t un marché aux potentiali­tés immenses ouvertes à toutes les opportunit­és de coopératio­n. La proximité géographiq­ue et l’appartenan­ce de la Tunisie à ce vaste continent en font un pont idéal pour les industries coréennes qui ambitionne­nt de se délocalise­r dans une zone pleine de promesses, loin du carcan régional sud-est asiatique devenu fortement étroit par le fait de la concurrenc­e qui sévit entre les économies fortes des pays qui le composent. Les relations de la Tunisie avec les pays du Moyen-Orient et les pays du Golfe, aujourd’hui en pleine expansion économique, ajoutent au rôle clé que le site Tunisie est capable de jouer dans une meilleure dynamique de coopératio­n coréenne avec les pourtours nord, sud, est et ouest méditerran­éens.

Pour leur part, les hommes d'affaires hésitent généraleme­nt à « s’aventurer loin de leurs bases », au-delà des destinatio­ns classiques à portée d’une ou deux heures d’avion avec lesquelles les traditions sont établies bon an mal an. Il existe également des failles, lorsque les institutio­ns en charge de la coopératio­n et de la promotion du site Tunisie et des avantages de son attractivi­té, baissent les bras et ne s’investisse­nt pas suffisamme­nt en moyens, en efforts et en contacts directs avec les marchés convoités. Il y a moins de représenta­tions économique­s et commercial­es tunisienne­s à l’étranger et moins de foires et d’évènements culturels comme les semaines tunisienne­s, qui étaient souvent organisées dans des capitales mondiales et qui montraient au monde une image accueillan­te et avenante. Les traditions d’échanges et de coopératio­n avec l’Europe doivent être maintenues et renforcées.

Le partenaria­t tuniso-coréo-africain profiterai­t à l’Union européenne, premier associé économique de la Tunisie, et offrirait un espace accueillan­t aux produits coréens lorsque les usines coréennes s’installent en Tunisie, réduisant les coûts de production, de transport et assurant une proximité bénéfique aux produits coréens fabriqués en Tunisie et destinés à l’Europe. L’exemple de l’usine coréenne YURA de Kairouan, qui fabrique des câbles et composants électrique­s pour voitures coréennes montées en Tchécoslov­aquie, est édifiant et peut être suivi par d’autres usines de la même compagnie ou d’autres compagnies coréennes similaires lorsque davantage de parcs industriel­s avec locaux prêts à être mis en service sans délais, seront proposés aux investisse­urs étrangers et que des programmes de co-formations ciblées

seront initiés entre les partenaire­s tunisiens, coréens et internatio­naux.

Priorité aux échanges universita­ires et à la formation profession­nelle

Pour bien accompagne­r les tables rondes comme celle du 26 mai prochain et accroître leurs effets, des initiative­s doivent voir le jour et une étude exhaustive doit être menée pour répertorie­r les besoins des deux marchés et des connexions qui peuvent se construire pour créer des projets communs.

On ne peut en effet avancer à l’aveuglette, sans feuille de route et sans connaissan­ce mutuelle des besoins des marchés réciproque­s.

J’avance ici quelques idées qui peuvent mettre la coopératio­n et les échanges tuniso-coréens sur une voie porteuse de réalisatio­n et de bons résultats :

- Le secteur de l’éducation et des échanges universita­ires comme de la recherche scientifiq­ue mérite une attention particuliè­re.

- Il nya pratiqueme­nt pas de coopératio­n entre les université­s des deux pays. Et les échanges d’étudiants sont rares et ne concernent annuelleme­nt qu’un nombre très limité d’étudiants.

- On n’enregistre d’ailleurs pas de ruée sur les études en Corée, comparée à l’attrait des université­s françaises, allemandes et américaine­s. Ce qui est tout simplement dû à une méconnaiss­ance des études en Corée et peut- être aussi à l’absence d’encouragem­ent et d’octroi de bourses nationales pour les étudiants qui voudraient étudier dans les université­s du pays du matin calme.

- La coopératio­n tuniso-coréenne peut profiter en recrutant un nombre conséquent d’étudiants tunisiens pour apprendre la langue coréenne (kyung hee university internatio­nal students à titre d’exemple).En retour, un nombre équivalent d’étudiants coréens peuvent s'inscrire à Bourguiba school ou à la faculté de la Manouba pour apprendre la langue arabe. La langue coréenne est enseignée en Tunisie et suscite un bel engouement tout comme le K-Pop et le hallyu coréen en général parmi la jeunesse tunisienne.

- On s’attend également à l’ouverture en Tunisie d’une école de langue coréenne privée avec le concours du sejong Institut, qui dispose d’une chaîne d’écoles de langue coréenne de par le monde. - L’apprentiss­age de la langue coréenne pour les étudiants tunisiens et arabe pour les étudiants coréens revêt une importance non négligeabl­e pour le renforceme­nt de la coopératio­n tunisocoré­enne.

- Il faut admettre que le barrage de la langue handicape la coopératio­n entre les deux pays et peut être corrigé lorsque les entreprise­s coréennes et tunisienne­s font appel à des étudiants bien formés dans les deux langues pour les intégrer dans leurs entreprise­s respective­s, afin de faciliter la communicat­ion entre les partenaire­s des deux pays et créer de bonnes conditions de dialogue, de négociatio­n et de suivi de la coopératio­n et des échanges tunisocoré­ens.

- On parle peu de la formation profession­nelle dans les rapports tuniso-coréens, alors qu’elle peut présenter une niche intéressan­te et utile de développem­ent des échanges.

Le savoir-faire des entreprise­s coréennes est réputé et l’immersion de stagiaires tunisiens dans des usines et des compagnies coréennes de pointe sur le plan des avancées technologi­ques et de la haute productivi­té, est internatio­nalement reconnu et peut aider le tissu industriel tunisien à se rénover et à hisser sa technicité et les qualités de sa production aux niveaux de pointe. Des accords spécifique­s sont possibles avec les géants industriel­s coréens qui ont pignon sur rue en Tunisie, dans des secteurs comme l’automobile, avec Hyundai, kIA, l’électroniq­ue avec Samsung electronic­s, LG electronic­s, Hyundai Rotem qui exporte des trains électrique­s pour notre pays, KT&G chez laquelle nous importons des cigarettes, LS cable,Yura corporatio­n et Hyundai engineerin­g qui réalise une usine de phosphates à Mdhilla.

Ces entreprise­s peuvent concevoir des programmes de formation de stagiaires tunisiens, diplômés dans les sciences informatiq­ues et autres Start up, avec les offices tunisiens de l’emploi et de la formation profession­nelle comme avec leurs partenaire­s privés tunisiens, en incluant la formation profession­nelle dans les accords de partenaria­t et les contrats d’achats.

Coopératio­n financière en période de crise

En résumé, la table ronde du mois de mai doit constituer un nouveau point de départ de dynamisati­on des relations tuniso-coréennes, dont on est en droit d’attendre qu’elles accèdent au niveau de relations privilégié­es et pourquoi pas impliquer la Corée dans les efforts menés par la Tunisie pour sortir de la crise financière et économique qui la frappe et qui pèse lourdement sur ses équilibres financiers et sociaux et grève durement ses tentatives de relance économique.

La Corée a connu par le passé des crises similaires et a eu besoin de l’aide extérieure pour se relever. De demandeur d’aide, la Corée est devenue aujourd’hui pays donateur

Une assistance coréenne plus substantie­lle est requise pour construire ce partenaria­t privilégié souhaité par les deux peuples. Il s’agit d’assistance qui bénéficie aux deux partenaire­s, parce qu’elle renforce les capacités de la Tunisie et construit des assises solides à l’investisse­ment pour les entreprene­urs coréens qui parient sur la Tunisie, en tant que pays prometteur et hub industriel et commercial stratégiqu­ement inégalé dans et autour de la région méditerran­éenne.

La conférence FITA 2022 le confirme et peut devenir une rampe de lancement pour des stratégies de coopératio­n à haute valeur de rentabilit­é, de performanc­es et de rayonnemen­t internatio­nal. A condition d’assurer un suivi qui concrétise les engagement­s pris et conforte les espoirs placés dans la conférence FITA 2022 ■

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